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André Eugène Ilboudo : "Ce qui manque au Burkina, ce n’est pas l’argent, c’est la façon dont on l’utilise qui pose problème"

Publié le vendredi 13 octobre 2006 à 08h39min

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André Eugène Ilboudo

L’actualité sur le plan de l’enseignement est marquée par la reprise des classes et par l’augmentation des frais de scolarité. Si Monsieur André-Eugène Ilboudo est certainement mieux connu dans le monde de la société civile, il n’en est pas moins un acteur dans le monde de l’éducation. En 10 questions-réponses, il laboure les sillons de « sa vérité ». Un entretien sans concession, comme à son habitude.

Monsieur André-Eugène Ilboudo, l’on vous connaît surtout dans le monde de la société civile, mais vous êtes aussi enseignant et directeur d’établissements privés. Comment se déroule la rentrée des classes ?

• En effet, je suis relativement mieux connu dans le monde de la société civile au regard des responsabilités que j’ai assumées, même si de plus en plus j’amorce ma retraite. Professeur des lycées et collèges, je n’ai jamais renié ma profession d’origine. Je suis fier d’appartenir à ce corps malgré toute la déliquescence qui le gangrène et qui nous démoralise tous.

Cela dit, je suis responsable du Lycée privé Vive le Paysan à Saponé et directeur du Groupe scolaire l’Académie de Ouagadougou, au secteur 30. Dieu faisant toujours bien ce qu’il fait, nos résultats scolaires sont toujours au-dessus de la moyenne et nos prévisions dans nos classes sont toujours atteintes. Il ne nous reste qu’à remercier Dieu, les ancêtres et les parents d’élèves.

Les feux de l’actualité scolaire en ce début d’année sont braqués sur l’augmentation des frais de scolarité. Au regard de la pauvreté ambiante, pensez-vous qu’il était absolument nécessaire d’augmenter les frais de scolarité ?

• Au Burkina Faso, la loi d’orientation scolaire prescrit la gratuité de l’école jusqu’à 16 ans. En termes très concrets, cela veut dire que l’Etat doit prendre toutes les mesures nécessaires pour faire en sorte qu’aucun enfant en dessous de 16 ans ne manque de place dans une école publique ou soit obligé de payer un franc pour se faire scolariser. Seulement, ceux et celles qui veulent scolariser leurs enfants dans une école privée (par exemple dans une école catholique, protestante, musulmane ou autre parce qu’en phase avec leur conviction) doivent pouvoir le faire, d’où la nécessité du privé.

Mais l’Etat ne peut pas et ne doit pas se débiner pour donner raison à Coluche, l’humoriste français, qui dit que « L’école est gratuite, mais c’est pour ceux qui peuvent payer ». Il est de la responsabilité du Gouvernement de trouver des solutions. Tout autre argument n’est pas recevable. Un responsable incapable de trouver une solution à un problème doit débarrasser le plancher.

Mais, si l’Etat crée des écoles publiques partout, vos écoles fermeront !

• Que les écoles privées ferment parce que l’Etat assume au mieux son rôle, je n’y vois pas d’inconvénient. Laissez-moi vous dire qu’un « intellectuel » est celui qui est capable de réfléchir par lui-même, essaie de trouver une solution par rapport à un problème en dehors de la pression externe et en faisant fi des considérations et intérêts étrangers au problème, fussent-ils les siens. Donc, ce n’est pas parce que mes intérêts seraient momentanément menacés qu’en tant qu’intellectuel je vais biaiser ma réflexion.

Je suis un intellectuel qui réfléchit et j’ai le devoir de le rester. Je ne suis pas obligé d’être un politicien. Cela dit, je suis en totale communion avec ceux qui ont voté la loi et qui enjoignent à l’Etat de scolariser gratuitement les enfants du Burkina. Je suis de ceux qui pensent qu’actuellement, tout nous démontre que ce qui manque le plus au Burkina Faso, ce n’est pas l’argent, c’est la façon dont on l’utilise.

C’est dire que si le gouvernement veut, il peut scolariser gratuitement et offrir une école de qualité à tous les enfants burkinabè. Et ce n’est pas démagogique que de dire cela. C’est une question de choix sociétal. C’est pourquoi toutes les tentatives de bricolage, de rafistolage concernant l’éducation de nos enfants nous martyrisent. Encore une fois, soyons clair, net et précis : si le gouvernement veut, il peut « tous les scolariser et bien » selon le slogan du cadre de concertation en éducation de base.

Si vous aviez un bâton magique pour résoudre les problèmes, auxquels vous attaqueriez-vous en premier ?

• Pour ce qui est de la résolution par un bâton magique, il faut dire que même le Bon Dieu ne résout pas les problèmes des hommes à partir de rien, sauf une fois dans le désert où il a fait pleuvoir la manne. Même Dieu utilise les hommes pour résoudre les problèmes des hommes. Ça, c’était pour la boutade ! Plus sérieusement, regardez comment la société burkinabè vit. Voilà un pays dont on dit que tout y est prioritaire, et c’est vrai. Mais le drame est que les priorités ne sont pas « prioritisées ».

Est-ce que le football et le takborsé sont des priorités au Burkina ? Mais constatez l’insouciance avec laquelle l’on essaie d’entraîner tout le monde dans le football. Tout les « puissants mogos » ont leur coupe. Passe encore pour les politiques. Mais regardez : les imams, les évêques, les curés, les chefs traditionnels, tous, ils se mettent au football, au jeu, chacun avec sa coupe, avec l’insoutenable légèreté qu’ils veulent offrir aux jeunes des loisirs sains. Mais pour dire vrai, c’est pour taper dans l’œil de qui on sait.

Inculquons aux jeunes le goût du travail. Offrons d’abord aux jeunes une éducation saine dans laquelle s’incorporent la détente, les loisirs. Mais pas l’inverse. L’on ne peut pas et l’on ne doit pas s’amuser avant d’avoir travaillé. Tout semble marcher à l’envers dans ce pays. Le drame est que l’histoire nous a démontré (et l’histoire romaine est la plus éclatante), que toute société qui s’adonne au jeu est une société en perdition, une société décadente. Nous sommes au lendemain de la rentrée des classes. Rêvons un peu : le Président du Faso quitte son palais de Kosyam et va voir ses voisins de droite (le village de Balkuy) ou de gauche (le village de Nagrin).

Après s’être laissé touché par les petits écoliers sales et morveux, et après avoir serré la main aux BIB (Braves instituteurs de brousse), il s’entoure des petits écoliers et tient à peu près ce discours : « Je suis venu témoigner toute ma paternelle affection à nos tout-petits et encourager leurs maîtres à travers l’école que je viens de visiter. De cette école, je lance un appel solennel à tous les Burkinabè, à tous les amis du Burkina, où qu’ils se trouvent et qui ont les moyens et les capacités de m’aider à résoudre d’une manière urgente et efficiente la question de l’éducation, à se mettre en rapport direct avec moi ».

Si je considère que jusqu’à présent, comme on dit en mooré, "a zug bé raaga" (c’est quelqu’un qui attire de la clientèle), il n’y a aucune raison de douter que les Burkinabè et les amis du Burkina répondront à l’appel du Président du Faso. Et au lieu que des personnes, des sociétés engloutissent des milliards dans la poursuite du vent (au propre comme au figuré, derrière un bout de cuir contenant de l’air comprimé), qu’ils investissent ces sommes dans l’éducation, et avec en prime la reconnaissance personnelle du Président du Faso.

Autrement, tout bien pesé, même si nos Etalons nous ramenaient la coupe du monde en football, qu’est-ce que cela va changer à la vie de mon cousin resté à Bonogo (c’est le village de mes oncles). Je vois déjà les passionnés de football me crucifier, mais enfin. Par contre, une école performante, de qualité et gratuite avec le concours de tous les Burkinabè aura un impact significatif pour tous les Burkinabè.

Mais même sans lancer cet appel, des bonnes volontés le font déjà.

• Vous savez, la résolution des problèmes est différente des coups de publicité que chacun s’octroie à moindres frais. Même si nous devons apprécier cette générosité qui n’est pas gratuite, il faut regretter son côté spectaculaire et non structurel. Prenons les cas des mairies qui viennent en aide aux enfants défavorisés. Ensemble, les municipalités avec les fondateurs, nous aurions pu nous harmoniser pour voir comment concrètement cette aide des mairies peut véritablement être profitable aux enfants.

Bien sûr qu’il n’y aura ni caméra ni photo de journaux. Vous savez aussi bien que moi que l’aide à la scolarisation d’un enfant ne peut pas se limiter aux fournitures et, dans le meilleur des cas, à la prise en charge de sa scolarité : il mange, il s’habille, il se soigne. Si nous voulons être efficace, nous nous devons de nous structurer dans notre agir. Par exemple, personnellement, je ne demanderai pas à une mairie de me verser une scolarité, mais par exemple, si par les grâces de la Mairie, mes élèves peuvent recevoir une visite médicale, ne serait-ce que des yeux et des oreilles, je suis prêt à compenser cela en recevant autant d’enfants déshérités.

Si par exemple, un bienfaiteur me donne des livres pour ma bibliothèque, je suis prêt à recevoir autant d’enfants à concurrence de la somme. Si un bienfaiteur me permet de créer une cantine scolaire, non seulement cela permet à beaucoup d’élèves d’avoir un repas chaud à midi, mais aussi je peux m’engager à donner un repas aux élèves déshérités qui ne peuvent pas payer. Bref, il s’agira non pas que l’aide profite plus à ceux qui la donne, mais véritablement à ceux à qui elle est destinée et qui en ont besoin.

Vous croyez donc en une possible résurrection de la qualité de l’enseignement malgré l’accord unanime à reconnaître sa chute vertigineuse ? D’ailleurs, où résident les véritables problèmes de l’éducation au Burkina Faso ?

• Encore une fois, je ne suis pas un politicien. Sur la question de la qualité de l’enseignement au primaire, nos dictées étaient tirées du fameux « Matins d’Afrique ». 5 fautes équivalaient à un zéro. Aujourd’hui, certains inspecteurs de l’enseignement préconisent de ne même plus administrer l’épreuve de dictée, tant les fautes sont innombrables. La dictée du BEPC cette année, un instituteur des années 60 ne l’aurait pas administrée à un élève du CM1. Donc, il ne faut pas un dessin pour illustrer le délitement de l’enseignement.

Le véritable problème de l’éducation réside, il me semble, dans le fait qu’aucun Burkinabè ne semble savoir ce qu’il veut faire des enfants burkinabè. C’est comme si le plan secret de certains Burkinabè, c’est de transformer 95% des enfants burkinabè en vendeurs de papiers mouchoirs et de comprimés prohibés. C’est comme si le secret espoir de certains « partenaires », avec bien sûr la complicité de certains Burkinabè, c’est de remporter la guerre totale qu’ils livrent aux pays dits pauvres.

Vous le savez plus que moi, le champ de bataille aujourd’hui, ce sont les champs de l’éducation. La guerre moderne et actuelle est celle de l’esprit. L’on n’utilise plus les chars et autres fusils mitrailleurs pour anéantir les peuples. C’est trop voyant et ce n’est pas propre ! La vraie arme de guerre, c’est l’éducation. Plus on peut abrutir un peuple par le jeu, par le futile, mieux la victoire est sans bavure. Tous les peuples conscients de ces enjeux investissent dans l’éducation. Les budgets sont transparents et conséquents.

Mais en Afrique, nous, les Négros, voulons le beurre, l’argent du beurre, la vache et si possible le c... de la laitière. C’est impossible ! Encore une fois, l’on ne peut pas être pauvre et manquer de véritables priorités. Et c’est le reproche fondamental que l’on peut formuler. Dans une société qui ne sait pas ce qu’elle veut, une société où les dirigeants invitent constamment leurs concitoyens au jeu en lieu et place du travail, dans une telle société, le pire est à redouter.

Vous semblez ne pas apprécier ou ne pas reconnaître les efforts que fait le Gouvernement. C’est tout de même 250 millions que le Gouvernement offre au privé pour amortir les coûts de l’enseignement privé !

• J’apprécie les efforts des autorités, j’applaudis même des deux mains. Ces derniers temps, il est vrai, le gouvernement fait des efforts. Je sais qu’il a offert des kits scolaires aux enfants du primaire, il promet des livres à chaque élève. A un moment, l’on avait fait du ramdam sur la scolarisation gratuite des filles.

Tout dernièrement, le ministère de l’enseignement de base a donné des gages de sa volonté de vraiment encourager les jeunes recrues de la profession. Il y a des signes, même très imperceptibles, qu’il faut saluer et encourager. Par exemple, quelque chose de normalement insignifiant : les ministres chargés de l’enseignement ont publié le calendrier scolaire dès le jour de la rentrée.

Ça n’a l’air de rien, comme dirait l’autre, mais cela peut être le début d’une prise de conscience de la nécessaire planification. Ce qu’il reste à déplorer, c’est cette dommageable habitude qu’a le gouvernement de travailler, de se visser au conjoncturel. Concernant la fameuse subvention des 250 millions, ce n’est pas un choix structurel qui s’inscrit dans la durée. C’est du colmatage. Donc, vous voyez que tout n’est pas gagné.

En plus, franchement, je ne connais pas les statistiques. Je ne sais pas combien d’élèves sont scolarisés dans le privé. Mais à considérer que les 250 millions soient remis ce jour aux établissements privés, quelle sera la clé de répartition ? Si chaque établissement devait être subventionné au prorata du nombre d’élèves qui s’y sont inscrits, je ne suis pas sûr que sur chaque élève, un établissement perçoive ne serait-ce que 5000 francs.

Ensuite, la subvention est accordée à l’UNEPEL. Si l’UNEPEL la rétrocède à ses membres, ce n’est pas gagné non plus. L’on peut imaginer que l’UNEPEL rétrocède la somme aux écoles qui ont montré des gages de sérieux et de réussite sur tout le territoire national, c’est-à-dire que c’est une récompense selon le mérite au plan national. Ce schéma écarterait bon nombre d’établissements qui brillent plus par leur allégeance « aux chefs » que par leur ardeur au travail.

C’est donc dire que si l’on observe comment le monde politique utilise l’argent public, comment le monde politique utilise les récompenses de la nation, les récompenses s’obtenant plus par coterie, par cooptation que par le mérite, je demande à voir si cette subvention va s’écarter de ce schéma contestable et détestable. Autrement, l’on peut souhaiter que le gouvernement célèbre et récompense le mérite au lieu de distribuer l’argent gratuitement.

Dans ce droit fil, l’on peut souhaiter que le gouvernement récompense les institutions scolaires, en tant que telles, pour leurs bons résultats, comme le PMK, les séminaires ou tout autre établissement d’enseignement qui aligne de bons résultats (par exemple les établissements qui ont obtenu trois fois de suite plus de 60% aux examens).

Ces établissements méritent les lauriers de la nation et sont dignes d’être montrés à la nation tout entière comme exemples, au lieu des « méritants douteux » médaillés. Ces critères doivent être clairs et connus de tous pour qu’ils puissent donner lieu à une revendication, au lieu qu’on laisse les récompenses de la nation aux mains de marchands éhontés. Une société qui ne prend pas de mesures pour célébrer le mérite est appelée à être dominée puis condamnée à la disparition.

Il y a tout de même les acteurs de l’éducation qui ruent dans les brancards par rapports aux multiples problèmes de l’éducation et qui méritent que l’on accorde attention à leurs problèmes !

• C’est vrai. Il ne peut pas se passer une semaine sans qu’on ne lise une opinion sur l’éducation. Mon point de vue est que hormis les légitimes complaintes des instituteurs, il y a comme une surenchère mal motivée dans les déclarations des uns et des autres. Et souvent, quand vous lisez les réclamations, les revendications, vous vous dites, en toute bonne foi : si cela m’était adressé, qu’aurais-je fait ou répondu ? Un exemple de réclamation : « Nous voulons que l’on améliore les conditions de vie des enseignants ».

Concrètement, cela veut dire quoi ? Par contre, exiger clairement et fermement : « Tout instituteur doit être logé dans une maison éclairée comportant minimalement une table et une chaise et proche d’une source d’eau potable », voilà une revendication, il me semble, claire, qui peut donner lieu à une évaluation objective. Un autre exemple : Il y a des arrêtés ministériels qui fixent les effectifs des classes. L’on s’attendrait à ce que les uns et les autres exigent le respect de ces arrêtés.

Cela favoriserait la construction de nouvelles classes afin que les classes soient moins bondées. Il va de soi que les élèves recevraient un meilleur encadrement. Enfin un autre exemple : dans le secondaire, il y a des professeurs qui n’ont souvent que 6 ou 8 heures de cours sur au moins 18 heures dues par semaine. L’on aurait pensé que les uns et les autres auraient exigé le respect de ces dispositions. Comme vous le remarquerez vous-même, il y a de la matière à « concrétiser », selon le terme très bien aimé des instituteurs.

Une petite anecdote pour clore ce point : en 1995, nous célébrions le funeste jubilé de la Banque mondiale. Notre slogan était « 50 ans, ça suffit ! ». Pendant que nous déployions nos banderoles et criions à tue-tête devant la Banque, un homme s’est approché de moi et m’a dit tout de go : « Mais, Monsieur, vous savez très bien que vos fonctionnaires sont très bien payés ». Me voyant interloqué, il poursuivit : « Par rapport aux heures de travail qu’ils font et par rapport à ce qu’il font effectivement, vous conviendrez qu’ils sont mieux payés par rapport à un Américain » !

Cela dit, pour revenir à votre question, mon avis n’est pas forcément celui du commun des mortel ou celui de ceux qui agitent les problèmes sans forcément proposer des solutions. L’éducation, bien qu’elle soit un produit spécial, est un bien de consommation. Une bière ne coûte pas le même prix dans une gargote que dans un bar d’hôtel 5 étoiles. Ce que l’on demande, c’est que l’Etat prenne les mesures afin qu’un hôtel 5 étoiles ne vende pas sa bière dans un endroit qui ressemble à une gargote.

Concernant l’éducation, il y a des gammes d’écoles : vous ne pouvez pas demander à une école ou les effectifs sont minimes, à une école où il y a une bibliothèque, où il y a des outils pédagogiques, où les résultats sont bons, d’aligner ses prix sur une école sans clôture, où tous les enfants sont assis sur le sol et où les résultats sont mauvais ! Ce n’est pas juste et ce serait donner une prime à la médiocrité ! Le b.a-ba de l’économie est que « Tout ce qui est rare est cher » ou bien, pour parler mooré, disons que « Pour faire une bonne sauce, il faut y mettre le prix ». Une éducation performante a un coût.

Pour conclure ?

• L’éducation tout comme la santé sont des secteurs hautement sociaux. Il aurait fallu que les acteurs réfléchissent ensemble, sans partis pris, sans esprit partisan, sans lutte mesquine, pour voir comment nous pouvons « booster » notre éducation. Il y va de notre avenir à tous. Malheureusement, l’éducation est prise en otage par un groupuscule prêt à brader l’intérêt de nos enfants pour un strapontin ou contre un billet de 5000F.

C’est dommage ! Soit tous nos enfants réussissent, ensemble, soit nul n’aura la paix dans un futur plus ou moins proche. D’ailleurs, il faudra que chaque Burkinabè lise « Burkina 2025 », où les experts ont dessiné 5 scenarii possible pour le Burkina. L’un deux est « DOUGOUMATO », le village fantôme sur la route de Bobo. Chacun va fuir et laisser le Pays. L’autre scénario, c’est « Silmandé », le tourbillon. Bien sûr qu’il y a aussi des scénarii optimistes. A chacun de lire le document édité par le ministère du développement.

Propos recueillis par Bernard Zangré

L’Observateur

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Vos commentaires

  • Le 14 octobre 2006 à 15:57, par Jamal En réponse à : > André Eugène Ilboudo : "Ce qui manque au Burkina, ce n’est pas l’argent, c’est la façon dont on l’utilise qui pose problème"

    Il est des personnes qui disent des vérités claires comme de l’eau de jasmin. M. Ilboudo est de ceux là. Je suis tout à fait d’accord quand il dit l’importance de l’éducation dans le développement d’une nation. Les enseignants sont de véritables héros pour l’impact de leur métier dans le processus de développement. Il faudrait bien plus pour que le Burkina sorte du sous-développement mental, c’est une condition première pour réussir. Tous les éducateurs vous le diront, si l’élève n’est pas motivé, il ne réussira pas. Si l’argent n’est pas bien utilisé, à mon avis c’est tout simplement parce qu’on sait pas comment l’utiliser. On a les dirigeants qu’on mérite. C’est une triste vérité. L’espoir réside dans une synergie des efforts pour renforcer l’enseignement dans tous les milieux afin de former des citoyens responsables et travailleurs pour le bien-être du pays.

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