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Jean de Dieu Somda : « La rupture des relations avec Taïwan n’est pas à l’ordre du jour »

Publié le jeudi 12 octobre 2006 à 07h27min

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Jean de Dieu Somda et Tao Wen Lung

Le ministre délégué à la Coopération régionale, Jean de Dieu Somda, rencontré à la célébration de la fête nationale taïwanaise, le mardi 10 octobre 2006 à Ouagadougou, s’est voulu précis sur la bonne santé des relations diplomatiques du Burkina avec Taïwan.

Sidwaya (S.) : La récente visite privée d’une délégation pékinoise à Ouagadougou a fait dire à certains que nous assistons à un début de rupture des relations avec Taïwan. Ont-ils raison ?

Jean de Dieu Somda (J. D. S.) : Cette question de la rupture des relations avec Taïwan n’est pas à I’ordre du jour en ce qui concerne le Burkina Faso ; je vais être très clair, car il n’y a pas d’équivoque là-dessus. Les gens confondent un peu trop la liberté de circulation, la liberté d’entreprise, la liberté de mouvement de toute personne dans un pays démocratique comme le Burkina, avec ce qu’ils pensent. Les gens viennent et partent tous les jours du Burkina, soit pour faire des affaires, soit pour faire du tourisme et cela ne pose aucun problème. Je ne comprends pas pourquoi il y a une fixation sur cette visite de Pékinois.

Je puis vous dire qu’il s’agit d’une visite à caractère privé qui n’a aucune connotation officielle et que le gouvernement du Burkina Faso n’accorde aucune autre importance ni ne fait aucune interprétation si ce n’est constater le caractère privé et commercial de cette visite.

S. : Ainsi donc, les relations avec Taïwan sont toujours au beau fixe ?

J. D. S. : Vous le constatez ce soir. Vous êtes un témoin privilégié du succès de la fête nationale de Taïwan. Vous avez entendu les hymnes chantés en mandarin et en français. Je n’ai rien à vous dire, vous n’avez qu’à décrire l’ambiance. Est-ce là l’ambiance de deux pays qui ont des problèmes ? Je crois que non.

S. : Certains analystes pensent que le Burkina Faso aurait intérêt à coopérer avec la Chine populaire qui est aujourd’hui une puissance montante.

J. D. S. : Par principe, le Burkina Faso a intérêt à coopérer avec tous les pays du monde, pourvu que ces pays soient épris de paix et de justice et que la coopération soit avantageuse aussi bien pour ces pays que pour le nôtre. Les pays épris de paix et de justice sont des partenaires potentiels pour nous. Mais vous savez que quand on tend une main, il faut une autre afin que vous puissiez vous saluer.

S. : Est-ce que la diplomatie de développement prônée ici n’oriente pas le choix de vos partenaires dans le sens de ceux qui vous apportent plus ?

J. D. S. : Qu’est-ce que vous appelez « apporter plus » ? Actuellement, nous avons des hommes d’affaires qui vont à Pékin, à Shanghaï et qui font de bonnes affaires. De même, vous avez des hommes d’affaires chinois de Pékin qui sont ici, qui ont même des boutiques. Que voulez-vous de plus ? Et tout cela se fait dans la liberté, la libre circulation des biens et des personnes ainsi que dans la démocratie la plus ouverte. C’est cela que nous recherchons. Vous savez que nous n’avons jamais rompu avec Pékin, c’est Pékin qui a suspendu ses relations. Donc pour nous, il n’y a pas d’incompatibilité à traiter avec lui.

Propos recueillis par Aimé Mouor KAMBIRE

Sidwaya

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