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Concertations gouvernement/syndicats : Alléger le fardeau des travailleurs

Publié le jeudi 12 octobre 2006 à 07h30min

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Alors que les augures politiques annonçaient une rentrée politique et sociale chaude et houleuse au vu de la conjonction de plusieurs facteurs, les mesures prises par le gouvernement suite aux concertations avec les centrales syndicales et qui allègent le fardeau des travailleurs doivent imposer définitivement la logique du dialogue entre les deux parties.

Après le bol d’air frais offert par le gouvernement aux travailleurs à travers des mesures allant de la baisse substantielle des prix des hydrocarbures aux subventions accordées aux établissements privés conventionnels sans oublier les retards d’avancements des travailleurs en passe d’être rattrapés, etc. L’erreur à ne pas commettre consisterait à penser ou à dire qu’il faudrait désormais laisser ledit gouvernement travailler en paix.Entendez que toute revendication sociale serait désormais inopportune voire « llégale ». Ce serait de l’outrecuidance, dans la mesure où tous les points de discorde n’ont pas été aplanis, le principal, notamment l’augmentation des salaires, devant être mis en débat, l’année prochaine.

Ce n’est donc pas « arrivé » comme on le dit sous nos latitudes, mais, la « forme de lutte » adoptée par les syndicats qui n’est pas loin de ressembler à la « guerre » à certains moments, doit se muer en une méthode ferme, souple mais surtout responsable. Sans faire injure à quiconque, disons que les méthodes de lutte syndicales qui empruntent beaucoup aux pratiques prisées des milieux estudiantins avec la « diabolisation » du partenaire d’en face voire de certains syndicats est dépassée et surtout porteuse de « germes » déstabilisateurs et donc, de recul sociopolitique et économique.

La psychologie sociale doit être basée sur le fait que nous sommes embarqués sur le même bateau et qu’à l’étape actuelle de l’évolution de nos Etats, il serait illusoire de croire que le syndicalisme « anti-impérialiste » peut prospérer. Car, bien souvent, on a comme l’impression qu’en dehors de l’amélioration des conditions de vie des travailleurs, c’est la gouvernance politique et économique qui est mise en cause. Or, avec la surdétermination du capitalisme international et le morcellement de nos Etats qui les empêchent de peser dans la balance internationale, aucun gouvernement africain, ne peut isolément remettre en cause les schémas économiques dominants de l’heure.

Ceux qui le prétendent et parlent « d’anti-impérialisme » sur le front social et politique, se chatouillent pour rire. Nous ne dirons pas qu’il faille pour autant baisser les bras devant la « fatalité », mais plutôt que face à cette donne impitoyable, il faut initier des politiques pragmatiques et audacieuses qui tiennent compte des intérêts du plus grand nombre. Au Faso en l’occurrence, le « pays réel » se trouve dans nos campagnes et les élites sociales ne doivent pas l’oublier.

Quant on parle « d’iniquité dans la répartition de la richesse nationale » et de la « dégradation continue des conditions d’existence de la majorité de la population », il faut avoir à l’esprit que la réduction de la pauvreté rurale figure en bonne place dans l’agenda du gouvernement. Le budget n’étant pas extensible à souhait, il y a forcément une hiérarchisation des priorités.

Et puis, il ne faut pas oublier qu’en luttant contre la pauvreté rurale, le gouvernement lutte indirectement contre celle urbaine, la théorie des « vases communicants » étant bien connue de chaque fonctionnaire burkinabè. Autant d’arguments qui peuvent être balayés du revers de la main par ceux qui n’hésitent pas à parler de « ploutocratie ». C’est leur droit, mais, ces « ploutocrates » ayant montré leur volonté de prendre les problèmes sociaux à bras-le-corps, à défaut de les encourager, il faut les inciter à faire davantage en fonction de nos réalités.

Du reste, le peuple burkinabè a toujours montré à certains moments déterminants de son histoire, qu’il savait faire la part des choses et prendre son destin en main. En confiant celui-ci à Blaise Compaoré il y a moins d’un mois avec le score que l’on sait, il a indiqué qu’il était « l’alternative » le plus crédible du moment. Cela en raison du fait que son programme politique essentiellement bâti autour du social, place l’épanouissement de l’homme au cœur de ses priorités. Une occurrence que seuls le travail et le dialogue permanent permettront de réaliser.

Boubakar SY

Sidwaya

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