C’est dans une cuvette archi-comble du Jardin de la musique Reemdoogo (JMR) de Ouagadougou, que Raïssa Compaoré décroche le premier prix de l’édition 2006 du concours de chant Karaoké de la radio Ouaga FM. La lauréate gagne face à trois autres concurrents masculins, une moto Kaïzer, avec une garantie d’assurance pour un an, un casque et un bon de dix jours en studio offert par le parrain Karim Traoré, producteur.

Selon les trois critères d’annotation (maîtrise du chant, connaissance du texte et la tenue de scène) du jury de six membres, Mlle Compaoré a totalisé la note de 15,85/20. Ses concurrents ont eu respectivement les moyennes de 15,5 pour Hermann Nanéma, 14,19 pour Harouna Kafando et 13,95 pour Bertrand Coulibaly. Une bonne partie du public a contesté les résultats du jury.

Mlle Awa Ouédraogo explique : « Le jury a été partial, le candidat classé deuxième a mieux « envoûté » le public que Mlle Compaoré, c’est la triche ». M. Kader Kaboré renchérit : « Mlle Compaoré a maîtrisé les trois chansons en compétition. Mais Hermann Nanéma classé injustement deuxième, en plus de la maîtrise des titres, a fait jubiler follement les spectateurs ». Qu’à cela ne tienne, le verdict du jury est sans

équivoque. Une fane de la lauréate, Mlle Justine Nacro, pense que « Mlle Compaoré a su mieux que les autres, interpréter les chansons et en a été récompensée ». Pour Moussa Congo, « La lauréate comme son nom l’indique, a été meilleure que les trois garçons ».

Le promoteur du concours M. Joachim Baki, Président directeur général (PDG) de Ouaga FM souligne que son ambition est d’offrir une tribune d’expression musicale aux jeunes, afin de susciter des futurs talents. S’exprimant sur le choix du jury, le PDG reconnaît une certaine subjectivité, mais promet d’améliorer la donne dès la prochain édition.

Le Directeur général (DG) de Ouaga FM, M. Zakaria Gnienhoun s’est dit satisfait de l’édition 2006 du Karaoké, vu l’engouement du public qui n’a pas marchandé le déplacement au JMR. Le DG a aussi indiqué que le karaoké Ouaga FM ira de l’avant, si tant est que les jeunes ne se gênent pas pour y participer. Le rapporteur du jury, M. Yaya Boudani, journaliste, a noté quelques recommandations dont la parité ou l’équilibre des chansons, à l’endroit des organisateurs.

En effet, l’édition 2006 du Karaoké a privilégié deux chansons féminines (Y croire de Sami Rama et Djon milon de Awa Melone) contre un seul titre masculin (Bark biiga de Alif Naaba). Cette disproportion des titres rend mal aisée la tâche du jury pour départager les candidats. En outre, M. Boudani a invité les spectateurs à s’autodiscipliner durant la prestation des concurrents qui, eux, doivent soigner davantage leur tenue de scène souvent en déphasage avec le contexte.

Hormis le passage des quatre candidats, tous étudiants, le public s’est aussi bien régalé de la prestation spectaculaire des artistes Sami Rama et Alif Naaba. Ces derniers ont tenu par leur présence, à soutenir les novices de la chanson. Sami Rama a également offert un bon de cinq cours de solfège à tous les quatre candidats, ceux classés 2e, 3e, et 4e ont reçu chacun un appareil de musique offert par le promoteur.

C’est la remise symbolique d’attestations de participation aux quatre finalistes qui a sanctionné la fin du Karaoké 2006 de Ouaga FM, en attendant l’édition de 2007 qui promet selon le promoteur.

Abdoul Rasmané ZONGO (zarfjd@yahoo.fr)
(Stagiaire)

Sidwaya