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Filière agro-alimentaire : Un besoin de formation des acteurs

Publié le mardi 3 octobre 2006 à 07h58min

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En vue d’accompagner le développement de la filière agro-alimentaire, la Chambre de commerce a mené une étude pour identifier les besoins des entreprises de la filière. Les conclusions des recherches ont été rendues publiques le samedi 29 septembre 2006 à Ouagadougou.

La Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat a mené une étude en besoin professionnel afin d’accompagner le développement du secteur agro-alimentaire du Burkina Faso. L’objectif visé est d’adapter le secteur à l’évolution des technologies et aux exigences d’une mondialisation de plus en plus accrue. Pour ce faire, le Centre d’étude de métier et de qualification (CEMEQ) en collaboration avec l’Association de formation professionnelle pour l’industrie de Lyon (AFPI) ont interrogé 2 400 personnes de 37 entreprises dont des micro-entreprises, des petites et moyennes entreprises (PME) afin de ressortir les besoins du secteur de l’agro-alimentaire.

« Le secteur est spécifique et les réalités varient d’une entreprise à une autre et cette donne n’a pas rendu le travail facile », a dit Louis Garrouste de l’AFPI. Toutefois, au terme des phases préparatoires d’exploration et de la mise en œuvre de l’étude qui aura duré deux (2) ans, il ressort que les entreprises quelle que soit leur taille sont confrontées à des difficultés économiques.

Elles manquent par moment de matières premières. Parfois, c’est le problème de la rentabilité ou de la maîtrise des coûts qui se pose. La fraude et la contrefaçon influent aussi sur leurs chiffres d’affaires. « Lesdites entreprises ont une démarche de qualité hygiène et sécurité de 42% et la recherche de compétence occupe seulement 9% dans leur stratégie de fonctionnement », a expliqué le chef de projet Abdoul Dramane Traoré.

Il a estimé par la même occasion que le bon fonctionnement des entreprises est confronté à un problème de personnel dont 80% sont non qualifiés, 47% non alphabétisés et 33% n’ont pas dépassé le niveau primaire. Fort de ce constat, M. Traoré estime que le personnel doit être formé afin de répondre aux besoins des entreprises et ce, dans les domaines de la gestion comptable et financière, de la commercialisation, du marketing ou encore au niveau de la maintenance et de l’entretien des équipements. Cependant, « il n’est pas facile de former », précise M. Traoré, du fait de l’analphabétisme et le coût élevé de la formation.

« Parfois les structures ne veulent pas former à cause du risque élevé de voir la personne formée partir vers une autre entreprise. Certaines exigent un reclassement dès la fin de leur formation », a-t-il expliqué. Selon lui, les entreprises éprouvent aussi des difficultés à trouver un organisme de formation répondant à leurs besoins.

C’est pourquoi, M. Traoré pense que les entreprises doivent fédérer leurs initiatives en matière de programmes collectifs et d’actions de formation. Aussi la promotion d’un développement de coopération entre les entreprises, les centres de recherche et les grandes écoles sont nécessaires. « D’ailleurs, il faut orienter davantage l’enseignement vers les filières professionnalisantes », a expliqué M. Traoré, le chef de projet de l’étude qui a permis de mettre sur pied un document mettant en relief la situation globale sur le secteur agro-alimentaire.

Au regard du travail abattu, la présidente du Centre d’étude de métier et de qualification (CEMEQ), Simone Zoundi s’est réjouie des conclusions qui serviront de mieux promouvoir ledit secteur « dont le choix se justifie par l’importance de ce secteur dans l’activité économique du pays et par le potentiel élevé de production et de transformation des produits agro-sylvo-pastoraux du Burkina Faso ».

Hamadou TOURE (hatoure@yahoo.fr)

Sidwaya

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