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Journée mondiale de l’habitat 2006 : Un regard sur la situation des établissements humains

Publié le mardi 3 octobre 2006 à 07h58min

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Sékou Bâ, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme

La communauté internationale célèbre chaque année, la Journée mondiale de l’habitat, le premier lundi du mois d’octobre. Le thème retenu en 2006 par les Nations unies est :»Les villes, catalyseurs d’espoirs ». A cette occasion, le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme adresse ce message à tous les Burkinabè.

Populations des villes et campagnes du Burkina Faso, Chers compatriotes,

Le 1er lundi du mois d’octobre de chaque année a été déclaré « Journée mondiale de l’habitat » par l’Organisation des Nations Unies lors de son Assemblée générale en 1985, pour manifester singulièrement sa préoccupation et jeter un regard particulier sur l’inquiétante situation des établissements humains.

Cette célébration vise à interpeller tous les dirigeants du monde entier, qui sont ainsi invités à assumer leur responsabilité collective, et à engager un combat efficient contre la dégradation et la précarité des habitations humaines, de l’habitat urbain en particulier.

A l’instar des autres pays membres de l’ONU, le Burkina Faso célèbre donc ce lundi 2 octobre 2006, la 21e Journée mondiale de l’habitat, placée sous le thème : « les villes, catalyseurs d’espoirs », que l’ONU a fort judicieusement retenu pour l’année 2006, afin de marquer un temps de réflexion sur l’état des établissements humains et le droit de chaque personne à disposer d’un logement décent.

Les objectifs visés par le choix de ce thème portent essentiellement sur le droit de chacun de nous de vivre en ville dans un environnement sain et décent, disposant des principaux services urbains de base : eau potable, électricité, drainage des eaux pluviales et évacuation des eaux usées, collecte des ordures, voirie carrossable, transports urbains.

Chers concitoyens

Le choix de ce thème est également motivé par la nécessité d’une interpellation collective sur l’importance du phénomène des migrations des populations vers les villes, petites ou grandes. C’est ainsi que selon les spécialistes de ONU-Habitat, en 1950, un tiers (1/3) de la population mondiale vivait en milieu urbain. En l’an 2000, les villes absorbaient la moitié (50%) de cette population mondiale, et si cette tendance se poursuit, en 2050, ce seront plus des deux tiers (2/3) de l’humanité correspondant à 6 milliards de personnes qui vivront dans les villes.

Aussi, et contrairement aux attentes, de nombreuses villes du monde concentrent les formes les plus alarmantes de la pauvreté, de sorte que l’on peut parler à juste titre d’une « urbanisation de la pauvreté ».

Au Burkina Faso, ce thème nous interpelle aussi, tous et chacun, sur les défis de l’extension spatiale démesurée des villes et de la prolifération de l’habitat spontané ou insalubre, toutes ces situations étant partiellement engendrées par un exode rural difficilement contrôlable.

Notre pays, bien qu’à forte dominance rurale, n’échappe donc pas à ce phénomène de l’urbanisation galopante.

Ainsi, le taux d’urbanisation de notre pays est passé successivement de 3,7% en 1960, 10,8% en 1975, 14,5% en 1990. Ce taux est actuellement estimé à 18,5% et pourrait dépasser 24% à l’horizon 2010, où la population urbaine pourrait atteindre 28 fois celle de 1950, et si cette évolution se maintient, ce taux sera porté à 44% en 2030.

Ces phénomènes sont particulièrement observés dans nos deux principales villes de Ouagadougou dont la superficie est passée de 1500 ha en 1950 à 20 000 ha en 2000, et de Bobo-Dioulasso qui a vu sa superficie passer de 1000 ha en 1950 à 13 700 ha en 2000.

Ces deux plus grandes villes du pays risquent donc d’abriter en l’an 2020, près de 50% de la population urbaine et auront à gérer près de 4 800 000 habitants installés sur plus de 50 000 ha,

Populations urbaines du Burkina Faso,

Les objectifs et les perspectives du thème de cette XXIe Journée mondiale de l’habitat commandent de considérer les villes comme des lieux privilégiés d’amélioration des conditions de vie des populations, et comme des centres catalyseurs du développement économique et social.

Le secteur de l’habitat et du développement urbain s’inscrit en effet parmi les principaux facteurs de développement humain, où il s’impose au 4e rang après la santé, l’alimentation et l’eau.

Il me plaît de constater que ces objectifs ont été pris en considération par le Programme d’actions prioritaires du gouvernement ainsi que par le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP), contribuant ainsi à la mise en œuvre du « Programme quinquennal du président du Faso « le progrès continu pour une société d’espérance », où le secteur de l’habitat et de l’urbanisme est perçu à sa juste valeur comme une des premières priorités de développement socio-économique de notre pays.

A travers le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, le gouvernement a choisi de marquer la commémoration de cette journée par l’organisation d’activités de sensibilisation des populations aux enjeux de l’avenir de nos villes, afin de permettre aux différents acteurs de l’aménagement et de la construction de nos communes de jouer pleinement leurs partitions dans la prise en charge conséquente du développement urbain durable.

L’objectif principal de ces manifestations est donc d’éveiller les consciences sur la nécessité de développer une culture de citoyenneté et de partenariat, pour une prise en charge à la fois individuelle, partagée et collective du devenir de nos villes.

Populations urbaines du Burkina Faso, engageons-nous donc à faire de nos cités des cadres de vie sains et prospères, des lieux d’espoirs pour les générations futures.

Vive la Journée mondiale de l’habitat !

Sékou BA,
Chevalier de l’Ordre National

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