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Femme et économie : Productrice dans l’ombre

Publié le vendredi 29 septembre 2006 à 07h31min

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Qui a dit que la femme ne contribue pas à la création de la richesse nationale ? Epouse, mère de famille, porteuse d’eau, commerçante, salariée, on voit la femme partout ...à telle enseigne que les artistes la représentent en train de vaquer à ses occupations.

A travers l’activité domestique, la femme participe au progrès économique. On estime que la production domestique représente, selon les pays, 30 à 70% du PIB (Produit intérieur brut).

De plus, les activités domestiques concourent au capital social des sociétés contrastant d’avec les théories économiques (libérale, keynésienne, marxiste) qui confinent l’économique à ce qui a un prix, une contrepartie monétaire.

Concept d’autant plus battu en brèche qu’aujourd’hui, on reconnaît que la ménagère contribue à créer la richesse nationale. C’est pourquoi, il importe que la lutte pour l’égalité homme-femme implique une action simultanée à toutes les sphères socioéconomiques (marchande ou non et non monétaire). Celle-ci devra surtout se bâtir sur une remise en cause des forces actuelles de répartition des richesses.

Des réformes audacieuses doivent être engagées en vue de promouvoir une bonne répartition des tâches domestiques entre l’homme et la femme.

Sans quoi la lutte pour l’égalité professionnelle et de droit à l’initiative sera vaine. Malgré leur omniprésence dans la vie économique, beaucoup de femmes sont encore exclues du monde du travail hormis l’économie informelle.

Le paradoxe est d’autant plus prononcé qu’elles sont rares à accéder à un emploi salarié. Pourtant, dans les économies africaines, elles accomplissent 90% du travail de transformation des cultures vivrières, assurent 80% du stockage des aliments et 60% du travail lié à la récolte et à la commercialisation.

Au Burkina Faso, les femmes constituent la cheville ouvrière de l’économie rurale. Elles assurent 40% de la vente des produits agricoles. Alors que 60% d’entre elles sont propriétaires de volailles.

En sus, les femmes ont su tirer profit des percées technologiques dans la production et la transformation de produits comme les moulins à grain ou les presses à karité, pour se créer des activités génératrices de revenus.

Par contre, l’analyse du rôle de la femme rurale dans l’économie nationale fait ressortir un profond déséquilibre entre sa forte participation au processus de développement et la faible rétribution qu’elle reçoit en contrepartie.

Il en résulte que 52% des femmes vivent dans une extrême pauvreté contre 48% des hommes. Cette inégalité est exacerbée par le fait que la femme souffre encore d’obstacles comme le difficile accès à la terre, à l’équipement, à la formation technique, au crédit, au savoir, etc.

Nadoun COULIBALY (coulinad@hotmail.com)

Sidwaya

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