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ACP-UE : Un nouveau modèle de partenariat en vue

Publié le jeudi 28 septembre 2006 à 08h31min

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Sari Suomalainen, Représentante de l’UE au Burkina

Depuis 2000, les relations entre l’Union européenne et les 77 pays du groupe ACP sont régies par les accords de Cotonou. Ces accords visaient une réforme radicale de la Coopération économique et commerciale de l’UE-ACP. 5 à 6 ans après, le bilan reste mitigé et l’on pense aujourd’hui à un nouveau modèle de partenariat.

Les enjeux de la négociation des accords de partenariats économiques ont été expliqués à la presse nationale le mercredi 20 septembre 2006 par Mme Sari, chef de la délégation de l’UE/Ouagadougou et de ses collaborateurs.

L’un des objectifs des accords de Cotonou visait une approche nouvelle du développement pour une intégration plus efficace et harmonieuse des économies ACP dans l’économie mondiale. Mais 5 ans après la mise en œuvre des accords de Cotonou, « le bilan des relations commerciales des pays ACP avec l’Europe et surtout entre eux (commerce intra ACP) étaient très décevants a confié » Mme Sari dans sa déclaration liminaire.

Il fallait de ce fait dresser un bilan, une sorte de remise en question du modèle de coopération au développement, précisément en matière commerciale. Pendant une trentaine d’année l’UE se réservait le droit d’accorder aux pays ACP un système de préférence commerciale unilatéral et non réciproque. En clair, l’Occident, choisissait ce quelle voulait et imposait le prix d’achat.

Quand bien même elle soutenait que c’était le système le plus avantageux jamais octroyé à des pays tiers. N’empêche, cette préférence n’a pas donné les résultats escomptés, car, les Etats ACP continuent à produire et à exporter principalement des matières premières sans véritable incitation à la diversification ou à la transformation. Force est de constater que malgré ces accords, la part de l’Afrique dans le commerce international régresse. Une situation qui n’est pas sans conséquence puisqu’un déficit grave de compétitivité des économies africaines existe par rapport aux autres pays émergents.

Une autre raison pourrait justifier cette volonté de refondre les relations économiques et commerciales. Il s’agit de la contrainte juridique du système commercial multilatéral de l’OMC.

Les nouveaux accords de partenariats commerciaux

Un tel contexte ne pouvait laisser les deux parties prenantes sans réagir. C’est pourquoi elles ont convenu de revoir la donne à travers un nouveau modèle de partenariat, une nouvelle approche de développement, avant d’être un accord commercial compatible avec les règles OMC.

Les APE seront conçus autour de principes fondamentaux dont le partenariat définit ses droits et les obligations sécurisées des deux côtés. L’intégration régionale est également un passage obligé et choisi par la sous-région pour saisir les opportunités offertes par une insertion accrue dans l’économie mondiale.

L’objectif des accords au niveau commercial, tarifaire, est bien sûr d’aboutir à une mise en conformité avec l’OMC. Il s’agira à partir de 2008, et pendant une phase transitoire de 12 ans négociable, d’aboutir à deux accords préférentiels de libre échange, introduisant le principe de réciprocité tout en maintenant des régimes préférentiels avec les ACP, tels qu’autorisés par l’OMC.

Les APC se veulent un modèle de développement pour les pays ACP adaptés à la concurrence mondiale et aux contraintes du système commercial multilatéral.
Avec ces nouveaux accords de partenariats économiques, quelle peut être la place d’un pays comme le Burkina Faso ?

Notre système productif serait-il capable de soutenir la concurrence ? Quel sera l’impact sur les entreprises burkinabè ? Sur l’emploi ? Sur les recettes fiscales ? Les pays ACP sont-ils prêts ? Disposent-ils d’instruments de techniques commerciales à même de faire face aux déséquilibres qui pourront être constatés ?

Autant d’inquiétudes qu’il faut lever et au Burkina Faso et dans les autres pays ACP pour être à même d’affronter les négociations avant la mise en œuvre de l’APE le 01/01/2008.

par Frédéric ILBOUDO

L’Opinion

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