...Bref la cité bruissait de rumeurs de toutes sortes, jusqu’à ce que son directeur général, Idrissa Zampaligré, soit relevé de ses fonctions.

Prenant prétexte de l’organisation dans notre capitale du SYAPRO (Symposium sur l’audiovisuel et la prévention des risques professionnels de Ouagadougou), la toute nouvelle équipe dirigeante s’en est largement expliquée avec la presse.

C’était hier à l’hôtel splendide au cours d’un petit déjeuner de presse...

Plus qu’un déjeuner de presse, c’est une véritable rentrée administrative que le tout nouveau staff de la CNSS, dirigé par le cadre de banque Innocent Couldiati, a effectué ce lundi 25 septembre dernier. Et solennelle, cette sortie médiatique l’était assurément ; inutile de dire que les petits plats ont été mis dans les grands au propre comme au figuré pour conférer à l’événement toute sa marque.

C’est pour cela que le nouveau patron de la Caisse s’était entouré de tous ses principaux cadres. On se souvient que suite au nébuleux feuilleton sur les placements à l’étranger des fonds de cette institution, l’équipe que dirigeait jusqu’alors Idrissa Zampaligré a fait place en mai dernier à celle d’Innocent Couldiati.

Convié pour être informé de l’organisation du symposium sur l’audiovisuel et la prévention des risques professionnels de Ouagadougou (SYAPRO), les journalistes ont profité de l’occasion pour faire éclairer leurs lanternes sur certains dossiers qui ont valu à la CNSS les critiques les plus acerbes qui soient.

Entre autres sujets, le rachat des salles de ciné, le rapatriement des fonds de la caisse placés à l’étranger, les actions immobilières et les prêts accordés à certains privés sont revenus dans les débats avec la nouvelle équipe dirigeante.

Sécuriser les fonds des épargnants

S’agissant du rachat des salles de cinéma notamment du ciné Burkina de Ouaga et du ciné Sanyon de Bobo-dioulasso, le premier responsable de la Caisse l’explique par le souci qu’a son institution de sécuriser les fonds des épargnants.

Selon lui, c’est un investissement qui, à plus d’un titre, rapporte des revenus substantiels. Avec cette acquisition d’un coût global de 700 millions, la Caisse a recouvré par la même occasion une somme d’environ 330 millions que l’ex-SONACIB devait au titre des cotisations patronales. Mieux, selon Innocent Couldiati, c’est une action patriotique pour sauver le secteur du cinéma.

C’est ainsi qu’à court terme, les salles seront disponibles pour le prochain FESPACO. Par la suite, la gestion desdites infrastructures sera discutée avec le ministère en charge de la culture pour définir le meilleur système pour leur rentabilisation.

Parlant du fameux dossier des placements à l’étranger qui, à l’époque, a fait couler beaucoup d’encre et de salive, le patron de la CNSS a rassuré que le "pétrole" a été intégralement rapatrié. D’un montant d’environ 5 milliards, ce rapatriement a été fait en deux tranches.

Même si aucun bénéfice substantiel n’est à noter, cette opération, dira le directeur général de la Caisse, il faut l’avouer est salutaire pour l’institution. Innocent Couldiati reconnaîtra qu’il y a eu vice de procédure dans cette sortie d’argent, mais a évité soigneusement de parler de mal gouvernance, en répondant à une question d’un confrère.

Ce vice de procédure concerne également les prêts accordés à certaines structures privées. A cet effet, il a affirmé que les remboursements de ces prêts sont effectifs et que son équipe s’attelle à récupérer l’intégralité des sommes décaissées par son institution.

Villas présidentielles en vente

En fin, en ce qui concerne les activités immobilières de la CNSS, une vente des villas construites lors de la CAN 98 et des villas présidentielles de Ouaga 2000 sera organisée dans les normes pour renflouer les comptes de l’institution. Cette opération, loin d’être une renoncement à son patrimoine, la CNSS l’inscrit comme étant une opération planifiée d’avance, car les maisons concernées relèvent de l’investissement ponctuel de la Caisse.

Il est donc l’heure pour la CNSS de récupérer ses fonds par la vente au plus offrant de ces biens immobiliers. Pour Innocent Couldiati en effet, son institution continuera de construire des cités comme il l’a toujours fait, pour loger les travailleurs et cela, dans les villes et provinces où elle a acquis des parcelles.

Car plus que jamais, une structure comme la Caisse nationale de sécurité sociale est nécessaire pour assurer une vie digne aux travailleurs, qui, une fois dans l’antichambre du troisième âge, rencontrent pas mal de problèmes pour joindre les deux bouts. C’est même bien de fois la croix et la bannière.

Une bonne gestion des épargnes est donc plus que nécessaire, et c’est le devoir que doit avoir cette institution envers l’ensemble de ses assurés. Cela commence par la rigueur dans le respect des textes régissant cette institution.

Au sortir de cette rencontre avec la presse, nous avons eu le net sentiment que la nouvelle équipe dirigeante entend travailler désormais dans la parfaite transparence. Avec bien sûr la presse comme vigile. Prenons donc acte, car il est de l’intérêt de tous que la CNSS se porte mieux !

Boureima Diallo
Christian Zongo (Stagiaire)

L’Observateur Paalga