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DJ Marco : "On m’en veut depuis la sortie de mon album"

Publié le vendredi 22 septembre 2006 à 07h15min

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DJ Marco, à l’Etat civil civil Balou Marc, est le créateur de "la chawata", cette danse née avec la sortie de son premier album "Révélation". Son titre phare "Pourquoi ?" fait partie des plus joués aujourd’hui sur les ondes. Mais ce qu’on ne sait pas, c’est que ce même album est actuellement à l’origine de sueurs froides chez l’artiste.

Un de ceux qui l’ont soutenu pour faire sortir l’oeuvre a décidé de rentrer en possession de la somme investie dans sa production. En attendant que la gendarmerie et la justice tire au clair cette affaire, le principal concerné, DJ Marco fait des révélations...

A quand remontent tes premiers pas dans la musique ?

J’ai commencé à évoluer dans le domaine de la musique depuis la seconde moitié de l’année 2004. Il faut savoir que je suis animateur ou si vous voulez, je suis DJ dans un maquis de la place. J’ai commencé l’enregistrement de "Révélation" depuis novembre 2004 dans le studio de MC Z. Je l’ai fini en décembre 2005 au studio Arazana avec comme arrangeur Karim Dika. et l’album est sorti le 19 mai 2005. Au début, j’en assurais le financement. Je misais tout ce que je gagnais dans mon travail de DJ. Ce n’était pas facile, mais grâce à Dieu, je m’en sors bien aujourd’hui.

"Pourquoi ?", c’est ton titre phare. A qui est adressée cette question ?

C’est tout simple. On juge les gens en fonction du boulot qu’ils font. On oublie que c’est ce boulot-là qui fait pourtant vivre. Ma question est la suivante : Pourquoi juger une personne en fonction de ce qu’elle fait comme boulot ?

Parle-nous de ton oeuvre "Révélation".

"Révélation", c’est un album de neuf titres. J’y donne ma vision de la vie et des conseils aux jeunes.

"Révélations" véhicule également un concept, "la chawata". Peux-tu nous donner plus amples informations sur ce concept ?

La chawata vient du coupé-décalé. C’est une autre façon de voir. Ce n’est pas un concept mais plutôt une danse. C’est la danse de ceux qui ont les moyens et non de ceux qui font le malin. Il y a des gens qui aiment se faire voir pourtant, il n’ont pas les moyens. La philosophie de la chawata est toute simple : "il faut avoir les moyens de sa politique avant de s’y aventurer".

Parles-nous des conditions dans lesquelles tu as travaillé pour sortir l’album.

Je peux dire que ce n’était pas facile. J’ai eu des problèmes avant et après la sortie de cette oeuvre. Il fallait courrir de gauche à droite pour pouvoir le faire sortir. Pendant que je m’affairais pour la sortie de l’oeuvre, une personne, un homme évoluant dans le show-biz, avait décidé de me produire, mais il n’a pas pu me soutenir jusqu’à la fin du circuit.

Cet homme voulait me produire. Il m’a donc remis une certaine somme pour l’album mais pas la totalité, et a disparu quelques jours après. Je ne le voyais plus. Je l’ai donc convoqué au BBDA afin qu’il dise pourquoi il ne se manifestait plus. Là-bas, il a déclaré qu’il ne voulait plus continuer l’aventure avec moi et qu’il voulait que je lui rende son argent en retour. Le problème, c’est qu’il voulait que je lui verse une somme trois fois plus élévée que ce qu’il a réellement investi dans mon album. Il a présenté des documents imaginaires.

Le BBDA a demandé qu’il fasse voir les preuves de ses allégations. Ce qu’il a promis en son temps de faire, mais il avait disparu depuis lors. J’étais au stade de la duplication et mes CD promo étaient déjà sur le terrain. Je me suis débrouillé donc pour faire sortir mon album. J’ai été surpris de le voir quelques jours plus tard, mais cette fois-ci pour me contraindre à lui rembourser ses sous. Il a même usé de menaces. L’affaire est actuellement en justice.

Comment se comporte-t-il sur le marché ?

Dieu merci, le public et les mélomanes burkinabè l’ont bien accueilli. Pour le moment, je n’ai pas fait le point avec ma maison de distribution qui est Kalao production.

T’arrive-t-il de monopoliser les appareils avec ton son ?

Oui, je joue souvent mon album. Je sais qu’il est aimé, mais je ne monopolise pas les appareils avec ce son. Je peux dire que je suis satisfait de l’accueil du public. J’ai réalisé cet album pendant deux ans et aujourd’hui, je sens que cela valait le coup. Avant la sortie de l’album, j’ai eu des difficultés. J’ai commencé la promotion depuis décembre et l’album est sortie en mai. J’ai eu d’énormes difficultés.

Comment gères-tu ton temps ? Travailler 24h sur 24, est-ce facile ?

Ce n’est pas du tout facile. Souvent quand il fait jour, on est tout fatigué. Et la nuit, on n’arrive pas à dormir. Ce n’est pas trop facile. On n’a pas suffisamment de temps pour se réposer.

Tu ne fais donc rien d’autre mis à part la musique et l’animation ?

Non. Je ne vis que de ça. Quand on travaille avec des patrons honnêtes, on peut s’en sortir.

On dit que le mouvement DJ est en perte de vitesse. Que reponds-tu à cela ?

Non ! C’est plutôt l’atalaku qui est en perte de vitesse. Le mouvement DJ quant à lui, est toujours en vogue. L’atalaku a baissé à cause des réalités que nous vivons sur le terrain.

Quelles sont les perspectives ?

Je prépare une tournée nationale. Je ferai le tour des grandes villes du pays. Je dois refaire le clip de mon titre phare, "Pourquoi ?" et je prépare actuellement un second clip. J’en profite pour saluer les autres DJ du pays. Ils ont beaucoup fait pour moi. C’est grâce à eux que je suis connu. Il faut reconnaître que le mouvement DJ est le plus soudé au Burkina.

Propos recueillis par Alain DABILOUGOU

Evasion

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Vos commentaires

  • Le 4 octobre 2006 à 12:43, par Péroline En réponse à : > DJ Marco : "On m’en veut depuis la sortie de mon album"

    JE voudrais juste dire à DJ MArco(et ceux qui ont collaboré avec lui sur ce CD), que j’aime beaucoup son album, je l’ai rencontré à Ouaga cet été, et je n’écoute que ça de retour en France, pour garder un peu de l’ambiance Burkinabé.
    Bon courage pour la suite.
    Péroline

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