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Salle de cinéma de Gaoua : Deux millions de F CFA pour la réouverture

Publié le jeudi 21 septembre 2006 à 08h00min

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Les salles de cinéma au Burkina Faso se ferment les unes après les autres. Les difficultés de la SONACIB (structure nationale de distribution de films) et de Africa cinéma ont eu raison de Farafilm, la salle de Gaoua.

Depuis le mois de février 2006, la salle de cinéma Farafilm de Gaoua est fermée au public. Touchée à son tour, comme la plupart des salles burkinabè, par les aléas de l’exploitation.

La salle fermée, son gérant et directeur artistique, Drissa Touré, réalisateur de cinéma, depuis quelques semaines est à Ouagadougou, histoire de frapper à certaines portes pour « dégoupiller » la situation.
Pour cela, la première porte visée est celle du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme. A

ux premiers responsables du ministère, il dit avoir « l’urgent devoir citoyen » de solliciter une mesure d’accompagnement prolongeant le soutien de Africa cinéma et ce, par le biais d’une « aide financière de deux millions de F CFA ».

En effet, la structure Africa cinéma qui venait en aide aux salles de cinéma des pays africains notamment d’Afrique de l’Ouest, a cessé ses activités en août 2006.

Africa cinéma équipait les salles en matériel de projection.

La salle Farafilm de Gaoua a pu bénéficier de deux appareils de projection, d’une lanterne, d’une sonorisation complète et d’un lot de pièces de rechange d’une valeur de 30 000 euros (près de 20 millions de F CFA). Le gérant de Farafilm lui-même a contribué en apport personnel à la renovation de la salle à hauteur de 7 millions F CFA.

Cette somme a permis de construire 700 places dont une loge de 50 places, 200 places de première classe, 450 places de seconde classe, deux portes d’entrée et deux issues de secours, des toilettes internes, deux guichets, une scène et un véhicule ciné-bus non équipé. En trois années de fonction, Farafilm a mené des activités allant de la projection de films aux défilés de mode en passant par le théâtre (sur le plan local), les spectacles de musique, etc.

Mais la crise est passée par là. Farafilm s’approvisionnait auprès de ARPA diffusion, une association de réalisateurs et de producteurs, à l’époque administratrice provisoire de la Société nationale d’exploitation cinématographique du Burkina (SONACIB). De même qu’auprès du ciné-Nerwaya. Quand la SONACIB a arrêté ses activités, la salle Farafilm s’est trouvée dans une situation inconfortable.

Et pourtant !

Deux partenaires stratégiques qui ferment boutique ! Il fallait avoir les nerfs solides pour tenir. Chose très difficile quand le gérant Drissa Touré se montre un peu impuissant. « Les cinéphiles des provinces n’aiment plus aller voir les films américains et karaté . Ce sont les films africains et hindous qu’ils aiment » , précise-t-il. Alors qu’il y a très peu de films africains dans les circuits de distribution. Les films « Tassuma » de Kolo Sanou, « La nuit de la vérité » de Fanta Nacro, « Sofia », « Dossier brûlant » de Boubakar Diallo qui ont fait courir le public de Gaoua sont pour lui des preuves irréfutables.

Face à toutes ces turbulences, le gérant de la salle de Gaoua en est arrivé à ne plus pouvoir payer ses charges. Son électricité a été coupée. « Tout s’est aggravé quand Africa cinéma a cessé de fonctionner », révèle M. Touré.

Comment se rendre autonome

Si l’aide de deux millions se concrétisait, la salle Farafilm entend réaliser une autonomie de gestion. Ce qui permettra, selon M. Touré, de prolonger l’action « aussi formidable que nécessaire » auprès de la population de Gaoua. Une population qui ne dispose que de cette salle pour ses divertissements et ses diffusions culturelles. En attendant que sa sollicitation ait l’écho escompté, Drissa Touré ne croise pas les bras. Il veut donner une polyvalence à sa salle. Ce qui permettra d’accueillir des prestations de théâtre, des combats de boxe.

Souleymane SAWADOGO (passisley@yahoo.fr)
AIB/Gaoua

Sidwaya

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