« La vie est chère au Faso » (viima ya kanga !) est un refrain que l’on chante à longueur de journée au Burkina Faso. Hausse intempestive des prix des hydrocarbures, ainsi que de certains services comme l’électricité, l’eau, le téléphone, le logement ; accès de plus en plus difficile au droit à l’éducation et à la santé.

Ce tableau sombre dressé par la Ligue des consommateurs du Burkina, dénote de la difficulté des Burkinabè à joindre les deux bouts. Cette organisation dont le credo est « tous unis contre la vie chère » s’est néanmoins dit rassurée de constater que les Burkinabè ont tous conscience de cette réalité, le chef de l’Etat et ses amis (ABC) en l’occurrence.

Elle s’est également réjouie du fait que le gouvernement ait maintenant décidé de s’attaquer au combat pour l’augmentation du pouvoir d’achat des Burkinabè et la révision des structures des prix des hydrocarbures. Pour les membres du bureau exécutif de la LCB, la vie n’est chère que par rapport au pouvoir d’achat. Et celui des Burkinabè est des plus faible (revenu salarial maigre pour les uns, absence même de revenus pour d’autres).

Un dialogue social avec tous les acteurs

Pourtant, tous sont consommateurs et les produits de grande consommation sont de moins en moins accessibles. Pour corriger la donne, la Ligue des consommateurs estime qu’il faut renforcer le dialogue social entre toutes les forces vives du pays afin d’aboutir à des propositions qui tiennent compte de l’intérêt de tous. Ainsi, elle propose la création d’une commission paritaire Etat, producteurs, consommateurs et forces sociales en vue d’une recherche de voies pour éviter au pays de tomber dans l’abîme.

S’agissant de la hausse des prix des hydrocarbures, les membres de la LCB disent ne pas comprendre le manque d’anticipation du gouvernement : « Nous dénonçons le manque d’anticipation du gouvernement. On savait bien au regard du contexte politico-économique mondial qu’il y aurait augmentation à la pompe ». Et de se demander ce à quoi servent les experts en analyse et prospectives du ministère des Finances. La ligue a également dénoncé le mode d’approvisionnement unique par la SONABHY. Elle propose même de libéraliser le secteur de l’approvisionnement en hydrocarbures tout en mettant l’accent sur le contrôle de la qualité.

Pour sortir du gouffre de la vie chère au Faso, la LCB demande au gouvernement de bloquer les prix à l’importation de tous les produits alimentaires ainsi que ceux des produits de grande consommation ainsi que les matériaux de construction. En somme, la Ligue des consommateurs du Burkina dit avoir fait au gouvernement un certain nombre de propositions bien détaillées.

Elle dit n’avoir d’autres moyens de lutte que la sensibilisation et le lobbying mais n’entend pas fléchir face à la vie chère à laquelle sont confrontés les consommateurs burkinabè. Elle estime enfin que l’Etat doit poser le problème de la cherté de la vie en terme de bonne gouvernance.

Ismaël BICABA (bicabai@yahoo.fr)

Sidwaya