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Julien Ouédraogo, le charretier devenu entrepreneur

Publié le lundi 18 septembre 2006 à 07h46min

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Julien Ouédraogo

Il y a 16 ans, l’homme poussait une charrette en tant qu’employé. Aujourd’hui, il est entrepreneur. Julien Ouédraogo, directeur général de la société Wendpanga, construit des routes, des écoles, des dispensaires à travers tout le Burkina Faso. Un self-made-man qui illustre bien qu’il est possible de réussir en partant de rien.

1978. Dans la fleur de l’âge, un jeune homme, employé par une tierce personne pousse une charrette sous le rude soleil de la Haute Volta d’alors. 16 ans plus tard, il est directeur général de la société Wendpanga, spécialisé dans la construction des routes, des ponts, des écoles, des hôpitaux, etc.

Julien Ouédraogo a su voler de ses propres ailes. Parti de la vente du sable, il est parvenu au prix de mille et un sacrifices, à bâtir une entreprise qui emploie 42 permanents et une centaine de contractuels. Sa société Wendpanga située au secteur n°23 de Ouagadougou, créée en 1990, a su se faire une place au soleil, selon son directeur général, M. Ouédraogo.

« Depuis que j’ai obtenu mon agrément, je n’ai jamais eu un marché dont l’exécution n’a pas été bien menée, encore moins, le délai irrespecté. Le travail a toujours été bien fait et mes clients me le reconnaissent. Mieux, j’exécute les travaux à l’avance ».
Son secret ? « Je ne signe jamais un marché sans savoir que je peux mener à bien l’exécution du travail dans les délais prévus ».
Du haut de son un mètre soixante dix, le regard franc, le directeur général de la société Wendpanga a bâti son entreprise comme l’oiseau bâtit, petit à petit, son nid.

Un parcours de gagneur

En 1983, Julien Ouédraogo immigre au bord de la lagune Ebrié. Le 21 février 1986, l’homme retourne au bercail. « Le Faso est ma patrie et elle m’est chère ». M. Ouédraogo achète sa propre charrette et son propre « boanga » en vue d’être autonome dans le ramassage et la vente du sable. Six mois plus tard, l’homme nourrit de nobles ambitions. Il veut évoluer. Il achète une deuxième charrette et emploie deux personnes. Même boulot : ramasser et vendre du sable.

Trois mois après, il poursuit sur la même lancée. Il paye deux petits tracteurs, monte une charrue et une fabrique de briques. La briquetterie alimente les marchés des entrepreneurs. Ceux-ci prennent à crédit et ne payent pas. M. Julien Ouédraogo les interpelle pour savoir pourquoi. Ils lui rétorquent que leurs factures n’ont pas été honorées.

Alors, l’homme décide, grâce aux conseils de certains de ses clients d’être directement lié à ces créanciers. Ce sera le déclic vers l’entrepreunariat. En 1990, il obtient son premier agrément et s’essaie dans les marchés dont le coût varie de un à dix millions. Il obtiendra la catégorie plafond dans la construction. Devenue une société à responsabilité limitée, Wendpanga accroît sa force de frappe en palpant le domaine de la construction des routes. Là aussi, il obtiendra le plafond des catégories. Aujourd’hui, avec 16 ans d’expérience dans le domaine de la construction, l’âge de la maturité pointe à l’horizon.

Selon M. Ouédraogo, qui n’a pas eu la chance d’aller à l’école, c’est le courage et l’amour du travail bien fait qui font la notoriété de son entreprise. En outre, il dit être toujours présent sur les chantiers de construction souvent à des heures avancées de la nuit pour suivre le moindre détail dans l’exécution des travaux. « Il n’y a pas de sot métier dans la vie, mais il faut persévérer dans ce que l’on fait. Etre véridique dans ses rapports avec les autres », témoigne l’homme.

Face à la lenteur dans l’exécution des marchés publics, aux modes d’attribution des marchés, le directeur général de la société Wendpanga a son idée là-dessus. « Le tort est partagé. L’Etat attribue des marchés au moins offrants sachant que ceux-ci sont incapables de réaliser les travaux demandés dans le délais requis. Conséquence, des chantiers démarrent en trombe et n’aboutissent pas », explique M. Ouédraogo. Du côté de l’Etat, l’entrepreneur déplore la lenteur administrative dans le paiement des factures. Le tout est couronné par le fait que l’Etat burkinabè sous-estime souvent les entreprises locales.

Daouda Emile OUEDRAOGO(Ouedro1@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 18 septembre 2006 à 09:37 En réponse à : > Julien Ouédraogo, le charretier devenu entrepreneur

    Toutes mes felicitations a ce monsieur. Il est un temps pas si eloigné que cela où l’on menacait un enfant faineant "tu vas vendre l’eau ici a Ouaga" pour dire qu’il n’a pas d’avenir. Il n’est pas loin non plus le temps ou l’on insultait quelqu’un de "Espece de baragnini, tireur de charette", etc. Cela montre la condition de cette portion de population, la mauvaise estime et le mepris qu’elle inspirait malgré leur courage et leur volonté de travailler et gangner HONNETTEMENT leur vie. Mr Julien ouedraogo est pour moi symbole du patriotisme et de l’amour pour son pays et sa terre et son peuple... ou ce que ce l’on veut. Mais pour moi cet homme a fait plus de bien que tous ces diplomés qui souffrent de la "diplomite" (la maladie des diplomes qui fait croire qu’il faut docteur en ceci ou cela jusqu’à etre inutile pour sa societe, sinon meme nuisible !). Mieux !sachant d’ou vient sa reussite il reste fidele a lui meme, c’est-a-dire l’HONNETETE, vertu devenue inconnue aujourd’hui au burkina faso. Son courage sa determination et sa probité, etc. sont un exemple. Il me rappelle un certain Oumarou Kanazoé qui a commencé au plus bas. Je tiens en tout cas a lui presenter toutes mes felicitaations et encouragements
    somé

    • Le 18 septembre 2006 à 15:37, par Ibra En réponse à : > Julien Ouédraogo, le charretier devenu entrepreneur

      Visiblement tu sembles avoir un gros problème de diplome, ca pourrait s’appeler ’le complexe de la diplomite’. Je pense que le plus important pour chacun, c’est de se sentir bien.. si certains se sentent bien dans la ’diplomie’ comme tu le dis, ou est le problème ? S’ils veulent passer la moitié de leur vie a faire des diplomes, c’est leur choix, surtout que tu contribues pas à payer leurs etudes. Ces personnes dont tu parles, sais tu comment ils triment pour faire leurs diplomes ? La plupart sacrifient les plaisirs que les autres s’octroient, ils font de sales ou des ptits boulots pour payer leurs etudes. Ils passent des nuits blanches à reflechir, pendant que les autres s’amusent et boivent leurs bières tranquillement.
      Et puis, dans la vie, il faut penser à soi d’abord avant de penser aux autres, parceque t’en trouveras pas un qui pense aux autres avant de penser à lui même..même si certains ont la triste manie de vouloir donner l’impression contraire. On a vu dans ce pays des dirigeants dirent à des jeunes cadres de rester parceque la nation a besoin d’eux (quand ces jeunes ont une opportunité bien meilleure) et dès la première occasion que ces mêmes dirigeants ont eu, ils l’ont saisit et sont partis.
      Alors arrêtons cette hypocrisie mal voilée.

      Merci .

      • Le 19 septembre 2006 à 00:38, par Guy Roland En réponse à : > Julien Ouédraogo, le charretier devenu entrepreneur

        Salut !
        Merci Ibra, car je deplore l’attitude de ce Monsieur.C’est vrai qu’il faut féliciter Julien OUEDRAOGO pour son courage et sa determination.Mais de là à critiquer ceux qui cherchent les diplomes c’est franchir le rubicon. Il cite aussi un certains KANAZOE. C’est vrai mais qui encore ? Ils sont combien de genre au Burkina ? Penser aussi que trouver un diplome est facile c’est se foutre le doigt dans l’oeil jusqu’au coude. Combien ceux qui ont commencé au CP1 et qui n’ont pas franchit le CM2 ? La 3ème et la terminale ? Que le monsieur fasse un tour du coté de l’université de Ouagadougou et il encouragera ceux qui cherchent les diplomes. Aussi il faut souvent comprendre les gens qui n’ayant pas réussi quelque chose trainent ceux qui ont réussi cette meme chose dans la boue ! Bon c’est ça aussi la vie !

        • Le 19 septembre 2006 à 11:51, par diaspora En réponse à : > Julien Ouédraogo, le charretier devenu entrepreneur

          Félicitations à Mr J Ouédraogo. C’est bien d’être parti de rien et d’arriver où il est et sans diplome. Je lui reconnais tout son mérite et courage pour la suite. L’initiative privée ne serait-elle pas la voie royale pour sortir notre pays du sous-developpement ? L’état n’a pas les moyens de resoudre le problème du chomage. Alors avec ou sans diplome, il est important que la jeunesse y songe et que l’état facilite l’entreprenariat.

          Ne nous éloignons pas de notre sujet. Il ne s’agit pas de pointer du doigt les diplomés parce que un tel a réussi sans le moindre cursus universitaire, mais plutot d’encourager l’initiative privée. Il ne faut pas simplement se dire "j’ai fini mes études avec un titre de docteur, de maitrisard etc... et mon seul objectif est la fonction publique, le monde du salariat." A défaut d’embauche, il ne faut surtout pas abdiquer : se mettre à son compte avec un bagage universitaire est certainement un atout. Pour ce faire, il faut avoir le gout du risque et surtout ne pas être économe de son temps, de son énergie pour son projet.

          Oui c’est vrai, il faut les moyens (financiers) de sa "politique". Certes cela peut constituer un obstacle. Mais n’est-ce pas le propre de notre existence ? des obstacles on en aura toujours. De david Rockfeller en passant par O.Kanazoé sans oublier notre valeureux Julien Ouédraogo, aucun self made man n’avait les poches pleines à l’aube de leur carrière. Sinon ils auraient d’autres qualificatifs. Refléchissons-y.

    • Le 19 septembre 2006 à 14:59 En réponse à : > Julien Ouédraogo, le charretier devenu entrepreneur

      Pour repondre à celui qui insulte les diplômés, si KANAZOE et autres sont devenus riches sans aller à l’école, qui gère leur fortune. A ma connaissance ce ne sont pas des gens du niveau CP1 ou CP2.

      Aussi, si tu est malade, qui te soigne ? Un medecin, à ma connaissance, un médecin n’est pas du niveau cp1.

      Alors reflechis bien avant de parler

      • Le 19 septembre 2006 à 18:49, par drissa En réponse à : > Julien Ouédraogo, le charretier devenu entrepreneur

        Félicitations à Monsieur Julien Ouédraogo, un self made man dont le Burkina a le secret et nous esperons que nous aurons davantage d’opérateurs économiques.
        Je vais répondre au frustré complexé qui en veut au diplômés. Monsieur Julien Ouédraogo a dit dans son interview qu’il executait surtout les marchés de l’état (route, contruction d’hopitaux, etc) alors penses tu que c’est lui qui établi et soummissione à ces appels d’offre ? Sais tu ce que ca prends comme parametre technique ? il est évident que ce sont des diplçomés qui s’occupent de cela. Que dire de sa comptabilité et de sa finance ? Il est évident que ce monsieur est entouré de diplômés compétents qui font prospéré son entreprise. Alors ne viens pas nous raconter du n importe quoi ici.
        Et d’ailleurs, combien sont-ils ces grands opérateurs économiques burkinabés qui sont diplômés et sont des intellectuels de hauts niveaux : Je t’en cites 2 à a savoir Monsieur Pangueba Mohamed Sogli, PDG de SOPAM et de BRAFASO et Monsieur Nassa Idrissa qui possède entre autre la FIB (Financiere du Burkina) puisque actionnaire majoritaire, et il y a en plein d’autres ! Donc si tu n as pas de diplômes faut pas en vouloir à ceux qui en ont !

    • Le 20 septembre 2006 à 12:15, par Le Burki En réponse à : > Julien Ouédraogo, le charretier devenu entrepreneur

      Bonjour,
      Il me semble que vous avez un problème de diplôme et une bonne dose d’aigreur contre tous ceux qui ont fait des longues études et peuvent se revendiquer de posséder des diplômes universitaires. Ou alors, par pur hypocrisise après avoir obtenu les vôtres (vos diplômes), vous voulez inciter les autres à suivre les voies de l’ignorance ou rester aux bas des paquerrettes pour que vous restiez éternellement l’illuminé expert donneur de leçons. Que monsieur julien ouédraogo ait réussi avec un tel chéminement , personne ne peut rester sans admiration et je l’en félicite. Mais il fait partie des cas extrêmement rares et ce sont des cas qui ne peuvent pas faire décoller l’économie à fortiori développer un pays.
      Quant aux diplômés que vous semblez haîr, ils n’ont pas moins de mérite, bien au contraire ! Se taper une maîtrise, un master ou un doctorat demande bien de sacrifices ! C’est pourquoi, ceux ci demandent avec raison bien des égards dans leurs traitements.
      Et puis honnêtement, comment avancera notre burkina sans des diplômés de haut vol dans divers domaines des technologies aujourd’hui ? aucun pays n’a avancé et n’a avancera s’il ne fait pas une saine gestion de ses ressources humaines de ses diplômés. Moi j’incite tous ceux qui peuvent se former dans quelque domaine que ce soit à y aller et le plus loin possible. Il y a que cela qui nous aidera à sortir du sous dévéloppement. Partir d’une charette pour finir(?!) entrepreneur est bon pour julien ouédraogo, mais ça ne sauvera pas le Burkina. il faut des ingénieurs, des médécins, des professeurs, des docteurs.....N’en déplaise !!!!

      • Le 6 octobre 2006 à 03:33, par bouba En réponse à : > Julien Ouédraogo, le charretier devenu entrepreneur

        felicitation amonsieur julien non seulement d’etre un autre riche au burkina ,mais
        d’avoire la chance que quelqun est absepte de se constitue une termitiere pour
        lui afin qu’il se pose au sommet.on dit en afrique que si un perdri est plus grand
        que les autre ,sais qu’il est perche sur une termitiere.croyez vous pas
        qu’un autre pousseur de charrette pourais etre plus grand que monsieur julien s’il
        obtenait le soutient de son exelence mr le president du faso ?et celui qui s’en prend
        au diplomes,pense tu que mr julien utulise d’autre pousseursde charrettes pour lire
        ses plans de batiments ?pense tu que ces des pousseurs de charrette qui oeuvrent
        pour la reussite des chantiers de mr julien ? et pourquoi mr julien batit des ecoles
        s’il trouve qu’ils sont unutils !je ne suis pas un diplome ,seulement un simple certificat
        d’etude primaire ,mais j’en suis fiere de ca .merci beaucoup pour les grands dipomes
        l’avenire du pays est entre vos mains,pas avec ceux qui ont quelque millions de francs
        et veulent que tout le monde en parlent.bon courage a tout les etudiants du faso
        l’avenire vous appartient .

        • Le 11 octobre 2006 à 13:33, par jones En réponse à : > Julien Ouédraogo, le charretier devenu entrepreneur

          Je pense que il serait difficile pour un pousseur de charette devenir comme Mr Julien sans aucun soutien de la part d’un diplome .J’ai vecu dans le monde des marches du Burkina et je sais ce qui se passe ...J’ai ete soumissionnaire au nom d’une societe de la place , chers freres et soeurs burkinabe croyez-moi que ce n’est pas le meilleur offrant qui gagne le marche .Savez-vous qu’il y’a des diplomes qui sont en haut et en meme tant ont des entreprises aux noms d’autres personnes ? Savez-vous combiens de controlleurs financiers sabotent les marches de l’etat ? Avoir une entreprise n’est rien au Faso ,c’est avoir un frere un cousin ou un beau-frere diplomes qui va te soutenir (truquer) qui est le probleme .Je connais mon pays , j’aime mon pays mais sachez que les appels d’offres ne sont pas ca .

  • Le 7 octobre 2006 à 19:32, par Seydou En réponse à : > Julien Ouédraogo, le charretier devenu entrepreneur

    je félicite monsieur Julien et je lui souhaite beaucoup plus de succès dans son entreprise.Mais permettez moi de dire à celui qui s’en prend aux diplomés que tout le monde ne peut pas reussir dans la meme chose.Je lui demande de faire un tour a Wendpanga, il verra que Monsieur Julien n’insulte pas les diplomés.Ce sont des diplomés qui contribuent chaque jour a son succès.Les cas de Monsieur Julien,Kanazoé ce sont des cas rares.Combien ont commencé avec eux et meme avant eux et qui ont souffert plus qu’eux et qui ont echoué sur le chemin de l’entreprenariat. On ne parle pas de ces gens.
    Aujourd’hui, moi ce me qui choque C’est que certains burkinabés manquent de lucidité. On ne parle que de ceux qui ont reussi sans diplomes.On ne cite que les memes.Il n’a pas été a l’école mais il est comme ça.
    On n’oublie que ceux qui ont des diplomes , ont poussé des charrettes et des brouettes pour assurer leurs etudes.
    Sais_tu comment on implante un immeuble, un barrage, il faut que tu demande aux diplomés.Je t’invite à etudier pour mieux savoir ce qu’est un diplome et tu respecteras les diplomés.
    Je sais que les individus de ton genre ont toujours a se reprocher.Si vous avez des problemes particuliers, cherchez la solution ailleurs. Moi je suis actuellement hors du pays pour le diplome.Il grand temps pour vous de savoir ce que vous faites que de passer votre temps à insulter les autres.Sinon ce serait tard parce que le monde evolue vite. Merci

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