LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Economie : Où est le patriotisme économique des Burkinabè ?

Publié le vendredi 15 septembre 2006 à 06h37min

PARTAGER :                          

Dans le cadre de la relance de l’industrie burkinabè en proie à la concurrence des grandes sociétés de la sous-région et du monde, plusieurs solutions ont été proposées. Il s’agit entre autres, de la réduction des taxes, de la lutte contre la fraude et la contrefaçon ainsi que de la lutte contre la corruption.

Les rencontres gouvernement-secteur privé, organisées chaque année à Bobo-Dioulasso, constituent, à ce titre, le cadre propice pour discuter et trouver des solutions à la survie de nos entreprises.

Il est vrai certes que la situation de pays enclavé est un handicap majeur dans leur essor économique, mais il est aussi vrai que le contexte international marqué par la flambée du prix du pétrole, l’ouverture des marchés et la concurrence à outrance ne leur facilite pas la tâche. Mais au-delà de ces obstacles qui reviennent à tout instant dans les discussions, bien d’autres aspects semblent être négligés par les acteurs. Il s’agit bien de l’absence d’un marché local. D’une manière générale, les Burkinabè ne consomment pas ce qui est produit au Burkina.

L’on a tendance à envier ce qui vient d’ailleurs et à dénigrer ce qui est local. Le mot local a une connotation presque péjorative dans l’entendement de la plupart des nationaux, voire des Africains. Signifiant du coup, une absence de qualité. Pire, la mode à l’heure actuelle est d’aller « se pavaner » dans les grandes surfaces et de remplir le panier de produits de provenance douteuse à force de vouloir jouer aux riches, aux « civilisés ». Il est regrettable que ce soit les soi-disant intellectuels qui se livrent à de telles pratiques.

Dans ce contexte, on imagine mal qu’une industrie puisse se développer sans une base locale. Si la boisson Coca-Cola est prisée de tous, c’est bien parce que les Américains eux-mêmes montrent du plaisir à la savourer. C’est dire donc qu’il faut aujourd’hui plus que jamais un sursaut national pour sauver l’industrie burkinabè. Sentiment nationaliste sans lequel les différentes sociétés risquent progressivement de mettre la clé sous le paillasson.

A cette heure de la mondialisation où les « grands » dévorent sans pitié les « petits », il y a nécessité alors pour le Burkina Faso, de ressusciter le slogan « Consommons burkinabè »
Ce n’est pas le fait de consommer sans modération les productions des autres qui fera de nous des hommes et des femmes en vogue. L’industrie burkinabè ne peut pas se développer tant qu’elle n’aura pas de consommateurs.

Etre un Homme intègre, c’est savoir poser des actes au profit de son pays. Pendant que les autres parlent de patriotisme économique, il est plutôt question d’aliénation économique chez nous.

Fatouma Sophie OUATTARA

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)