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Ouahigouya : L’ADF-RDA dans le creux de la vague

Publié le jeudi 14 septembre 2006 à 08h02min

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Les dernières démissions des militants ADF-RDA pour le CDP avec pour chef de file Ismaël Nandian Ouédraogo, élu conseiller municipal au secteur 7 de Ouahigouya, suscitent de nombreux commentaires dans la ville.

Ainsi, la noce de Nandian Ismaël Ouédraogo et de Gilbert Noël Ouédraogo fils de deux illustres hommes politiques du Burkina (Amadé Bougouraoua, membre fondateur du RDA, et Gérard Kango Ouédraogo, actuel président d’honneur à vie de l’ADF-RDA) n’aura été qu’un feu de paille. Tout s’est effrité en l’espace de 10 mois.

Décidément, la traversée du désert du parti de l’Eléphant au sortir des élections municipales du 23 avril 2006 n’est pas près de s’arrêter : largement battu au soir du 23 avril (81 conseillers pour le CDP contre 31 pour l’ADF-RDA) ; écarté des bureaux des conseils municipaux sur l’étendue de la province ; un seul représentant au conseil régional.

Comme si cela ne suffisait pas, voilà qu’une cohorte de militants, parmi lesquels 3 conseillers de la commune de Ouahigouya (pour le moment), claquent la porte avec armes et bagages pour rejoindre le CDP.

La majorité des démissionnaires sont du secteur 7, le fief de leur chef d’orchestre, Ismaël Nandian Ouédraogo. Deux conseillers des villages de Bagayalgo et de Poédego ont décidé de suivre l’ancien compagnon de Gilbert Noël Ouédraogo dans sa nouvelle aventure.

Des observateurs sceptiques

Qu’est-ce qui a bien pu se passer pour que les deux héritiers des Eléphants politiques du Yatenga, qui avaient annoncé pompeusement au cours d’une rencontre au domicile du défunt Amadé Bougouraoua le 8 octobre 2005 leur volonté de cheminer ensemble, décident brusquement de se tourner le dos ? En son temps, des observateurs bien avertis avaient juré de la courte durée de cette union.

Ils avaient qualifié cette rencontre des jeunes politiciens d’un rêve d’enfants qui n’ira pas loin. Ils n’ont pas eu tort. Ces derniers trouvaient l’union de Gilbert Noël Ouédraogo et d’Ismaël Nandian Ouédraogo inopportune à cause des antagonismes qui ont émaillé le parcours politique de leurs géniteurs à une certaine époque. Bien vrai, les deux anciens rivaux se sont donné publiquement la main un certain samedi 30 juin 2001.

Mais, c’était au moment où Bougouraoua n’était plus actif sur le terrain politique. Son fils avait battu en brèche ces points de vue à travers une interview accordée au quotidien "Le Pays" n°3478 du 11 octobre 2005 en ces termes :"Gilbert et moi avons une amitié qui ne date pas d’aujourd’hui. Cette relation n’a pas été atteinte par les relations difficiles de nos parents... Ce qui s’est passé entre nos parents a eu lieu à une époque où il n’y avait pas de nombreux acteurs politiques et donc la lutte était plus houleuse".

Et Gilbert de renchérir "...La famille a souhaité que nous travaillions ensemble, à l’image de nos papas, qui ont été ensemble. Elle m’a confié Ismaël, qui est mon frère, pour qu’ensemble nous œuvrions à construire le Yatenga et le Burkina. Il faut dire qu’Ismaël et moi, nous cheminons ensemble depuis bien longtemps et il fait, du reste, parti de nos instances. Il est membre du bureau politique national".

C’est dire donc que les fondements de l’union étaient solides au départ. Ce qui était certain, c’est que l’engagement politique de ces "deux fils à papa" embêtait un peu le CDP. Gilbert a succédé à son père et profite de l’aura de ce dernier, et voilà qu’un autre jeune loup s’engage à ses côtés avec l’intention, lui aussi, de capitaliser l’énorme carnet d’adresses de son père et ses anciens réseaux politiques.

La décision d’Ismaël Nandian Ouédraogo de rompre son serment aux côtés de l’ADF-RDA ne serait-elle pas le fait d’une main secrète qui chercherait à empêcher la capitalisation des héritages des anciens baroudeurs politiques de la localité ? En tout cas, du côté du CDP, on jure n’avoir pas poussé le militant de luxe à la porte de l’ADF-RDA.

A en croire certaines sources, c’est dans le mois de juin que le démissionnaire aurait approché Salif Diallo, commissaire politique régional du CDP, pour l’informer de son intention de rejoindre son écurie. Le patron du parti au pouvoir dans la région du Nord n’en aurait pas trouvé d’inconvénients, mais aurait suggéré à son futur client de bien murir sa réflexion, tout en craignant d’être accusé d’avoir entrepris le débauchage des conseillers ADF-RDA.

Depuis cette époque donc, l’ancien compagnon de Me Gilbert Ouédraogo se montrait de plus en plus visible aux côtés du SG provincial du CDP, Abdoulaye Sougouri, également maire de la commune de Ouahigouya.

La sortie fracassante des conseillers ADF-RDA lors de la première session du conseil municipal de Ouahigouya aurait été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Se désolidarisant du boycott de ladite session par l’ADF-RDA, Nandian a saisi la balle au bond pour fustiger le comportement de ses camarades avant de migrer officiellement avec 2 conseillers.

Après la mauvaise publicité servie au maire CDP par les conseillers ADF-RDA dénonçant au cours d’une conférence de presse ce qu’ils qualifient de manque de transparence dans la proposition du budget supplémentaire exercice 2006, Abdoulaye Sougouri et ses hommes boivent tranquillement leur petit lait en accueillant les démissionnaires.

Une petite revanche sur Bélem Sidiki, le bouc émissaire. Si le CDP se défend d’avoir orchestré la scission au sein de son traditionnel rival, il reste à savoir si les raisons des départs sont uniquement celles avancées dans leur lettre de démission parue dans les journaux (L’Observateur paalga et Le Pays).

De sources proches des démissionnaires, des décisions prises avant le début de la campagne municipale du 23 avril 2006 n’auraient pas été respectées par le président du parti. On cite une certaine somme qui devrait être mise à la disposition de certains membres influents du parti, candidats dans leur localité, qui n’a jamais été débloquée ni pendant ni après la campagne.

Concernant spécifiquement Ismaël Nandian Ouédraogo, il se serait senti mis à l’écart du cercle des décideurs du parti au niveau de Ouahigouya. Pourtant, jouissant de la réputation de son père, il aurait aimé être sur la même table que Gilbert Noël Ouédraogo.

En plus, certains fidèles lieutenants de Gilbert Noël Ouédraogo voyaient en ce fils de Bougouraoua un parvenu venu leur ravir la vedette auprès du président du parti. Suspectant un mauvais positionnement sur la liste des législatives 2007, le chef de file des démissionnaires aurait décidé de prendre les devants pour ne pas vivre la rançon de la fidélité au RDA.

Des victimes, comme Amidou Pelé Ouédraogo, actuel 2e adjoint au maire de Ouahigouya, et Youssoufou Ouédraogo du Zondoma pour ne citer que ceux-là, frustrées de leur mauvais positionnement sur la liste des législatives 2002, ont tous rejoint le CDP après lesdites élections. On se rappelle que pour les législatives 2002, Gilbert Noël Ouédraogo était tête de liste dans la région du Nord avec pour suppléant son géniteur.

Nouhoun Barry, fidèle compagnon du duc du Yatenga s’était attribué contre vents et marrées la seconde place. Leurs détracteurs n’avaient pas hésité à qualifier l’ADF-RDA d’"entreprise Gérard Kango et fils".

L’ami de Gilbert Noël Ouédraogo a-t-il fait le bon choix en déposant directement ses valises au CDP ? Quelle garantie ou quelle promesse a-t-il eu en migrant dans le méga-parti ? En dehors de ceux qui crient à la trahison du côté de l’ADF-RDA, il y a certains proches de son défunt père, actuellement en retrait de l’arène politique, qui ne voient pas d’un bon œil le parachutage de Nandian au CDP.

Pour eux, certains barons du parti au pouvoir auraient joué des pieds et des mains pour que l’illustre disparu (son père) ne bénéficie pas de son vivant de sa réhabilitation politique et administrative. Une manière de ne pas l’avoir comme adversaire actif sur le terrain politique. (Il était membre d’honneur de la CNPP/PSD en 1991).

On soupçonne également les dirigeants du CDP d’avoir manigancé pour retirer à Bougouraoua son association Zaï pour le développement afin de le couper de sa base, le monde paysan. Ces fidèles de Bougouraoua souhaiteraient avoir comme guide un de ses fils, progressiste, intègre et déterminé comme le père pour le combat contre l’injustice dans toutes ses formes, que de s’atteler à un parti où ces valeurs n’ont pas toujours été les choses les mieux partagées.

Dans tous les cas, ces démissions sonnent comme un appel aux responsables du parti de l’Eléphant de revoir la gestion du parti. Ou la vieille génération dont le programme politique se limite à la vénération de la personne de Gérard Kango Ouédraogo cède définitivement la place aux jeunes, ou bien ces derniers vont venir et repartir, surtout quand le partage du butin met toujours à l’écart les nouveaux.

Emery Albert Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 16 septembre 2006 à 19:31, par Ange TAMPSOBA En réponse à : > Ouahigouya : L’ADF-RDA dans le creux de la vague

    Le père de Nandian va se retourner dans sa tombe. Pauvre fils de son père ! L’avenir nous enseignera.

  • Le 26 décembre 2013 à 00:09, par LOUARI NESTOR En réponse à : Ouahigouya : L’ADF-RDA dans le creux de la vague

    HONNEUR AVOUS Me LE MAIRE ! C’EST AVEC UN COEUR PLIN DE JOIE QUE JE VOUS ENVOIE CET TEXT. TOUT D’ABORT J’AIMERAI VOUS FELICITE POUR VOTRE ELECTION QUI A EU LIEU LA SEMAIN PASSER ET AUSSI VOUS DIRE MERCIE POUR M’AVOIR PERMIE DE REALISER MON REVE. JE SUIS LE PETIT GOURMANCHE QUI A REPRESENTER VOTRE REGION A FASO ACADEMY, VOTRE RECOMPENSE POUR LES DEUX PREMIERS MA PERMIE DE RENTRE EN STUDIO JE PREPARE UN ALBUM DE 8 TITRES ET J’AIMERAI SOLICITER UNE FOIS DE PLUS VOTRE SOUTIEN POUR L’ACHEVER. POUR UNE SUITE FAVORABLE JE VOUS PRIE D’AGREGNE Me LE MAIRE L’EXPRETION DE MA PROFOND GRATITUDE. JOYEUX ANNIVERSAIRES ET SURTOUT JOYEUX NOEL LOUARI NESTOR :70567445 ;64642055

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