Ils s’étaient installés en ces lieux sans une autorisation préalable, pour gagner leur vie. Ces commerçants qui faisaient toutes sortes d’affaires, des matériaux de construction jusqu’au dolo (bière de mil) en passant par les condiments (pour les femmes), avaient baptisé cette caverne d’Ali Baba "Confiance yaar". Pour la mairie de Bogodogo, il fallait trouver une solution à ces installations anarchiques qui deviennent un boulet à ses pieds surtout avec la construction de l’échangeur de la Patte-d’oie.

Dans la matinée du vendredi 8 septembre 2006, des agents communaux (4 équipes) sous la supervision du 2e adjoint au maire, Henri Kaboré, ont investi les lieux pour peaufiner l’opération de recensement des commerçants. Selon Rasmané Kinda, cela leur permettra d’avoir la liste exhaustive des personnes exerçant réellement une activité commerciale. En effet certaines personnes occupent des hangars qu’elles n’utilisent pas. Il est donc demandé aux occupants de "Confiance Yaar" de fournir aux agents recenseurs une copie de leur pièce d’identité tout en précisant leur activité.

A entendre Rasmané Kinda, une personne de ressource de la mairie de Bogodogo, l’opération se déroule sans problème. "Les commerçants ont été prévenus depuis longtemps de ce déguerpissement", assure-t-il. Mieux, ils adhèrent au processus parce que la mairie a aménagé un espace pour les recaser. Nous n’avons pas pu visiter la nouvelle destination, située à quelques encablures de "Confiance yaar".

N’empêche, le recensement se passe dans un certain remue-ménage. C’est du moins l’ambiance que nous avons constatée surtout avec ces commerçants retardataires qui cherchaient encore à se faire recenser. Ce n’est pourtant pas cela qui fera reculer la mairie de Bogodogo qui compte bien respecter l’ultimatum de ce mardi 12 septembre 2006. Avec les agents communaux, nous avons aussi appris que les vendeurs de sable et de gravillon (installés derrière l’échangeur) seraient également déguerpis. Mais les problèmes ne manquent pas : pour beaucoup, déménager en cette période de soudure sera compliqué, surtout que la clientèle sera momentanément déroutée...

Par D. Parfait SILGA

Le Pays