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Rapports 2004 et 2005 du CSS : Louanges de Luc à St Blaise

Publié le lundi 11 septembre 2006 à 07h16min

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Le président du Faso a reçu les rapports publics 2004 et 2005 du Conseil supérieur de la communication (CSC). Ces documents lui ont été remis par Luc Adolphe Tiao, le premier responsable de l’institution, en présence des responsables des principaux organes de la presse burkinabè.

C’était le vendredi 8 septembre 2006 à la présidence du Faso de Ouagadougou. C’est devant un parterre d’invités, composé de membres du gouvernement et des directeurs des principaux média burkinabé, que Luc Adolphe Tiao a présenté le bilan des deux années écoulées.

Il a d’abord abondé sur l’élection présidentielle du 13 novembre 2005. Selon ses dires, « les médias ont joué pleinement leur partition, contribuant à l’éveil des consciences et à la formation du peuple ».

Et par conséquent, « le CSC éprouve une grande et légitime fierté d’avoir pu organiser la couverture médiatique de ces scrutins ». Ensuite, le président du CSC a fait au public un résumé des deux rapports qui portent sur l’état d’exécution des missions du conseil, l’état des lieux du fonctionnement des médias au Burkina Faso, la qualité du contenu des programmes des médias, le respect des textes législatifs et règlementaires relatifs à la communication et la publicité en vigueur dans notre pays.

Ces centres d’intérêt ont été regroupés en rubriques qui sont la gestion administrative et financière ; les activités courantes de régulation ; l’état du pluralisme et de l’équilibre de l’information ; l’appréciation générale du fonctionnement des médias au Burkina Faso ; la coopération internationale.

Après ce briefing, place maintenant aux doléances. Luc Adolphe Tiao a suggéré la constitutionnalisation du CSC, l’élaboration des cahiers de charge et des missions des médias publics, l’adoption d’un statut particulier du personnel du CSC. Il a également proposé l’organisation d’une réflexion nationale sur la problématique de la convergence des médias et des activités de régulation, l’appui du gouvernement en vue de la convocation des états généraux de l’information et l’appui à l’institutionnalisation de Journées de rencontres annuelles des hommes de médias.

En réponse à ce chapelet de doléances, le Président du Faso a d’abord salué le dynamisme de l’Institution. A écouter l’enfant terrible de Ziniaré, si le CSC et la presse n’existaient pas, il fallait les créer. « Je salue votre action et celle de la presse nationale qui fait montre quotidiennement, à travers une qualité de travail remarquable et une couverture médiatique régulière des différents scrutins, d’une volonté perceptible d’assurer un équilibre dans le traitement de l’information ». Des thèmes d’actualité, parmi lesquels la dépénalisation des délits de presse, ont été abordés par le chef de l’Etat. Sur ce sujet, il a avancé que la dépénalisation des délits de presse, « doit continuer de faire l’objet d’un débat ouvert afin de reposer sur un consensus plus élargi ».

En attendant, le premier magistrat du Burkina, lui, a des projets pour les médias. Il a annoncé avoir initié la création de l’Institut panafricain d’études et de recherche sur les médias, l’information et la communication (IPERMIC). Afin, a-t-il précisé, « d’aider à une pratique rationnelle du journalisme et d’aguerrir les journalistes à la pratique professionnelle normée par l’éthique et la déontologie ». Il a enfin salué l’action de la presse nationale, pour la qualité de son travail et sa volonté d’assurer un équilibre dans le traitement de l’information. « En dépit des manquements constatés... la presse burkinabé joue convenablement son rôle » a-t-il conclu.

Mais, le moins qu’on puisse dire est que le chef de l’Etat devait boire son petit lait en écoutant Luc Adolphe Tiao. Au-delà de la remise officielle des rapports, le discours du président du CSC a été quelque peu dithyrambique à l’endroit de son hôte du jour. Morceaux choisis : « Si de l’avis d’observateurs impartiaux de la scène politique, notre pays est sur le bon chemin de la démocratie, c’est parce que, premier artisan de ce processus démocratique, vous avez intériorisé et fait votre cette philosophie de la gouvernance politique » ; ou celui-là « La large adhésion du peuple à cette vision pertinente dans le management politique, pensons nous, a été de beaucoup dans le plébiscite dont vous avez fait l’objet le 13 novembre 2006.

Le CSC, qui partage vos idées en la matière, n’a de cesse d’inviter les journalistes à la prudence dans le traitement de l’information » ; ou encore « cette bienveillance accoutumée à notre endroit traduit tout l’intérêt et procède, nous en sommes convaincus, de la conscience aigue que vous avez toujours eue du rôle et de la place des institutions ».

Loin de nous la tentation de contester la véracité de ce qui a été dit. Mais, pour celui qui clame toujours l’indépendance de son institution vis-à-vis de l’exécutif, ça fait un peu trop brosse à reliure. Le régulateur de l’information a-t-il oublié de réguler son discours ?

Issa K. Barry Adama W. Ouédraogo (Stagiaire)

Observateur Paalga

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