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Ramassage du sable à Bindé : Des manifestants prennent des camions en otage

Publié le lundi 11 septembre 2006 à 07h21min

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Sidwaya avait évoqué en juillet dernier la dégradation des voies dans la commune de Manga par les camions transporteurs de sable. Face à « l’inertie » des autorités municipales, des manifestants ont pris les camions en otage, le 7 août pour exiger la réhabilitation.

C’est aux environs de 13 h que nous avons été informés par SMS, que la route qui conduit à Téyoko, village du département de Bindé, abritant le site de sable a été barrée par deux gros troncs d’arbres. Aussitôt nous nous rendîmes sur les lieux. La réalité, une foule de manifestants grondait. Ils ont pris en otage cinq camions chargés de sable qui étaient stationnés de part et d’autre de la route.

« S’ils s’amusent, on va les broyer » ont-ils averti. Le représentant des manifestants, M. Régis Yerbanga, a exprimé leur ras-le-bol en ces termes :»Voyez vous-mêmes l’état de la route. Nous avons contacté les autorités communales qui hésitent à prendre leur responsabilité. A présent, nous leur donnons un délai de trois semaines pour réagir. Nous voulons vivre en sécurité ». Cette voie qui aurait coûté la bagatelle de 62 millions est la plus importante de la commune, disent les habitants.

Elle dessert les secteurs n°4 et 5 et conduit à Kaïbo qui a un important marché. M. Jean Paul Séni, usager de la voie pense que l’action des jeunes sortira les autorités compétentes de leur silence face à la situation. Ces camionneurs auraient déjà tué un bœuf sur cette voie et les écoliers sont en perpétuelle insécurité totale, compte tenu du non respect de la vitesse en agglomération. Adama Ouédraogo, camionneur et employé de Sissao, affirme que les transporteurs paient 7500 F pour les taxes et 2 000F pour le village abritant le site par voyage. Ces recettes ne profitent pas à la commune de Manga, nous a confié le maire de Manga que nous avons joint au téléphone.

Jean Claude Bouda, soulignera que les négociations avec l’entreprise OK se poursuivent et qu’un consensus pourrait être trouvé d’ici à là.

A l’image d’un site d’orpaillage

Pour nous rendre compte de la gravité de la situation, nous avons décidé de nous rendre sur le site. C’est en essayiste hors pair que nous avons réussi l’équilibrisme (à moto) dont il fallait user, pour passer certains tronçons de la voie dont la profondeur des nids de poules va jusqu’à un demi-mètre par endroit.

Sur le site, femmes, hommes, enfants et vieux grouillent. Il faut sortir le sable de l’eau du bas-fond, l’entasser et le proposer aux camionneurs. Le coût du tas varie entre 5 000 F. et 8 000 F Sophie Congo, une vieille de 72 ans reconnaît que la tâche est rude mais « il faut ça pour survivre », a-t-elle justifié. Il faut réagir au plus vite

La réaction des autorités communales s’impose, vu la vitesse de la dégradation de la voie. Le maire de la commune affirme avoir demandé à la direction régionale des infrastructures et du désenclavement une étude qui permettrait d’entreprendre des actions concrètes. Mais devant le délai de 21 jours fixé par les manifestants, il va falloir accélérer les choses.

Au moment où nous bouclions notre article, nous apprenions qu’après discussions houleuses avec Mme Georgette Guigma, 2e adjoint au maire, les manifestants ont levé la barrière non sans avoir reçu de la part des camionneurs, la somme de 10 000 F pour se désaltérer.

Affaire à suivre...

Zacharia BAKOUAN (Zaack_bak@yahoo.fr)
AIB/Manga

Sidwaya

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