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Rentrée gouvernementale : Yonli III veut relever le pouvoir d’achat

Publié le vendredi 8 septembre 2006 à 08h11min

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Dans un contexte marqué par l’augmentation des prix des hydrocarbures, du prix de l’électricité...le gouvernement de Paramanga Ernest Yonli veut donner un nouveau souffle au panier de la ménagère. C’est du moins la préoccupation lors de cette rentrée gouvernementale effectuée le jeudi 7 septembre 2006, sous la présidence du chef de l’Etat, Blaise Compaoré.

Après un mois de vacances, le gouvernement de la IV République reprend du travail.
Calendrier chargé pour Paramanga Ernest Yonli et son équipe qui vont examiner de manière générale à cette rentrée gouvernementale les dossiers « brûlants » de l’heure.

« Nous allons commencer par réussir la rentrée scolaire et universitaire, reprendre les négociations avec les syndicats avant la fin du mois de septembre trouver des solutions au relèvement du pouvoir d’achat....

En somme nous allons nous attaquer aux préoccupations qui vont permettre d’apaiser le climat social », a expliqué le Premier ministre. Mais de façon plus spécifique, chaque ministre a sa feuille de route qu’il devra suivre.

Dans le secteur des transports, le ministre Gilbert Ouédraogo, affirme que la priorité va être accordée à l’aménagement du nouvel aéroport de Ouagadougou. Actualité oblige, son ministère va s’attaquer à la relance de la SOTRACO et surtout à la sensibilisation des citoyens au port du casque.

Selon le ministre délégué chargé de l’Enseignement technique, M. Hyppolite Ouédraogo, les grands enjeux sont les activités au programme quinquennal du chef de l’Etat. Il s’agit surtout de la réalisation du projet de renforcement de l’enseignement professionnel et technique.

« Nous avons effectué une mission en Thaïlande et nous nous sommes rendu compte que l’enseignement professionnel et technique sont des domaines-clés pour le développement d’un pays qui se veut émergent. On a toujours occulté ce secteur, mais aujourd’hui, il faut qu’il soit relevé pour lutter efficacement contre le chômage et la pauvreté », soutient M. Ouédraogo.

L’augmentation des frais de scolarité qui préoccupe tant les citoyens ne laisse pas indifférent le ministère en charge des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, Joseph Paré.

Toutefois, il a justifié cette augmentation des frais de scolarité qui ne concerne que les établissements privés par une décision de l’Union nationale de l’enseignement privé.

« La hausse du prix de l’électricité ne concerne pas les couches démunies. L’augmentation est de 12,5% en moyenne pour certaines tranches de consommation. Par contre d’autres connaissent une augmentation de 0%. En contrepartie des dizaines de localités seront électrifiées en milieu rural », a expliqué le ministre de l’Energie, des Carrières et des Mines, M. Kader Cissé.

Du non-lieu dans l’affaire Norbert Zongo

En cette rentrée gouvernementale, les citoyens burkinabè attendent que le gouvernement se prononce sur les décisions de justice.

Interrogé sur le non-lieu prononcé par la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Ouagadougou pour Marcel Kafando dans l’affaire Norbert Zongo, le ministre de la Justice Boureima Badini n’a pas mâché ses mots. « Le non-lieu est une décision de justice, elle doit être respectée par tous (...) ». Il a poursuivi que la justice prendra les décisions « idoines », qu’il s’agisse de dossiers pendants ou pas.

Odile Bonkoungou, ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation pour sa part, est optimiste pour la rentrée scolaire. L’augmentation des frais de scolarité, la réforme du système éducatif ne l’ébranlent point. Bien au contraire, Mme Bonkoungou a foi en ce qu’elle fait, même si elle reconnaît qu’ »une réforme ne se décrète pas, c’est tout un processus ».

Le ministère de l’Information, selon son premier responsable est un carrefour où passent toutes les activités. Aussi, les dossiers qui intéressent ce ministère, intéressent l’ensemble des ministères. « Ce que nous devons faire, c’est travailler à donner un cadre qui réponde au mieux aux préoccupations des médias, afin qu’elles puissent appuyer l’ensemble des activités de la vie nationale », a laissé entendre le ministre Joseph Kahoun.

P. Pauline YAMEOGO
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Ambiance d’une rentrée

Ainsi donc, le jeudi 7 septembre 2006, le « professeur » Paramanga et ses « disciples » ont repris le chemin des classes après des vacances passées dans des fortunes diverses. Le sourire qui était le dénominateur commun de tous les visages et la forme que respiraient les uns et les autres témoignent de ce que ces moments de repos ont été bien profitables.

Il est 8 h30 mn, ce jeudi à la présidence du Faso. C’est déjà le pied de grue pour les journalistes. Dans une mobilisation des grands jours, tout le gotha de la presse nationale est réuni dans l’expectative de la première arrivée. Celle-ci ne tardera pas car une 406 s’immobilise. Pendant que micros et caméras s’apprêtaient à « assaillir » le locataire, le béret rouge qui apparaît coupe cour à tous les élans.

C’est le colonel Gilbert Diendéré, chef d’Etat-major particulier de la présidence du Faso, « Que nous vaut l’honneur de cette visite matinale ? » lance-t-il, avec un brin d’humour... Après quelques plaisanteries, il « s’engouffre » dans le bâtiment de la présidence, l’attente continue pour la presse. Il est 8 h 45 mn quand une autre 406 apparaît, cette fois-ci, c’est un ministre, entend-on.

Un autre Gilbert, c’est le ministre des Transports, M. Gilbert Ouédraogo, le premier « élève » à arriver dans « la cour de l’école ». Toute la presse s’ébranle vers lui et l’ »assaille » de micros. Après quelques mots, il « s’engloutit » à son tour dans la présidence.

Après lui, le ballet commence. Que de 406 qui se succèdent et à chaque fois, c’est le même scénario ! Le locataire descend, adresse quelques mots empreints souvent de taquineries à la presse et disparaît.

Après 9 heures, le rythme d’arrivées s’intensifie, la presse semble débordée et pourtant ne veut rater aucun ministre. Pendant que le précédent n’a pas encore dit son dernier mot, un autre est là, il ne faut pas le laisser passer. Tout-à-coup, c’est le branle-bas, tout le monde se précipite vers une grosse cylindrée, une mercedès. C’est le Premier ministre.

Certains confrères abandonnent presque leur interlocuteur en cours d’entretien. Il ne faut pas rater le patron. Dans un air plus sérieux, le sourire absent, le Premier ministre adresse quelques mots, expliquant surtout les dossiers les plus urgents pour son gouvernement avant de s’en aller, lui aussi.Quelques temps après, c’est la fin du ballet, tous attendent dès lors « le chef », le président du Faso. Pendant ce temps, quelques apartés ont lieu dans les coulisses. En petits groupes de deux (2) ou trois (3), les ministres devisent dans une atmosphère bien détendue.

Les uns semblent raconter aux autres les conditions de leurs vacances. Il est 9h 30mn quand tout le monde retient encore son souffle, c’est l’arrivée du « grand chef ». La grosse mercedès noire se stabilise et l’occupant apparaît avec un large sourire.

Devant la pléiade de micros, il affirmera qu’on arrête jamais de gouverner un pays. Quelque soit le lieu où l’on se trouve, on continuait, d’une manière ou d’une autre, à donner des directives pour la bonne marche de la nation.

Après cela, tout le monde disparaît dans la salle de conseil pour les premières retrouvailles d’après vacances.

Des absences de taille étaient tout de même remarquées en ce grand jour. Au nombre de celles-ci, il y a le ministre de l’Agriculture, Salif Diallo, le ministre de la Santé Alain Yoda, Justin Koutaba de la Jeunesse et de l’Emploi, Monique Ilboudo des Droits humains tout comme Mme le ministre de l’Action sociale, Pascaline Tamini. Finies donc les vacances, bonjour les grands dossiers de la nation !

Ladji BAMA (yacoubama_by@hotmail.com)
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Combattre la cherté de la vie au Burkina, sinon...

Après un mois de vacances gouvernementales ou « tout simplement d’action gouvernementale au ralenti », comme l’a souligné le président du Faso, Blaise Compaoré, les ministres ont, dans leur quasi-totalité, répondu présents au son de la cloche de leur Conseil, le 7 septembre 2006.

A cet effet, le président Compaoré a laissé entendre : « Comme vous aimez à le dire au Burkina Faso, les questions liées à la vie chère et les aspects du quotidien des Burkinabè nous intéresseront particulièrement à cette rentrée gouvernementale ».

Ainsi, le ton est donné. L’on s’aperçoit que le gouvernement du Burkina Faso, avec en tête le président, est conscient du marasme social dans lequel ils effectuent cette rentrée.

Que faire alors, si ce n’est, avant tout, de renouer au plus vite le dialogue social rompu entre gouvernement et syndicats au mois de mai dernier et dont le Conseil économique et social a déjà posé un pas d’espoir. Si ce premier pas a pu être franchi par le gouvernement, il va falloir mettre sur le tapis, si tant est que la vie chère est une préoccupation, la question brûlante de la hausse du coût du carburant qui a déjà eu pour conséquence, l’augmentation ressente du prix du KW d’électricité. Une baisse sensible dans ces deux secteurs devrait alléger un tant soi peu, le fardeau des populations. Par la suite, face à la rentrée scolaire et universitaire qui s’annonce avec dans les coulisses l’augmentation des frais de scolarité, surtout dans les établissement privés, il serait judicieux de travailler à instaurer un débat franc afin d’éviter une augmentation anarchique des frais, qui contribuerait à assombrir le ciel du système éducatif.

L’un des sujets brûlants sur lequel le gouvernement devra s’attarder à cette rentrée, c’est la mesure relative au port obligatoire du casque, entrée en vigueur, le 1er septembre dernier et qui a rencontré une résistance d’une partie de la population. `

Il s’agira de continuer la sensibilisation et de choisir le bon moment pour sa mise en œuvre, sinon, visiblement, la réaction de la population montre qu’elle est excédée, exténuée par trop d’augmentation à la fois, rendant la vie difficile.

Il est vrai, le Burkina Faso ne peut pas être détaché du reste du monde, sa situation interne dépend de nombre de facteurs externes que le gouvernement ne contrôle pas, mais si la question de la cherté de la vie n’est pas bien gérée, cela pourrait aboutir à un ras-le-bol général. Situation qui entachera la paix sociale au Burkina au risque de compromettre le programme du président du Faso, Blaise Compaoré, « Le progrès continu pour une société d’espérance » dont le Premier ministre, Paramanga Ernest Yonli et son gouvernement ont la charge de mettre en œuvre.

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya

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