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Grève à l’ONATEL : Un "combattant arrière-gardiste" dénoncé

Publié le jeudi 7 septembre 2006 à 07h41min

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Oumar Barou répond à l’écrit de Songolo Bemba paru dans notre édition du lundi 21 août 2006 (Le Pays n°3689). Pour l’auteur du présent écrit, le sieur Bemba est de ces personnes qui n’ont pas le courage de leurs opinions, et serait quelqu’un qui cherche "à semer la zizanie au sein des travailleurs".

B.S., un des nombreux écrivains publics qui n’ont pas le courage de leurs opinions, qui n’ont pas le courage des opinions dictées par les pousseurs de brouette spécialisés dans les guerres de tranchées et combats à visage masqué, usant de toutes les méthodes sordides pour défendre leurs intérêts égoïstes. B.S. a donc publié dans certains journaux de la place un article intitulé "Le combat des petits travailleurs tranquilles", qu’il a qualifié de "ma modeste contribution". Si avec tout ce que vous avez dit vous vous dites modeste, alors je peux affirmer sans risque de me tromper que vous êtes dans le secret des dieux, que vous êtes même assis à la droite d’un puissant décideur de ce pays.

Que le SYNATEL ne se trompe pas, ce genre d’individu a pour rôle aussi de semer la zizanie au sein des travailleurs en créant un climat de suspicion. Il n’est pas un des vôtres, sinon il ne raisonnerait pas de la sorte ; que l’ONATEL survive ou pas, ce n’est pas son problème, c’est un simple écrivain.

Vous qualifiez les revendications du SYNATEL de "confuses", alors qu’en vous lisant on se rend très vite compte que c’est vous-même la pire des confusions. En effet, vous confondez une lutte d’intérêt général profitable au plus petit commun mortel des Burkinabè à la lutte d’intérêt particulier profitable à une poignée d’étrangers aux desseins inavoués.

Au-delà de toutes vos élucubrations techniques telles que : croissance économique - déficit budgétaire - démocratie, je dirai qu’il s’agit de la privatisation de l’outil de travail de 1200 petits travailleurs tranquilles, auxquels sont rattachées plus de 1200 petites familles tranquilles comprenant plus de 2400 petits enfants tranquilles, sans oublier les petits oncles, tantes, neveux et nièces tranquilles (c’est ça, le Burkina), privatisation contestée par plus de 90% des travailleurs, pas dans son fond mais dans sa forme.

Le problème simplement posé

Le débat tourne autour du taux de répartition de 51% du capital. Pour le SYNATEL, les 51% du capital doivent être attribués aux travailleurs et aux investisseurs nationaux. Par contre, pour le gouvernement, les 51% doivent être attribués à des investisseurs étrangers évoluant dans le domaine des télécommunications. Voici simplement posé le problème. C’est ce point de vue que défendent les commanditaires de B.S., qui prétend que ne pas privilégier un partenaire stratégique (ce mot n’a aucun effet magique) est irrecevable parce que nos privés locaux n’ont pas assez d’argent propre à eux pour acheter l’ONATEL. Quelle aberration !

Vous êtes réellement le prototype du combattant arrière-gardiste, un afro-pessimiste. Sans hésiter, vous dites que si vous étiez le gouvernement, vous n’hésiteriez pas à prendre des mesures absurdes pour pousser l’ONATEL dans la tombe (résumé).

Vous êtes une catastrophe, et sachez que si l’ONATEL est ce qu’il est aujourd’hui, ce n’est pas seulement grâce à l’Etat ou à l’expertise étrangère, c’est aussi et surtout grâce aux compétences de ses éminents cadres, techniciens, employés, ouvriers, plantons et chauffeurs. De petits génies, des sommités du savoir-faire existent dans cette société. Donnez-leur leur outil de travail, et vous serez étonné d’apprendre que l’ONATEL se classe parmi les leaders en Afrique.

Le SYNATEL ne nie pas les compétences de l’expertise étrangère ; il prône le partenariat, mais tant qu’en Afrique existeront des espèces de la trempe de B.S., à l’esprit rétrograde, prêts à abandonner leur compétence, par complexe, au profit de la médiocrité, le réveil n’est pas pour demain. Démocratie pour démocratie, organisons un référendum clair sur les 2 formes de privatisation de l’ONATEL, et appelons les 12 000 000 de Burkinabè, au nom desquels vous prétendez parler.

Monsieur Fantomas, vous risquerez de ravaler votre langue au soir du verdict. Pendant que nous y sommes, lisez un peu le professeur Laurent Bado à propos des privatisations et du mimétisme, en gardant à l’esprit le cas passé du chemin de fer, et en imaginant un peu l’actionnariat populaire dans le cas présent de l’ONATEL, où il sera inutile aux commanditaires de B.S. d’user de ses initiales comme prête-nom dans l’achat des actions !

Messieurs et mesdames les travailleurs de l’ONATEL, messieurs et mesdames les responsables du SYNATEL, ne vous laissez pas abattre par ce tarzan d’un cirque dépassé. Par votre labeur, vous avez réussi à occuper la 1re place des sociétés d’Etat bénéficiaires du Burkina. Votre lutte est juste et noble et prend aussi en compte le côté social, ce point si cher au Burkina, et que les repreneurs étrangers foulent au pied sans sourciller.

Des individus du genre B.S. ne savent pas ce qu’ils disent, n’ont pas de parent, d’ami ni n’ont jamais côtoyé un ancien cheminot. Ils n’ont pas de famille le long du chemin de fer dans les gares fermées par la privatisation, et qui vivait du petit commerce au passage des trains-voyageurs. On ne privatise pas tout, surtout dans des secteurs aussi sensibles que la communication ou les télécommunications. Même chez notre "sainte mère", il y a des secteurs intacts (SNCF - EDF - GAZ DE France). Essayons, en cas de force majeure, d’adhérer aux voeux des 1200 travailleurs de l’ONATEL pendant 5 ans, et jugeons-les aux résultats.

Si tu vends ton chien, c’est le bouc du voisin qui te mordra un jour.

Barou Oumar
Tél. : 70 27 22 01

Le Pays

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