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Sécurisation foncière en milieu rural : Le document de politique nationale en débat

Publié le mercredi 6 septembre 2006 à 07h31min

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Le ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques (MAHRH) a organisé du 4 au 5 septembre 2006, à Kaya, dans la province du Sanmatenga ,un atelier régional de concertation sur le document de politique nationale de sécurisation foncière en milieu rural. Il a été présidé par le ministre Salif Diallo, et a regroupé des élus locaux venant de sept régions du Burkina.

L’atelier de Kaya a eu pour objectif de donner l’opportunité aux élus locaux de commenter, critiquer, et amender les orientations et axes projetés de politique nationale de sécurisation foncière en milieu rural. Il a favorisé l’instalation de débats contradictoires pour l’émergence d’un consensus national en matière de sécurisation foncière. Cette rencontre visait aussi à recueillir les propositions et suggestions en matière de statégie de mise en oeuvre effective de cette politique.

En effet, le foncier rural constitue, de nos jours, selon Salif Diallo ,une préoccupation majeure pour les acteurs du monde rural et les pouvoirs publics. Parmi les contraintes au développement de l’agriculture au Burkina, l’insécurité foncière demeure la plus complexe et la plus sensible. Elle peut remettre en cause la paix sociale et la stabilité politique à cause des conflits et intérêts divergents qu’engendre la gestion du patrimoine foncier. De plus, au Burkina le problème foncier ne se pose pas, pour le ministre Salif Diallo, en terme du manque de superficies cultivables. En témoigne les chiffres. Sur 9 millions d’hectares, seulement un tiers est actuellement exploité, a t-il précisé. La question foncière se pose plutôt en terme d’inorganisation et de gestion irrationnelle de l’espace rural.

La sécurisation foncière doit permettre la reconnaissance des droits légitimes des producteurs sur leurs parcelles. Cependant, elle reste marquée par un décalage entre les textes légaux et les attentes des producteurs ruraux. Cette problématique, a été à la base de l’engagement du gouvernement, depuis 2005, dans l’élaboration d’un document de politique nationale de sécurisation foncière en milieu rural. Ce qui visait à trouver des réponses appropriées au problème et de corriger les insuffisances liées à la gestion du foncier rural. C’est donc pour étudier ce document que s’est tenue la rencontre des élus locaux à Kaya. Une autre est prévue pour se dérouler à Bobo Dioulasso, les 7 et 8 septembre 2006 sur la même question.

Le document élaboré est un cadre de référence cohérent pour le gouvernement en matière de gestion du foncier rural. Il va permettre de dégager des axes clairs d’intervention des acteurs dans le milieu rural. De l’avis de Salif Diallo, le gouvernement entend, par cette démarche, prendre en compte les besoins et les préoccupations de tous les acteurs et groupes vulnérables. C’est une manière pour lui de réaffirmer son engagement politique à assurer aux acteurs ruraux, l’accès équitable au foncier et la garantie de leurs investissements.

Le ministre Salif Diallo a interpellé les chefs coutumiers car, selon lui, il n’y a pas de coutume globale au Burkina pour régir la question foncière. Ce qui complique parfois les choses. Il a en outre, invité les participants à formuler des propositions pertinentes afin de garantir le succès de la future loi sur le foncier rural.

L’atelier régional de Kaya a regroupé les élus de sept régions notamment ceux du Centre - Nord, du Sahel, du Plateau Central, du Centre, du Nord, de l’Est, et du Centre-Est. Il a été le bienvenu pour ces maires sur qui les populations comptent très souvent pour résoudre les problèmes liés au foncier rural.

Par Christine Sawadogo

Le Pays

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