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Sant’Egidio : Blaise Compaoré parle du dialogue social au Burkina

Publié le mercredi 6 septembre 2006 à 08h08min

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Blaise Compaoré à Assise le 4 septembre

Blaise Compaoré a participé à l’édition 2006 de la Rencontre mondiale interreligieuse tenue à Assise en Italie. Organisée par la Communauté Sant’Egidio, elle avait pour thème : "Pour un monde de paix. Religions et cultures en dialogue". Dans son discours à l’assemblée inaugurale, le président du Faso a exposé l’expérience du Burkina en matière de dialogue social.

- Distingués Représentants des Grandes Religions Mondiales,
- Eminences,
- Excellences,
- Mesdames et Messieurs les Ministres,
- Excellences Messieurs les représentants du corps diplomatique,
- Monsieur le Professeur Andrea Riccardi, Fondateur de la Communauté de Sant’Egidio,
- Mesdames et Messieurs les Professeurs, Observateurs et représentants des médias,
- Mesdames, Messieurs,

Les sages enseignent que le dialogue continu entre personnes défendant des points de vue différents procède de la vertu, celle de la tolérance et de l’acceptation de l’autre comme son égal en droit et en culture.

Le dialogue permet aussi de dissiper les incompréhensions et de réduire les préjugés qui empêchent une meilleure connaissance de l’autre.

C’est donc pour moi un motif de fierté de prendre part à cette rencontre consacrée au dialogue des religions et des cultures, pour la promotion d’un monde de paix.

J’exprime ma haute considération à toutes les éminences venues partager leurs convictions sur les conditions d’une plus grande quiétude à l’humanité.

Je salue également les actions particulières menées par chacune des religions représentées ici pour raffermir entrez les nations et entre les hommes , la culture de la tolérance et de la compréhension mutuelle.

Je rends hommage à leurs actions multiformes qui ont servi à conforter nos aspirations pour une société humaine empreinte des valeurs de coexistence, de justice, de paix et de coopération.

Honorables participants,

En octobre 1986, le Pape Jean-Paul II convoquait, ici même à Assise, la Journée mondiale de prière pour la paix qui avait réuni les Chefs des grandes religions du monde.

A l’époque, cette grande rencontre a symbolisé l’acceptation mutuelle, la reconnaissance de la possibilité d’agir ensemble et l’espoir que toutes les religions réunies puissent forcer les portes de la paix pour le monde. C’est pour moi l’occasion de saluer la mémoire de cet illustre Homme de Dieu. Je voudrais également exprimer ma déférente considération au Saint - Père Benoît XVI, pour sa disponibilité à poursuivre la culture du dialogue.

Aujourd’hui encore, vingt ans après, le rêve d’un monde pacifié demeure d’une grande actualité.

La multiplication des foyers de crise, la radicalisation du terrorisme international et de la criminalité transfrontalière organisée, l’iniquité du commerce international, l’écart grandissant entre riches et pauvres, les drames liés au phénomène de l’émigration des jeunes Africains hors du continent font peser de graves menaces sur la stabilité et la sécurité de nos nations.

Ils constituent de tragiques convulsions qui interpellent la conscience humaine.

Aujourd’hui, la paix est invoquée dans toutes les régions du monde. Elle est surtout l’aspiration profonde de l’immense majorité, des plus faibles, des pauvres, des sans défense, c’est-à-dire, ceux qui ne peuvent ni s’armer ni s’enfuir lors d’un conflit.

La Communauté Sant’Egidio mérite un vibrant hommage pour son engagement ferme et résolu en faveur de la paix, particulièrement sur le continent africain.

Ses nombreuses médiations en Afrique et dans le monde, notamment au Mozambique, au Guatemala, au Burundi, au Libéria, en Ouganda, en République Démocratique du Congo, au Togo, au Kosovo, en Côte d’Ivoire, en Albanie et au Soudan témoignent de l’immensité de sa disponibilité.

Au Burkina et ailleurs, elle apporte un précieux concours à l’éveil de la conscience des populations sur les questions de paix et de cohésion sociale dans un esprit de prière et de partage.

Distingués Représentants des grandes religions mondiales,

Mesdames, Messieurs,

Une relation de confiance s’est établie entre la communauté et divers gouvernements africains épris de paix, dont celui du Burkina Faso.

L’Accord politique global signé par les forces politiques du Togo, le 20 août dernier, a reçu l’appui de Sant’Egidio qui a constamment oeuvré au rapprochement entre le pouvoir et l’opposition.

Je lui exprime ma déférente reconnaissance pour cet attachement à la paix et à la stabilité au Togo.

La fructueuse collaboration entre le gouvernement du Burkina Faso et Sant’Egidio prouve que des institutions différentes peuvent poursuivre les mêmes objectifs, chacune travaillant avec ses moyens et ses méthodes spécifiques.

Pour consolider cette relation, le Burkina Faso va conclure un Accord de siège avec la Communauté de Sant’Egidio.

Mesdames, Messieurs, Honorables participants,

L’alliance entre le monde de la politique et la religion dans le combat pour la paix est fondamentale pour s’attaquer courageusement aux injustices et aux inégalités qui alimentent la violence et la haine.

Comment assurer durablement la stabilité dans le monde, quand deux milliards d’êtres humains vivent dans la pauvreté absolue ?

Comment assurer durablement la stabilité du monde en excluant la liberté pour les Palestiniens, la sécurité pour Israël, et un règlement politique de la question du nucléaire. Il est impératif d’établir un dialogue constructif, entre d’une part les nantis et les pauvres, et d’autre part les civilisations, les cultures et les religions.

Le monde est de plus en plus global mais il n’est pas monolithique, il est divers. L’ensemble des religions apporte de la sagesse à l’humanité.

Les paroles du Mahatma Gandhi, apôtre de la non-violence, conservent aujourd’hui leur importance. Il affirmait :

« Ma religion m’enseigne d’aimer tous les êtres également. J’ai trouvé la même loi d’amour pur, aussi bien dans les écritures hindoues, que dans la Bible et le Coran ». Fin de citation.

L’épanouissement de l’une ne réside pas dans la destruction ou dans l’exclusion de l’autre, mais plutôt dans l’acceptation réciproque de chacune dans ses différences.

Chaque religion témoigne de la valeur absolue de la vérité et chacune est portée par de fermes convictions. Le dialogue et la tolérance se nourrissent d’identités fortes et convaincues.

Une culture du « vivre ensemble » est nécessaire dans ce monde déchiré, dans les replis les plus difficiles de nos sociétés, dans les banlieues anonymes des grandes villes comme dans les villages, dans les relations entre groupes ethniques et religieux, dans les relations humaines et familiales.

Le Burkina Faso est une terre de dialogue. Des liens solides sont tissés entre les différentes communautés. Le christianisme, l’islam et les religions traditionnelles cohabitent harmonieusement.

Le pouvoir politique et administratif, très souvent, recueille les conseils de sagesse des Chefs religieux avant de prendre des décisions qui engagent la vie des communautés ou de la Nation.

Mesdames, Messieurs, Honorables participants,

Au moment où s’ouvrent ces importantes Assises sur la paix, je forme l’espoir d’une saine et fructueuse cohabitation entre les peuples, les religions et les cultures dans le monde.

Puisse le Tout Puissant favoriser l’émergence de forces spirituelles positives dans notre humanité.

Puisse t-il réaliser nos aspirations à la justice, à la compréhension mutuelle et nous engager durablement sur le chemin de la fraternité et de la paix.

Je vous remercie.

www.santegidio.org

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Vos commentaires

  • Le 9 septembre 2006 à 08:08, par le burkinabé de France En réponse à : > Sant’Egidio : Blaise Compaoré parle du dialogue social au Burkina

    Bravo pour la publication de ce discours du Président COMPAORE qui a, incontestablement, fait une juste analyse de la situation mondiale à tous les niveaux. Il est regrettable que le Président COMPAORE ne dispose pas de moyens humains, financiers, moraux, politiques pour mettre en application ce discours qui ne souffre d’aucune critique ni sémantique, ni littéraire, ni politique.... Ce qui prouve qu’aujourd’hui, Monsieur COMPAORE peut être considéré comme le Président du Monde entier. Aucun Chef d’Etat, d’aucun Etat au monde, ne peut tenir un tel discours. En cela, Monsieur COMPAORE est une véritable chance pour le Burkina et les burkinabé, en dépit de tout. Mon identité n’est pas nécessaire car je ne veux aucun poste au Burkina. Le burkinabé de France.

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