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Industrie agroalimentaire : Le Burkina Faso sur la bonne voie

Publié le vendredi 1er septembre 2006 à 07h56min

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Simone Zoundi

Au Burkina Faso, l’industrie agroalimentaire est encore très peu développée. Ce qui explique l’inondation du marché national par des produits alimentaires venant de tous les coins du monde. Mais de plus en plus, le pays semble trouver sa voie.

Le secteur de l’agroalimentaire connaît depuis quelques années un essor particulier au Burkina Faso. A côté des vétérans tels que la Nouvelle société sucrière de la Comoé (SN-SOSUCO), la SN-CITEC ou la BRAKINA, des centaines de petites entreprises, sans compter les associations et groupements féminins, tentent de se faire une place au soleil. Bien entendu, la production est assez insignifiante au regard des besoins de la population.

Selon la présidente de la Fédération nationale des industries de l’agroalimentaire et de transformation du Burkina (FIAB), Simone Zoundi, des progrès notables sont enregistrés au fil des ans. La production annuelle de la Société d’exploitation des produits alimentaires (SODEPAL) que dirige Mme Zoundi est passée de 5 tonnes en 1992 à 300 tonnes de nos jours. En plus de la pâtisserie, des biscuits, la SODEPAL s’est spécialisée dans la fourniture d’aliments pour nourrissons (VITALINE).

Elle se voit ainsi sollicitée dans la sous-région pour les opérations d’aides d’urgence. A l’image de la SODEPAL, d’autres entreprises sont en train de s’imposer sur le marché national. Les laiteries et mini-laiteries sont légion. La laiterie de Fada-N’Gourma, la plus importante, produit en moyenne 900 litres par jour. Groupements et associations prospectent, quant à eux, le domaine de la transformation et de la commercialisation des fruits, légumes et céréales.

Le souci de valoriser les produits locaux

Outre le fait que le secteur agroalimentaire fait vivre plus d’un millier de personnes aujourd’hui, le boum constaté ces dernières années est venu rappeler aux Burkinabè qu’ils n’ont rien à envier aux autres pays. S’il y a des moments ou les produits alimentaires locaux étaient presque inexistants dans les supermarchés de la place, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Ils étaient autrefois oubliés et abandonnés à la poussière sur les étagères les plus obscures de la boutique.

Il suffit de faire un tour dans les grandes boutiques de la place pour se rendre compte du progrès considérable effectué dans le domaine. Des produits laitiers aux pâtisseries, miel, vinaigre, mangues séchées, croustillants de sésames en passant par les produits du beurre de karité, il y a toute une gamme de produits locaux variés, disponibles dans les supermarchés. Au grand bonheur des dames qui n’ont plus besoin de souffrir pour offrir des mets traditionnels à leur famille.

« Gonrée rapide », grumeaux de petit mil ou de deguè, fonio étuvé, couscous de maïs ou de riz, se trouvent aujourd’hui dans plusieurs alimentations. Laurent Zongo, à Marina Market, affirme d’ailleurs que ces produits ne restent pas longtemps sur les étagères. « La demande est très forte surtout en ce qui concerne les produits laitiers », a-t-il signifié. Toutefois, la proportion des produits locaux demeure insignifiante dans les alimentations, malgré le succès qu’ils semblent avoir auprès des consommateurs. Une situation qui serait essentiellement due, selon Mme Zoundi, au fait que la marge bénéficiaire des supermarchés est très faible.

Les opérateurs préfèrent importer des produits de l’extérieur qui, pour la plupart, ont été déclassés dans les pays européens et dont les prix défient toute concurrence. Aussi n’hésitent-ils pas à enlever les produits locaux des étagères au profit de produits plus rentables. Ainsi, l’absence de circuit de distribution et de commercialisation demeure l’un des handicaps sérieux à la promotion et à la valorisation des produits agroalimentaires. l’exportation est quasi-inexistante dans la mesure où les entreprises sont loin de combler les besoins au plan national. Seules quelques entreprises intervenant dans les filières oléagineuses ou fruits et légumes, arrivent à exporter leurs produits.

Pour relever ces défis de commercialisation, les professionnels du secteur de l’agroalimentaire réunis au sein de la FIAB, ont décidé d’unir leurs forces à travers l’organisation de Journées agroalimentaires, la mise en ligne d’un site portail pour l’agro-alimentaire, la création de services communs entre adhérents, etc. D’autres initiatives d’envergure nationale et internationale verront bientôt le jour, selon la présidente de la Fédération. Il s’agit de la création d’une vitrine de l’agroalimentaire burkinabè où seront disponibles toutes les variétés de produits alimentaires locaux.

Egalement, dans le cadre de l’intégration sous-régionale, l’UEMOA envisage la création de boutiques 100% Afrique dans les principales villes des pays membres. Toute chose qui laisse croire qu’on pourrait voir du soumbala burkinabè fièrement exposé sur les étagères des différentes boutiques de la place.

Fatouma Sophie OUATTARA

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 24 février 2015 à 08:53, par B. Roger En réponse à : Industrie agroalimentaire : Le Burkina Faso sur la bonne voie

    Toutes nos encouragement, Mme la Présidente. Je suis sûr et convaincu qu’avec le développement de l’agroalimentaire notre pays pourra atteindre rapidement l’autosuffisance alimentaire. Que Dieu vous bénisse.

  • Le 17 décembre 2015 à 10:51, par BADOIT Guillaume En réponse à : Industrie agroalimentaire : Le Burkina Faso sur la bonne voie

    Toutes mes félicitations et encouragements pour cette dame et bon courage il faudra que nos opérateurs économiques comprennent que tant le pays n aurait pas un niveau industriel acceptable nous ne connaitrons pas vraiment une réelle croissance .Nous devons absolument investir dans l agroalimentaire et non être des simples consommateurs passifs il faut une nouvelle generation de jeunes ambitieux qui acceptent prendre l initiative.

  • Le 14 juin 2019 à 12:49, par Sanou Karim En réponse à : Industrie agroalimentaire : Le Burkina Faso sur la bonne voie

    Il faut plus de facilité d’octroi de crédits pour ses industries Agroalimentaires.

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