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Couturiers : Rude concurrence des prêts-à-porter et des « Fouks »

Publié le vendredi 1er septembre 2006 à 07h50min

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Le nombre de couturiers va croissant d’année en année. A cela s’ajoutent les millions d’habits prêts-à-porter venus d’Asie et les habits de seconde main d’Europe disponibles sur le marché. Un vrai casse-tête chinois pour les « tailleurs » qui doivent, pourtant, faire face à cette concurrence impitoyable.

Les jeunes couturiers communément appelés « tailleurs » ont pour métier de transformer le tissu en habit. Ainsi, beaucoup préfèrent le titre de créateurs afin de mieux attirer la clientèle. Sur les pancartes qui indiquent les multiples ateliers, on peut lire « Coupe d’or », « Styliste + modéliste », « Big création »...

Certains couturiers sont spécialisés dans la coupe masculine, d’autres dans la coupe féminine et les plus futuristes font les deux coupes. Le nombre de couturiers va croissant. Les écoles de couture mettent chaque année des centaines de couturiers sur le marché.

A ce nombre, il faut ajouter ceux qui s’installent à leur propre compte après une formation chez un particulier et aussi ceux qui viennent des pays limitrophes. Dans un tel contexte, la lutte est âpre. C’est pourquoi certains couturiers ne manquent pas de s’acheter des magazines de couture ou demandent à des parents en voyage en Europe de leur apporter des magazines en la matière pour mieux s’inspirer.

Malgré ces dispositions pour satisfaire les clients, les couturiers sont confrontés à un autre phénomène lié à l’ouverture du marché burkinabè à plusieurs marchés internationaux. Les clients et les clientes ont aujourd’hui d’autres voies de recours pour s’acheter des habits à leur goût.

De nombreux magasins vendent des habits standards en provenance de plusieurs pays. On peut lire sur les griffes : made in Dubaï, made in Thaïland, made in China...Ainsi, on peut s’acheter un pantalon ou une robe prête-à-porter.

Il suffit de connaître ses mesures ou d’essayer deux à trois habits et le tour est joué. A cela s’ajoute le phénomène des habits de seconde main, ou encore « Fouks ou » « Yuguyugu ». Ces habits qui arrivent à Ouagadougou ou à Bobo-Dioulasso dans de grosses balles ont du succès auprès des jeunes. Pour beaucoup d’entre eux, on peut y trouver des habits griffés à moindre coût. « C’est original, les Fouks », ça ne se gâte pas vite » « C’est pas cher et c’est bon, » confient des acheteurs.

Mais cette situation n’est pas faite pour arranger les couturiers qui prennent par conséquent, des dispositions pour faire face à la concurrence des habits prêts-à-porter et des Fouks ». Certains couturiers s’organisent pour faire des habits « prêts » à modèle standard. »On peut vitrer les habits pour séduire les clients, » explique M. Georges Bayala, un jeune couturier venu de la Côte d’Ivoire. Cela permet d’attirer les clients, selon lui. « Si ça ne leur convient pas, ils peuvent demander la même chose mais à leur taille, » explique t-il.

Mais tous les couturiers n’ont pas la même solution à la course aux clients. Didier Nogtodoba installé du côté de Gounghin à Ouagadougou a lui aussi sa stratégie. « Pour conserver la clientèle et gagner mon pain, j’ai réduit les coûts des coutures » dit-il.

Pour lui, cette formule permet de fédeliser le client mais attire aussi d’autres « surtout en ces périodes difficiles où l’argent est rare, » précise-t-il. Nombreux sont les couturiers conscients de la nouvelle donne. « Mais c’est ainsi, le monde évolue et c’est une réalité qu’il faut accepter et faire avec » pense M. Georges Bayala.

Hamadou TOURE (hatoure@yahoo.fr)

Sidwaya

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