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Aide au développement : La banque mondiale augmente la cagnotte du Burkina

Publié le vendredi 1er septembre 2006 à 08h04min

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Wolfowitz au Burkina

La Banque mondiale a presque doublé le montant de l’aide au développement qui est passé de 500 millions à 950 millions de dollars. Mais cette aide apparaît encore comme un coût d’épée dans la mer.

La Banque mondiale a procédé le 14 août 2006, à un transfert de revenu de 950 millions de dollars, soit 475 milliards de FCA au financement de projets de développement dans les pays les plus pauvres. L’essentiel du montant (800 millions de dollars) provient du revenu de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), une institution de la Banque mondiale accordant des financements et des conseils techniques aux pays pauvres et aux pays à revenu intermédiaire solvables.

Cette somme servira à aider 81 pays admissibles à bénéficier de l’aide de l’Association internationale de développement (IDA) chargée de gérer les fonds. Elle accordera des dons et des crédits non rémunérés aux pays les plus pauvres du monde. Trente neuf pays africains (où le nombre de pauvres a doublé en 20 ans) sont concernés par cette mesure. Le secteur privé n’est pas en reste. 150 millions des 950 millions proviennent de la Société financière internationale (SFI) qui est l’institution de la Banque mondiale chargée de financer le développement du secteur privé. Le montant en question devra être utilisé par l’IDA sous forme de dons pour promouvoir le développement du secteur privé dans les pays membres à la fois de l’IDA et de la SFI.

Il faut souligner que la BIRD et la SFI ont, toutes les deux, été en mesure de financer ces importants transferts à l’IDA en raison de la solidité de leur position financière actuelle, de leur base de capital ainsi que des bons résultats financiers durant l’exercice 2006. Selon Paul Wolfowitz, cette aide servira à financer l’éducation, la santé, l’infrastructure, l’énergie et l’agriculture. « De nombreux pays pauvres se mobilisent aujourd’hui pour relever le défi du développement et ils méritent qu’on les appuie », estime-t-il.

Certes la Banque mondiale a presque doublé son aide au développement. Initialement prévue à 500 millions, elle est passée à 950 millions. Un accord jamais égalé de la part de l’institution. Mais au regard des domaines pris en compte et le nombre de pays à prendre en charge cette somme ressemble bien à un coup d’épée dans la mer.

D’ailleurs M. Paul Wolfowitz qui veut faire de l’Afrique une priorité dans la lutte contre la pauvreté en est conscient. « Il existe un vaste besoin d’aide non satisfait dans le monde en développement que ces importants transferts de revenu de la Banque mondiale ne permettront pas à eux seuls de combler, » confesse t-il.

D’ailleurs, l’accord relatif à IDA-14 conclu en 2005 disposait qu’un montant de l’ordre de 33 milliards de dollars soit financé pour l’essentiel par une quarantaine de pays bailleurs de fonds. Mais les promesses ne sont pas toujours tenues, et ce, malgré les réunions et les conventions qui se suivent. Pourtant, les Africains placent beaucoup d’espoirs aux accords du Sommet du G8 tenu à Gleneagles en 2005, les dirigeants se sont engagés à doubler le montant de l’aide à l’Afrique subsaharienne entre 2004 et 2010 et à annuler la dette des pays pauvres.

Ces engagements s’inscrivent en droite ligne de la promesse faite lors de la réunion de Monterry en 2002. Cette mesure vise à fournir une aide supplémentaire pour soutenir les pays en développement à atteindre les objectifs de développement pour le millénaire d’ici à 2015. C’est pourquoi les promesses doivent être tenues pour que les nombreux pays africains qui se sont fixé des objectifs à atteindre en matière d’éducation, de santé ou d’eau potable et d’assainissement à l’horizon 15 puissent bénéficier d’un coup de pousse.

C’est d’ailleurs ce qui a poussé le président de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz à demander « aux bailleurs de fonds de tenir non seulement leurs promesses mais aussi fournir une aide plus importante contre la pauvreté ».

Hamadou TOURE

Sidwaya

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