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Prise en compte des anciens responsables publics : Les propositions de Mahama Sawadogo

Publié le jeudi 31 août 2006 à 08h22min

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Face à la création de l’Association des anciens parlementaires, de l’Amicale des anciens ministres du Faso, le député Mahama Sawadogo propose une solution alternative : un mécanisme de prise en compte des anciens responsables publics dans le protocole d’Etat et dans la vie de la nation.

Après la création de l’Association des anciens parlementaires, les Burkinabé viennent d’apprendre la naissance de l’Amicale des anciens ministres du Faso, d’après la presse, ou de l’Association des ministres du Faso selon les promoteurs. Peut-on s’attendre tôt ou tard à la mise sur pied de l’Association des anciens gouverneurs, de celle des anciens hauts-commissaires, des anciens maires etc. ? l’Association des anciens parlementaires a-t-elle inauguré l’ère d’une nouvelle génération d’associations ? telles sont les questions que l’on peut logiquement se poser, et pour y répondre, on peut tenter de trouver l’explication la plus probable du phénomène .

Il est certain que l’indifférence, voire le mépris à l’égard d’anciens hauts responsables politiques et administratifs est inacceptable au moins pour deux raisons :

- d’abord, pour les intéressés mêmes qui passent souvent sans transition d’une vie publique à une vie anonyme avec ce que cela comporte d’amertume, de frustration, de mal psychologique ;

- ensuite, pour l’administration qui ne parvient pas très souvent à recourir au capital d’expériences de savoir-faire et de savoir-être des anciens responsables, pourtant nécessaire.

Pour ces raisons et toutes autres à déduire, il conviendrait qu’une réflexion soient entamée sans délai afin de remédier tant que faire se peut à la situation.

En guise de contribution, on peut suggérer comme piste de réflexion, une pratique inaugurée par la IVe République. Il s’agit de la prise en compte des anciens chefs d’Etat dans le cadre du protocole d’Etat et dans celui de grands événements pour la vie de la Nation (cf. « journée nationale du pardon ») .

On pourrait par exemple examiner la faisabilité d’une éventuelle généralisation de cette pratique que l’on peut illustrer de la manière suivante :

- les anciens Premiers ministres et les présidents d’institution pourraient être nommés conseillers à la Présidence du Faso avant leur prochaine responsabilisation (mesure déjà pratiquée). Ils auront rang de ministre au niveau du protocole d’Etat ;

- les anciens ministres pourraient être nommés conseillers dans le département ministériel d’origine de chacun avant leur nouvelle responsabilisation. Ils auront rang de secrétaire général de ministère ;

Le titre de conseiller vise à soustraire l’ancien responsable à la hiérarchie autre que celle relative au Président du Faso et au Chef du département ministériel et à favoriser une meilleure participation de l’ancien responsable aux activités de la structure administrative concernée.

- les anciens gouverneurs auraient rang de Haut-commissaire dans le protocole d’Etat au niveau local ;

- les anciens hauts-commissaires auraient rang de Préfet dans le protocole d’Etat au niveau des communes ;

- le décret portant préséance dans le protocole d’Etat pourrait prévoir une place pour les anciens élus (nationaux et locaux) ;

Les anciens responsables ne seront pas obligatoirement convoquées aux cérémonies ; mais s’ils sont présents, le protocole devrait en tenir compte.

En conclusion du présent propos, on peut prophétiser que si des mesures pertinentes sont prises pour améliorer la participation des anciens responsables publics dans la vie de la nation, les associations de la nouvelle génération dans leur orientation actuelle ne seront plus nécessaires. Qu’on comprenne bien, au-delà de l’objectif principal qui est l’heureuse implication des anciens responsables à la vie de la cité, il y a manifestement un objectif spécifique qui est celui de limiter les associations de la nouvelle génération. Le motif justificatif de cette limitation n’est certainement pas une volonté d’entraver une liberté publique qui est du reste reconnue par la Constitution, mais plutôt d’éviter d’aggraver la confusion politique et idéologique dans le pays des hommes intègres.

Mahama SAWADOGO,
Député

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 31 août 2006 à 10:44 En réponse à : > Prise en compte des anciens responsables publics : Les propositions de Mahama Sawadogo

    Mais dans nous sommes dans quel pays avec de telles idées ? où allons nous comme ça ? je pense qu’il y a pas des gens qui sont nés pour gourverner. Si à un certain moment de sa vie on a été appelé à occuper des fonctions de responsabilité, c’est parce qu’on a fait confiances à vous, vous etes competent, etc. toute la nation vous remercie pour ça. et je pense que c’est pas rien d’etre reconnu par toute une nation.
    Mais à vouloir continuer jusqu’à l’éternité c’est abuser de la confiance de la population pour laquelle vous travailler. L’état c’est une continuité. il faut l’accepter. Il y a pas de super intelligent dans ce pays..
    Où étaient ces comptences que ces anciens ministres ou deputés quand ils etaient au commande ? on les connais tous ici et ce qu’ils ont fait. et d’autres ne meritaient meme pas la liberté
    Parce qu’on ne peut rouler en4X4, on paye le carburant comme les nous autres, les champagnes ne coulent plus ; etc.. On est entrain de salver quand on voit les autres à la soupe..
    Donc comme dirait un ancien ministre à qui je salus pour son integrité,on attend etre convaincu de l’interet d’une telle amicale pour le pays.

    Ne prenez les gens les gens pour des idiots.

    • Le 31 août 2006 à 12:32, par Patrice En réponse à : > Prise en compte des anciens responsables publics : Les propositions de Mahama Sawadogo

      Je suis vraiment déçu de ces propositions de l’honorable député. Même ceux qui ne sont pas allez à l’école du Blanc savent pertinemment que vos propositions sont les plus médiocres. Comment un ministre qui a eu à diriger un département ministériel va être nommé conseiller de son successeur. Nous sommes sur quelle planète ?
      Vous savez, ce qui mine notre socièté ce sont ces genres d’idéees. On dit généralement que lorsqu’un parti politique finit son contenu substenciel, il doit céder le pouvoir aux autres qui à leur tour vont développer leurs contenus. si non, on tombe dans la routine et dans la médiocrété. Cette vérité est aussi valable pour les hommes.Cela veut dire bien que" 1 kilomêtre, 2 kilomêtres, 3 kilomêtres,......à pieds ça use , ça use, ça use les souliers" comme chantent les écoliers. Monsieur le Député, ça use, ça use et ça use et cette usure finit par emporter le marcheur. Qui est né pour être Ministre ? et comme le disait bien un des rares sages ministres, le mot ministre signifie étymologiquement " serviteur". Alors, on ne force pas pour servir si on ne veut pas de votre service. Malheureusement certains ont confondu "servir" et "se servir" et lorsqu’on se sert, on refuse d’être remplacé parce qu’on est sûr d’être mal servi.
      Votre écrit, l’honorable député ; vient prouver que certains se servent dans les ministères . Pourtant nos grands pères dénonçaient cela. un proverbe moaga dit" quand vous dansez et on ne vous applaudit pas, dansez en réculant". Autrement, il faut savoir s’effacer quand vous êtes indésirables.

  • Le 31 août 2006 à 12:22, par Dé-cou-ragé En réponse à : > Prise en compte des anciens responsables publics : Les propositions de Mahama Sawadogo

    Mr Sawadogo,
    Pensez-vous que tous les députés qui ont siégé ou qui siègent actuellementà l’Assemblée nationale, tous les ex-et actuels ministres, tous les ex et actuels Hauts commissaires et autres, ont été vraiment RESPONSABLES, pour méritez que le peuple les traine longtemps dans sa mémoire ? Il serait mieux que chaque Ex- se contente de son sentiment d’avoir accompli correctement son devoir citoyen, un peu comme le paysan qui se sent fier de lui-même lorsque la saison se révèlle bonne, après qu’il ait bien travaillé. Ce n’est pas plus que cela. Si chaque député ou DG se donne les moyens d’être fier de lui-même au cours de son passage à un poste dit de reponsabilité, il n’aurait plus besoin d’une association quelconque pour rester à jour, et continuer à acquérir la reconnaissance sociale qui ne se crée pas, mais qui s’acquiert, monsieur le député.

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