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Saison agricole dans le Nord et le Sahel : La recherche porte fruit

Publié le mardi 29 août 2006 à 07h21min

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Le ministre délégué à l’Agriculture, Bonoudaba Dabiré lors de sa tournée dans le Nord et le Sahel les 22 et 23 août a constaté de visu les champs de céréales, de véritables produits d’une recherche tant au niveau de la technique de culture que de la variété propice à chaque terrain.

Faire du Sahel une région agricole, malgré les hostilités naturelles, c’est le combat engagé par le ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques avec l’appui des organisations non gouvernementales et des projets. Ainsi, grâce à des recherches approfondies, ils sont en train de rendre les terres du Nord et du Sahel cultivables. Ceci est rendu possible grâce à l’amélioration des techniques de cultures.

De Bingo dans le Passoré à Pobé Mengao dans le Soum où est passé le ministre Bonoudaba, les cultivateurs utilisent deux techniques. La première, les demi-lunes sont des micro- bassins qui retiennent l’eau nécessaire pour alimenter les cultures qui y sont plantées. La technique du Zaï quant à elle consiste à creuser des trous de 40 cm environ où l’on met du fumier organique. Une sorte de mise en jachère pendant quelques mois des terres cultivables, avant la semence. Les deux techniques étaient déjà connues dans la région, mais les recherches ont permis d’améliorer leur application sur le terrain. C’est pourquoi on parle de Zaï amélioré. Pour la récupération des sols des terres dégradées, c’est la charrue delfino mécanisée (à l’aide d’un tracteur) qui permet de faire les micro - bassins.

Selon le directeur provincial de l’Agriculture dans le Yatenga, Daouda Koné, lesdites techniques sont les seuls recours des cultivateurs du Nord et du Sahel pour le moment.

La semence appropriée

Les recherches ont aussi permis de déterminer les cultures spécifiques à chaque zone. Les terres inondées, non inondées, sablo-argileuses, argilo-sableuses ou sableuses sont identifiées. Ainsi, les variétés de céréales sont utilisées selon les différents types de terrain. On rencontre plusieurs sortes de céréales. En ce qui concerne le riz par exemple, ce sont les variétés de FKR 19 et de TS2 qui sont cultivées à Ouahigouya. Dans la plaine de You dans le Lorum le nerica - TCS y est aussi planté.

Les recherches ont aussi permis de mettre au point le traitement approprié aux plantes. Le dosage en fonction des superficies est expliqué aux cultivateurs. Les expériences se déroulent parfois à l’aide de champs-écoles. Ensuite les cultivateurs appliquent leurs acquis dans des champs-pilotes. C’est le cas à petit Samba dans le Passoré.

Maîtriser l’eau à tout prix

Faire de l’agriculture nécessite de l’eau. Pour palier le déficit dans le Nord et le Sahel, des puits maraîchers et des retenues d’eau sont installés. Par exemple dans la ferme de Pobé Mengao dans le Soum, une digue longue de un kilomètre permettra de retenir 30 000 m3 d’eau au profit des cultivateurs.

Toutefois, le matériel de travail fait encore défaut. Les techniques sont souvent manuelles et les cultivateurs ont besoin de plus de charrettes, de houes...

Mais ceci n’occulte pas les résultats probants. C’est d’ailleurs ce qui a poussé le ministre délégué à l’Agriculture à féliciter les techniciens de l’agriculture, les producteurs et tous les acteurs intervenant dans le Nord et le Sahel. « Il ne reculent pas devant les hostilités naturelles mais développent des initiatives pour créer les conditions propices à l’agriculture, c’est édifiant », a-t-il résumé.

Hamadou TOURE

Sidwaya

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