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Secteur 29 de Ouaga : Un huissier de justice vide un locataire

Publié le mercredi 23 août 2006 à 06h32min

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Le mardi 22 août 2006, aux environs de 8h, Moustapha Sanogo passait un coup de fil à notre rédaction pour informer que des agents de la police et un huissier de justice sont venus l’expulser de la cour où il habite. Un quart d’heure plus tard, notre équipe était sur les lieux pour constater les faits.

Un huissier de justice en la personne de Me Francis Ilboudo et deux agents de police installés sur des chaises. Moustapha Sanogo s’affairant à vider la maison de tout son contenu, un vieux adossé à un véhicule stationné dans la cour et des gens vaquant à leurs occupations sans oublier des curieux qui jetaient de temps à autre un coup d’oeil pour voir ce qui se passe. C’est le décor que nous avons trouvé à notre arrivée. Lorsque nous avons voulu prendre connaissance des faits, l’huissier nous a demandé de patienter.

Lors d’une conversation engagée avec l’huissier, après de multiples efforts, nous avons appris que Moustapha Sanogo serait un locataire qui veut à tout prix devenir propriétaire. Il aurait reçu un commandement depuis le 15 juillet 2006 lui ordonnant de quitter la maison. Il avait un délai de huit jours pour s’exécuter. En effet, selon Me Francis Ilboudo, Moustapha Sanogo loue la maison depuis 2003 et, depuis lors, il n’a payé que 30 000 F CFA comme loyer à raison de 15 000 par mois.

Moustapha Sanogo est directeur général de l’Entreprise d’électricité froid plomberie (EGEGP). Il affirme, pour sa part, avoir adressé trois lettres au maire de la ville de Ouagadougou, Simon Compaoré, avec l’intention de dénoncer le "prétendu" propriétaire de la cour qui fait usage d’un faux PUH (permis urbain d’habiter). Ces lettres sont restées sans réponse. M. Sanogo a déclaré être en location depuis juillet 2003. Et depuis cette date, il ne rencontre que des difficultés, subit des mensonges et des hypocrisies. Moustapha Sanogo affirme que le propriétaire de la cour l’a volée à des orphelins. Qui sont ces orphelins ? M. Sanogo ne les connaît pas. Pour lui, il n’a pas besoin de les connaître pour les défendre. Tout ce qu’il sait c’est qu’il a averti le maire qui n’a pas réagi.

Le dossier est resté à la Justice pendant trois ans, selon Moustapha Sanogo qui se réjouit enfin que la lumière sera faite. "Aujourd’hui, je crois que mon dossier verra son jour et que l’on se dira la vérité". M. Sanogo est décidé à rechercher les vrais propriétaires de la cour que sont les orphelins. Il a déclaré avoir écrit à l’Action sociale et aux Droits de l’homme pour demander de les rechercher. Il n’a cependant reçu aucune réponse.

Moustapha Sanogo n’est pas non plus parenté aux orphelins. Il a reconnu avoir été prévenu de quitter la cour. "Il y a eu beaucoup de transactions. L’affaire a commencé il y a un an et demi mais vu qu’il y avait un dossier à la justice depuis mars 2004, le propriétaire de la cour a tenté de me tuer à l’arme blanche. Le coupe-coupe, confisqué, se trouve actuellement au Parquet. Il a aussi essayer de tuer deux autres voisins, dans des cours voisines."

Bien qu’il ait été menacé de mort, Moustapha Sanogo a tenu à rester dans la cour. "Je ne fuis pas devant la mort", a-t-il affirmé. Et d’ajouter : "je suis un Voltaïque, je suis de 1949. Les Burkinabè ne sont plus fiers d’eux, moi je garde ma fierté. J’ai attendu jusqu’aujourd’hui et voilà la lumère sera faite". Quant au propriétaire de la cour, il a purement et simplement refusé de parler.

Par Christine SAWADOGO

Le Pays

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