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Eboulement de la mine d’or de Poura : Aucun corps retrouvé après quatre jours de recherche

Publié le mercredi 23 août 2006 à 06h34min

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Le commandant de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers, le lieutenant colonel Silas Kéita, entouré de ses propres collaborateurs a échangé avec les journalistes dans la soirée du 21 août 2006 au sein de leur état-major à Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre : faire le point des recherches suite à l’éboulement de la mine d’or de Poura.

Plus d’espoir de retrouver des survivants dans les grabats de la mine d’or de Poura après quatre jours de recherche. La quarantaine de sapeurs- pompiers allée à la rescousse de ceux qui étaient ensevelis sous les décombres est entrée de cette mission lundi 21 août 2006 avec le sentiment d’avoir bien accompli leur boulot.

Le commandant de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers (BNSP), le lieutenant colonel Silas Kéita, les a rencontrés pour les féliciter et surtout remonter leur moral. En effet, certaines personnes malveillantes ont jeté l’approbe sur les soldats du feu en affirmant qu’ils étaient venus chercher de l’or et non des corps humains.

« Cela a beaucoup affecté le moral des troupes alors que ceux-ci ont donné le maximum d’eux-mêmes.

Pour avoir patte blanche, on a demandé une fouille minutieuse de nos hommes par la gendarmerie avant qu’ils ne quittent les lieux », affirme le commandant de la BNSP. Arrivés sur les lieux depuis le 17 août dernier, les pompiers ont cherché à atteindre le maximum de résultats avec le maximum de sécurité pour les secouristes. « Dès le premier jour, on a cherché à savoir où pourraient se situer les victimes, » raconte le commandant Doumandji Karambiri, l’homme qui a conduit les opérations de recherche.

Deux trous furent creusés de part et d’autre de la mine avec l’intention de se croiser sous le sol. Peine perdue pour les pompiers car ils s’apercevront que les corps sont à près de 100 mètres de la surface de la terre, dans l’eau.

Pour le commandant Karambiri, la recherche effrénée du métal précieux a poussé les orpailleurs à s’aventurer dans ces lieux dangereux malgré les nombreuses mises en garde proférées par les responsables de la mine, les autorités locales,...Mais pour les chercheurs d’or, la devise est « l’or ou la mort ».

Après s’être retrouvés à soixante mètres sous terre, les orpailleurs ont rencontré un rocher. Sans se poser de questions, ils l’ont explosé avec de la dynamite.

Deux heures plus tard, la terre au-dessus d’eux n’a pas résisté à la déflagration et a cédé. L’éboulement s’est produit pendant que les victimes avaient creusé davantage pour se retrouver à 87 mètres sous terre, les pieds dans l’eau.

Les décombres les ont ensevelis et plus d’espoir de les retrouver.

Les sapeurs-pompiers avec des moyens de secours légers (pêle, pioches,...) n’ont pu avoir accès aux corps « car la configuration du terrain fait qu’il est difficile d’intervenir. En plus, à cette profondeur, il n’y a pas d’oxygène. `

Les odeurs et l’insécurité ne nous ont pas permis d’avancer » affirme le commandant Karambiri.

Après quatre jours de recherches, les pompiers ont rebroussé chemin ne voulant plus risquer la vie d’un des leurs. Aucun corps n’a pu être repêché et selon le commandant des opérations « environ une dizaine, voire une vingtaine de personnes au maximum sont restées sous les décombres ».

Les pompiers espèrent que les autorités compétentes prendront les mesures de sécurité nécessaires pour interdire l’accès de la mine à d’autres récidivistes.

Le bilan fait état de trois morts et de quelques blessés.

Romaric DOULKOM (romarikom@yahoo.fr)

Sidwaya

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