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IIIe édition de la fête de la pomme de terre : Sous le signe de la lutte contre la pauvreté

Publié le lundi 22 mars 2004 à 07h22min

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"Valoriser la production de la pomme de terre pour une économie locale durable et lutter contre la pauvreté en milieu rural", c’est sous ce thème que s’est déroulé, samedi 20 mars 2004 à Titao (province du Lorum), la IIIe édition de la fête de la pomme de terre. L’événement qui a été parrainé par le président du CES, Thomas Sanou, a drainé grand monde dans cette localité située à une cinquantaine de kilomètres de Ouahigouya. Une occasion que le ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques a mise à profit pour installer la Chambre régionale d’agriculture du Nord.

Cette édition a connu la participation d’une bonne centaine de producteurs de pomme de terre venus présenter leurs productions et chercher des débouchés. Des associations de transformation de la pomme de terre ainsi que des structures de vente d’outils de travail en petite irrigation étaient là également présents, essayant qui de tisser des partenariats fructueux, qui de placer quelques équipements au cas où les exposants feraient de bonnes affaires. Ce qui donnait certes une grande animation à Titao ce jour-là mais plaçait cette ville sur une bonne position pour la promotion et la valorisation de la pomme de terre. Les variétés (Sahel, Pamina, etc.) qui étaient proposées sur l’aire d’exposition en disent long sur cette volonté de jouer les premiers rôles en ce qui concerne cette culture.

"Avec la fête de la pomme de terre, les Lorumois et Lorumoises parviennent à écouler facilement leurs productions se procurant du même coup des revenus qui ont nettement amélioré leurs conditions de vie". rapporte Jacques Niampa, le maire de Titao qui ajoute que sa commune trouve en cette manifestation, un cadre stratégique de lutte contre la pauvreté. Ceci explique-t-il cela ? Les superficies consacrées à cette culture augmentent et la production gagne en quantité et en qualité.

"Cette fête constitue pour nous une vitrine pour rechercher des débouchés, contacter des partenaires et attirer les jeunes à la maraîcheculture", indique Boubacar Sawadogo, le haut-commissaire du Lorum qui y voit également un moyen d’ouverture de sa province au monde.

Avec 35 ha et 1065T en 2002, cette année au Lorum, la production de pomme de terre pourrait dépasser le cap de 1500 T avec 50 ha mis en valeur.

Le haut-commissaire souhaite vivement que cette croissance exponentielle soit poursuivie car "le filon", rapporte à n’en pas douter.

Les producteurs ont déjà changé leurs habitudes puisqu’ils travaillent toute l’année et font deux récoltes de pomme de terre en culture irriguée. La saison des pluies, ils font du riz sur ces périmètres. Ils comptent d’ici là doubler les superficies.

Grâce à des petits crédits octroyés aux agricultrices et de nouveaux paquets technologiques, ils n’entendent pas se faire damer le pion et vont désormais produire de la pomme de terre bio pour conquérir le marché international.

Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques salue cette détermination mais les invite à la diversification de leurs spéculations. Selon Salif Diallo, cela leur procurerait plus d’argent et les mettrait à l’abri en cas d’une chute des prix de cette tubercule. Le kilogramme se vendait 200 F CFA à cette fête. "Pas loin des prix de Ouagadougou" se plaignaient certaines personnes qui reconnaissent que là-bas au moins le kilogramme fait réellement son poids.

Le ministre Diallo promet de les accompagner car croit-il, "dans les années à venir, cette région apportera beaucoup au pays en ce qui concerne la production agricole et maraîchère".

Le président du CES s’engage lui aussi à leurs côtés, vu que son institution accorde un grand intérêt à la promotion du secteur agricole. Il s’est dit comblé de constater le potentiel et les possibilités de cette province en matière de production de pomme de terre. Aussi a-t-il invité les producteurs à persévérer car le développement de leur région en dépend.

Procédant à l’installation de la Chambre régional d’agriculture du Nord, Salif Diallo dira que la fête est l’exemple visible des activités qui les attendent sur le terrain. Aussi souhaite-t-il qu’ils privilégient le dialogue, la démocratie, l’information et la promotion des activités de leur profession. Elus par leurs pairs, les membres de la Chambre ont un mandat de 5 ans. La Chambre du Nord comprend 40 membres avec un bureau exécutif de 5 membres présidée par Nebnoma Sawadogo.

Victorien A SAWADOGO
Sidwaya

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