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Essor de l’agriculture à l’Est : « L’insécurité bloque la route »

Publié le mardi 22 août 2006 à 07h27min

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Entre le suivi de la campagne agricole, les visites effectuées par le ministre délégué à l’Agriculture, dans les différentes régions du Burkina, sont une occasion d’échanges entre les acteurs. A l’Est du pays, les responsables des projets et programmes ont mis à profit cette visite pour évoquer leurs difficultés.

La région de l’Est est la plus vaste du Burkina Faso avec environ 46 000 km2. Sa population est estimée à 1 million d’habitants. Elle bénéficie d’une pluviométrie assez acceptable, faisant d’elle une région à vocation agro-sylvo-pastorale.

Malgré ces potentialités, plus de la moitié de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté. C’est sans doute pour cela que plusieurs projets et programmes ont décidé de s’y installer ! Sont de ceux-là, le projet de développement agricole en aval des petits barrages, le Programme d’investissement communautaire en fertilité agricole (PICOFA), le Programme de développement agricole de la coopération allemande (PDA-GTZ).

Au cours d’une visite qu’il a effectuée dans la région de l’Est du 9 au 11 août, le ministre délégué à l’Agriculture, Bonoudaba Dabiré a pu échanger avec les responsables et chefs de ces différents projets ainsi qu’avec les agents de son département exerçant à l’Est. Au menu des discussions, le développement agricole de la région de l’Est. A cet effet, plusieurs difficultés ont été relevées par les acteurs, que ce soit au niveau des projets ou au niveau même de la direction régionale de l’Agriculture.

Il s’agit du phénomène de l’insécurité. Le développement du grand banditisme dans la région a fini par dissuader toutes les bonnes volontés désirant intervenir directement dans les différents villages et département de l’Est. « Ce qui a fait dire au coordinateur du projet de développement agricole en aval des petits barrages, Adama Ouédraogo que l’insécurité bloque la route du développement ». Une autre difficulté relevée par les acteurs, est la dispersion de l’habitat. Une situation qui est sans doute due à la grandeur de la région. Mais cela n’est pas sans impact négatif sur les résultats des interventions, vu les moyens relativement modestes des différents acteurs.

Le directeur régional de l’Agriculture de l’ Est, Inoussa Ilboudo, a également déploré le fait que l’Est est une région très enclavée à l’intérieur. Il n’y a, selon lui, pratiquement pas de route pour aller facilement d’un département à un autre. « Il faut à chaque fois revenir à Fada N’Gourma pour trouver une route », a-t-il confié. Un déficit de routes que le projet piste rurale de la coopération suisse s’attelle à combler. Malgré cela, les déplacements restent fort coûteux dans la région, minimisant ainsi les efforts fournis par les uns et les autres. Des échanges avec le ministre, il ressort que la ressource humaine fait énormément défaut dans la région. On dénombre en effet, seulement 102 agents de l’agriculture. Toute chose qui paraît insignifiant au regard de la superficie à couvrir. De plus, il s’agit, selon Inoussa Ilboudo, d’un personnel vieillissant dont la plupart sont à quelques pas de la retraite. Toutefois, a expliqué Bonoudaba Dabirié, ce déficit de ressources humaines n’est pas propre à la région de l’Est.

En 2004, le ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques avait commandité un audit institutionnel. Ce qui a pu relever l’image d’un enfant ayant une petite tête, un tronc effilé et de grosses jambes. C’est dire donc que le manque de personnel un est problème général au sein du département et qui plus est, risque de compromettre ses ambitions si rien n’est fait d’ici quelques années. Le combat de la sécurité alimentaire passe nécessairement et surtout par le renforcement des capacités humaines.

Fatouma Sophie OUATTARA

Sidwaya

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