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Faits divers de Sacré Chedou : Dame Henriette et « les rouleurs »

Publié le mardi 22 août 2006 à 07h32min

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Je croyais que ce n’était que les femmes de petite ou de moyenne catégorie sociale qui étaient les plus régulièrement choisies par les charlatans de tout poil et les trompeurs toute catégorie. Or les dames de la haute sphère le sont également ; mais ces dernières lorsqu’elles se font plumer, gardent le silence, se drapant dans leur douleur comme dans une dignité financière en rien entamée.

Cependant pour elles, tout comme pour les petites gens, la perte est relativement la même en importance et à égalité, leur dignité à été durement touchée. Voici ce que fit dame Henriette ; ou du moins, voici ce que l’on fit à dame Henriette.

Je dis Henriette mais en vérité elle ne se prénomme pas comme cela. Donc pas de confusion possible avec une quelconque Henriette qui serait une grande et grosse dame car généralement, ici les deux vont ensemble.

Henriette ressortait de chez le bijoutier après avoir pris et porté ses quatre bagues en or qu’elle avait données pour le nettoyage. Elle se dirigeait maintenant vers sa voiture lorsqu’elle fut abordée par deux messieurs dont l’un disait après l’avoir saluée : « madame, je vous connais il y a longtemps ; chaque fois que vous venez remettre vos bijoux à laver ici, c’est moi qui suis ici ».

Dame Henriette tout en marchant le dévisagea et crut se souvenir vaguement de ce visage. L ‘homme poursuivit : « le type qui est avec moi est un frère qui vient d’arriver du Mali ; madame, je m’excuse mais comme je vous connais je ne peux pas garder ce qu’il a dit sur vous. » Et dame Henriette, quelque peu intriguée, de lui demander de préciser sa parole. L’homme compléta : « Quand il vous a vu rentrer puis sortir de la bijouterie, il a dit qu’il ya un problème sur votre tête ». Sur ma tête ? s’étonna dame Henriette. Ce fut le frère qui répliqua. « Oui ! quand vous êtes arrivée, j’ai immédiatement su par votre démarche que vous avez un problème. C’est un problème au niveau de votre famille avec votre mari ».

Dame Henriette qui ouvrait en ce moment la portière de son véhicule, arrêta son geste pour lui demander la nature du problème avec son mari. L’autre lui demanda de tendre la main.

« Comme- ça, dans la rue ? « Dame Henriette ne le pouvant pas, elle prit place dans son véhicule, invita les deux compères à s’y installer. Celui qui parlait, s’assit devant avec elle, lut dans la paume qu’elle lui tendait avec empressement. L’homme parla à peu près ainsi : « depuis longtemps, il y a des problèmes de femmes entre ton mari et toi » Dame Henriette acquiesça : c’était juste. L’homme poursuivit : "Ton mari veut te répudier pour la prendre ; elle est mince, grande, de teint clair !" Dame Henriette fut troublée par cette parole. Elle répondait parfaitement à la description.

L’homme compléta : "Elle fait du commerce, elle a tellement bien attrapé ton mari que si tu ne fais pas attention, elle va te l’arracher". Dame Henriette commença à s’effrayer : la maîtresse de son mari était dans le commerce de fruits et légumes. A cause d’elle, son époux l’avait répudiée momentanément et ce n’est qu’après l’intervention des parents qu’elle est revenue à la maison.

Ce monsieur-là n’était pas un charlatan, c’est un véritable voyant. La conviction établie, Dame Henriette lui demanda ce qu’elle devait faire pour sauver sa place auprès de son boss de mari. Après discussions, il fut dit à dame Henriette qu’elle devrait débourser quelque 150 000 F CFA. Elle n’avait pas cette somme-Ià sur elle. Et comme ses sauveurs refusaient de la revoir plus tard pour cela, elle leur remit les 3 000 F CFA qu’elle avait, plus ses quatre bagues en or, y compris son alliance, plus ses colliers et ses bracelets en or, plus son portable y compris la puce et le chargeur.

Ils lui remirent en retour un sachet noir avec du wack à l’intérieur. Dame Henriette, forte de ce que l’on lui avait dit que rien, ni personne ne pourrait lui retirer son mari si elle mettait le « wack « là où il fallait dans son corps jusqu’à la nuit tombée, ne poursuivit pas la route de la maison. Elle retourna au service, s’enferma dans son bureau, se déshabilla juste ce qu’il fallait pour mettre le « wack », ouvrit le sachet et ne vit qu’un caillou et le feu arrière d’une motocyclette. Eh oui, vous m’avez bien entendu ! C’est ainsi que la femme d’un grand boss de ce pays a été roulée.

Comment j’ai appris cette histoire ? Mais dites-donc vous devenez un peu trop curieux ma parole !

Sacré Chedou Ouédraogo

Sidwaya

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