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Dialogue inter-Togolais : Les appréciations du Président du Faso et des différents protagonistes

Publié le mardi 22 août 2006 à 08h02min

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Après la conclusion de l’accord politique global intervenu à l’issue du dialogue intertogolais de Ouagadougou, le président du Faso, le facilitateur ainsi que les différents protagonistes donnent leurs sentiments sur ledit et énonce quelques idées-forces à même de permettre au Togo de s’ancrer définitivement dans l’espace démocratique.

Blaise Compaoré président du Faso, facilitateur du dialogue :

Nous avons du chemin à faire et ce qui reste à faire est un défi. Nous avons bien indiqué avec toutes les parties prenantes que l’essentiel reste à faire. Il faut se mobiliser collégialement, dans la solidarité, du bureau de vote au gouvernement d’union nationale pour que nous nous acheminions vers un autre Togo à même d’assumer au mieux les responsabilités historiques du pays. L’aspiration légitime et profonde du peuple togolais c’est de briser les déficits sur le plan de la réconciliation nationale et sur les plans démocratique et économique. Il n’y a pas de doute qu’il y a un intérêt politique et historique pour que les Togolais se mobilisent dans la mise en œuvre des engagements pris à Ouagadougou.

Je dis cela au vu de l’enthousiasme que lesdits engagements ont suscitée.

M. Jean Lucien Savi de Tové, 1er vice-président de la CPP (actuellement ministre du Commerce de l’Industrie et de l’Artisanat du Togo) :

C’est une grande joie pour nous d’être parvenus au paraphe de cet accord qui permet aux Togolaises et Togolais d’augurer l’avenir avec beaucoup plus de sérénité parce que nous venons de très loin. Il est heureux qu’avec la sollicitude du président du Faso nous ayons vu nos efforts couronnés de succès. Nous nous en félicitatons et espérons que la mise en œuvre de cet accord avec toujours l’appui du facilitateur se fera pour le plus grand bonheur du peuple togolais.

On peut dire qu’il y a dans cet accord des progrès par rapport à celui de 1993. Vous savez, le Togo a évolué. Nous avons connu des événements qui ont suscité beaucoup de remous. Mais de toutes les façons, le fait est là que par rapport à 1993, nous sommes parvenus aujourd’hui à un accord réalisé dans un esprit de consensus. Nous particulièrement à la CPP nous ne parlons pas d’accords de Ouaga I, II, III, mais plutôt de l’esprit de Ouagadougou aujourd’hui, l’esprit de sérénité, de consensus de Ouagadougou.

Me Yawovi Agboyibo, président du bureau du dialogue, président du CAR.

Nous venons de terminer les travaux et sommes parvenus à un accord politique global que les différentes délégations et nous-mêmes avons paraphé.

C’est le sentiment du devoir accompli qui m’anime. Nous allons aborder après cette étape, la mise en œuvre. Je crois que le même d’état d’esprit qui nous a permis ici à Ouagadougou et grâce au concours du président du Faso d’arriver à ce point, nous accompagnera au Togo.

M. Pascal Bodjona du RPT(actuellement directeur de cabinet du président togolais).

Nous sommes parvenus à un accord global. Et cela a été possible grâce à la grande expérience du président Compaoré et surtout à sa sagesse. En deux jours, parvenir à un accord politique global à traversé une crise comme celle que le peuple togolais a traversé, je pense que nous pouvons être fiers. C’est la preuve qu’enfin nous pouvons aussi en Afrique compter sur des chefs d’Etat, des leaders capables d’apporter aux problèmes africains, des solutions africaines. Le plus important ce n’est pas la conclusion des accords, c’est la volonté des acteurs à pouvoir mettre en application les accords et les engagements pris. Et pour ce faire, il faut que chacun désormais soit animé de la bonne volonté Notre pays doit retrouver la voie de la réconciliation, du développement. Ce qui vient de se passer n’est la victoire d’aucune force politique, c’est la victoire de tous les Togolais.

Patrick K. Lawson, porte-parole de l’UFC

Nous pouvons être fiers des efforts qui ont été fournis pour qu’on aboutisse au résultat de ce jour. Quand on va à des négociations, on ne peut pas tout avoir. Mais ce qui a présidé nos travaux, c’est l’esprit de conciliation, et de consensus. C’est cela qui nous a permis de parvenir aux résultats d’aujourd’hui, des résultats qui nous permettront de mettre sur pied un gouvernement d’unitons nationale.

Le gouvernement mettra en œuvre les conclusions du présent accord. Nous pensons que dès que nous allons nous mettre au travail, nous n’aurions pas besoin de relancer chaque fois la facilitation avant qu’elle ne vienne à notre secours. L’engagement a été pris par la facilitation d’être à nos côtés, que ce soit au niveau des structures qui seront mises en place, la CENI, notamment que ce soit dans la solidarité gouvernementale ou dans les relations du Togo avec le concert des nations. La facilitation s’est engagée pour être notre témoin et expliquer que les Togolais se sont mis d’accord pour redémarrer leur pays.

Jean-Pierre Fabre, secrétaire général de l’Union des forces du changement (UFC).

Dans un accord, il y a toujours des concessions à faire et nous en avons fait. Nous estimons qu’un accord ne vaut que par la volonté des parties qui l’ont signé. C’est donc par la mise en œuvre que nous allons voir. C’est maintenant que les choses difficiles vont commencer, mais avec la volonté politique de mettre fin à la crise, nous allons nous engager résolument pour l’avenir.

Me Gahoun Hegbar (vice-président du Comité d’action pour le renouveau (CAR).

Nous devons d’abord remercier sincèrement et chaleureusement le président du Faso pour le travail remarquable qu’il a fait pour parvenir à rassembler les parties togolaises au dialogue.

Un travail de fond avait déjà été fait à Lomé qu’il s’agissait de parachever ici ce qui est parfois plus difficile que construire le gros-œuvre. Nous repartons satisfaits et reconnaissants et nous espérons que maintenant c’est le train qui est sur les rails, qu’il a démarré et que rien n’entravera son arrivée à destination. Nous sommes confiants quant à l’avenir du Togo et nous pensons que le Togo vient donc de prendre un nouveau départ.

M. Inoussa Nafiou, chargé des fédérations au sein du Parti pour la démocratie et le renouveau.

L’appréciation c’est que pour la première fois nous avons accepté parapher ce document qui est d’une grande ampleur et franchement nous souhaitons bonne chance au facilitateur. Et nous remercions d’abord le peuple burkinabè et son chef d’Etat, le facilitateur Blaise Compaoré, qui connaît très bien la situation togolaise depuis plus de 20 ans et qui nous a accompagnés. Franchement nous sommes très heureux d’avoir pu parapher cet accord. Nous allons repartir d’ici regaillardis parce que nous avons trouvé le bon chemin pour sortir notre pays de la crise dans laquelle on se trouve depuis plus d’une vingtaine d’années.

M. Gilbert Bawara, ministre de la Coopération du Togo.

Le grand enseignement que l’on peut tirer c’est que les Togolais sont capables avec une prise de conscience plus grande et une volonté plus grande, de faire preuve de sursaut national et de s’accorder dans l’intérêt du pays et des populations.

Aujourd’hui je pense que c’est un grand pas qui vient d’être franchi dans le long cheminement de notre pays en vue de la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit. Nous espérons que l’avenir sera plus radieux et que dans un esprit de consensus et de rassemblement nous allons œuvrer au bien-être de nos populations et au progrès de notre pays.

Youssouf Ouédraogo, MAECR (Burkina Faso) :

Dans le cadre du processus de dialogue intertogolais qui avait démarré depuis avril 2006, il avait été demandé au président Blaise Compaoré d’être facilitateur. Celui-ci avait dépêché des émissaires pour participer à ce processus qui avait démarré au Togo.

A une phase qui correspondait à une étape où, ils souhaitaient être plus proches du président pour rechercher la solution finale ils sont venus à Ouagadougou à l’invitation du président Compaoré qui a procédé à un certain nombre de discussions bilatérales et a formulé un projet d’accord politique global concernant tous les domaines.

Il s’agit de la formation d’un gouvernement d’union nationale, de la revue d’un certain nombre de textes qui permettent de renforcer la démocratie, la paix sociale et la réconciliation nationale au Togo.

Les partis politiques se sont regroupés autour de ce projet, l’ont analysé et l’ont approuvé à l’unanimité et l’ont paraphé. La signature de cet accord interviendra au Togo en présence du facilitateur Blaise Compaoré. C’est une grande satisfaction pour le Burkina Faso et le président Compaoré ne pouvait que s’investir pour la résolution de cette crise.

Propos recueillis par Boubacar SY
Koumia Alassane KARAMA
Néya Alassane

Sidwaya

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