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Christian Tapsoba dit Goroko : "J’ai échappé de près au couteau de Saul"

Publié le lundi 22 mars 2004 à 07h27min

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Christian Alassane Tapsoba, bien connu à Ouagadougou sous le surnom de Goroko était à notre rédaction, dimanche 21 mars 2004. Il est venu relater sa version dans l’affaire Saul Traoré, le présumé tueur en série. Goroko nous a avoué avoir échappé de peu, une nuit de vendredi au couteau meurtrier de Saul Traoré. A travers cet entretien, Goroko veut aussi lever un coin de voile sur les commérages en ville et par rapport à un article publié par notre confrère l’Observateur Paalga dans son édition du 18 mars 2004.

Le jeune Christian Alassane Tapsoba dit Goroko, 26 ans, est un commerçant de téléphones portables et de véhicules d’occasion. Il a connu Saul Traoré tout petit quand ils étaient ensemble à l’école. Mais cela fait plus de dix ans qu’ils ne se sont plus vus.

Tout dernièrement, il y a à peine un mois, une nuit aux environs de 21 heures, il reçut un appel de Saul.

Celui-ci lui demande de le rejoindre dans un hôtel (Palm Beach) afin qu’ils discutent de l’achat d’un véhicule. "C’est arrivé à l’hôtel que j’ai constaté que c’était Saul. Sur place je lui ai dit que j’avais deux voitures, l’une à quatre portières et l’autre à deux portières. Il dit sa préférence pour celle à quatre portières et me pria de la lui présenter le lendemain", explique Goroko.

Après cette entrevue, ils se sont séparés.

Le lendemain Saul l’appelle puis lui donne rendez-vous dans un maquis (Show Biz) toujours à 21 h. Une fois sur place et après avoir convenu du prix de la voiture (3,5 millions de FCFA), Saul Traoré se rassurera sur l’état des papiers de la voiture. "Je lui ai fait savoir que tout était en règle, sauf pour l’immatriculation", a répondu Goroko. Saul promet alors de verser 2,5 millions de FCFA le vendredi. Le reliquat de un million devant être complété le lundi.

Saul devait voyager le samedi. Mais auparavant Goroko se devait de véhiculer un ami blanc de Saul jusqu’à son retour.

"C’est à 22 h qu’il m’a suggéré qu’on aille chez lui afin qu’il me remette mon argent", note Goroko. Arrivés à la Patte d’Oie, Saul prétexte un mal de ventre et demande à Goroko de trouver une pharmacie.

Après une halte à la pharmacie Dominique Kaboré qui selon Saul était fermée, ils continueront leur balade jusqu’à "poussière yaar", toujours à la Patte d’Oie où il dira à Goroko de s’arrêter dans un terrain vague pour qu’il se soulage. "Effectivement, il a fait semblant de déféquer pendant longtemps pour me dire après de démarrer", déclare Goroko. Après cet arrêt, Goroko lui signifiera son désir de passer à son domicile qu’il a quitté depuis le matin. Une fois chez lui, Saul voulut le convaincre de lui laisser la voiture. N’ayant pas eu gain de cause, Saul trouve une autre astuce pour appâter Goroko. Il le pria de l’amener chez son copain à Zogona pour qu’il lui remette l’argent. "Saul a passé tout son temps à tourner en rond dans ce quartier jusqu’à 23 h pour enfin m’entraîner devant une cour", soutient Goroko. Il poursuit qu’après l’arrestation de Saul, les propos qui lui sont parvenus font état qu’il s’était rendu chez son ami pour lui demander de l’aider dans sa sale besogne.

Dans tous les cas, dans la nuit de vendredi, Goroko se rappelle avoir embarqué une personne en plus de Saul à Zogona et ils se retrouveront une fois encore à la Patte d’Oie. La première idée de Saul de se faire conduire à un dépôt d’ordures était que son copain qu’on venait d’embarquer immobilise Goroko, une fois hors de la voiture pour qu’il le poignarde.

Goroko ayant refusé de quitter la voiture, il trouvera une autre astuce, pour prendre la place de son copain sur le siège arrière. "Il me dira de rabattre un peu mon siège pour qu’il puisse s’accouder. A travers le rétroviseur, je le voyais descendre la fermeture de son blouson. C’est à ce moment que j’ai remis mon siège à son état normal et démarré la voiture pour me retrouver sur le boulevard de Ouaga-2000", soutient Goroko. Après l’avoir contraint à traverser toute la cité "Tan-moaga", Goroko ayant pris conscience du danger qui pesait sur lui, prétextera un manque d’essence pour pouvoir rejoindre une station. "J’ai pris 5 000 F d’essence et après avoir démarré, Saul m’a demandé mon itinéraire. Je lui ai répondu que je me rendais chez ma copine mais en réalité, c’était pour chercher secours auprès d’un ami". Il était 2 h. Une fois chez son ami, Goroko profitera appeler un de ses frères gendarme qui l’a rejoint aussitôt.

"En la présence du gendarme, Saul a fait sortir une carte d’homme de tenue (eaux et forêt) et a pu ainsi partir", souligne Goroko qui poursuit avoir déposé une plainte au commissariat central de police de Ouagadougou, le lundi suivant.

C’est quelques jours après cette mésaventure qu’il apprendra que Saul a été arrêté par la gendarmerie et serait le meurtrier des deux jeunes filles.

Sidgomdé
Sidwaya

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