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Sécurité alimentaire : Le Burkina engage la bataille du riz

Publié le vendredi 18 août 2006 à 07h18min

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Boké Drabo

De plus en plus, la production du riz s’intensifie au Burkina Faso sous l’incitation du ministère en charge de l’Agriculture. Ainsi, au cours de la tournée qu’il a effectuée dans la région du Centre-Est et de l’Est, du 8 au 11 août, le ministre délégué à l’Agriculture, a porté un intérêt particulier aux aménagements hydroagricoles destinés à la production du riz.

Le Burkina importe chaque année du riz pour environ 40 milliards de F CFA. Ce riz dont la qualité laisse parfois à désirer est déversé sur le marché national à des prix défiant toute concurrence. C’est pour remédier à une telle situation que le ministère en charge de l’Agriculture a engagé ce qu’on pourrait appeler « la bataille du riz » à travers l’aménagement de bas-fonds rizicoles dans tout le pays.

Outre les grands bas-fonds reconnus en matière de production de riz, comme la vallée de Kou, la plaine du Sourou et les bas-fonds de Bagré, bien d’autres plaines sont entrain d’être aménagées. Au cours d’une tournée qu’il a effectuée dans les régions de l’Est et du Centre-Est, le ministre délégué à l’Agriculture, Bonoudaba Dabiré a pu visiter les plaines rizicoles de Garango et de Nagré (30 km de Fada) entrant dans le cadre du Projet riz pluvial des Engagements nationaux, ainsi que les bas-fonds aménagés de Bagré. Le Projet riz pluvial des Engagements nationaux qui est installé dans les 13 régions du Burkina a amenagé plus de 6000 ha pendant la dernière campagne. Toute chose qui a permis de produire 12 000 tonnes de riz.

Quant à la commercialisation, le coordinateur du projet Issouf Ouattara affirme qu’il n’y a aucune difficulté à ce niveau. Les producteurs eux-mêmes consommeraient une importante part de leur production. Chaque producteur possède en moyenne 1/2 ha.

Privilégier l’agro-business

A Bagré, le ministre Bonoudaba Dabiré a pu échanger avec les responsables de la Maîtrise d’ouvrage du barrage de Bagré (MOB) sur l’avenir de la filière. Contrairement à ce que pensent les gens, le riz local se vend bien selon le directeur général de la MOB, Boké Drabo. « Les Burkinabè aiment et apprécient le riz de Bagré qui d’ailleurs ne suffit plus à Ouagadougou », a-t-il rassuré. Pour donc gagner cette bataille du riz, il propose d’intensifier la production tout en essayant de réduire le coût de production.

Le potentiel hydroagricole identifié dans la zone du projet est estimé à 30000 ha. Malheureusement, seulement 15% sont exploités jusqu’à ce jour. Le coût de l’aménagement s’élève à 10 millions de FCFA par hectare. De plus, la direction générale de la MOB, rencontre d’énormes difficultés en ce qui concerne la mobilisation des ressources auprès des producteurs.

En effet, malgré la présence de cahiers de charges, « des exploitants indisciplinés » refusent de payer la redevance de 25 000 F CFA par hectare et par an. C’est pourquoi, selon le ministre Bonoudaba Dabiré, des dispositions seront prises pour une utilisation optimale des périmètres irrigués. En clair, les bas-fonds qui seront à l’avenir aménagés ne seront donnés qu’aux gros producteurs, c’est-à-dire ceux qui ont la capacité d’exploiter plus de 10 à 50 ha.

Fini le temps où chaque exploitant ne possède qu’un hectare. Le ministère en charge de l’agriculture, entend réorienter la production vers l’agro-business. Et le ministre de monter le ton : « Nous ne pourrons plus tolérer les producteurs indisciplinés et les mauvais payeurs ». Une fermeté qui rassure Boké Drabo, qui nourrit de grandes ambitions pour la production du riz à Bagré.

Fatouma Sophie OUATTARA

Sidwaya

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