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« Colonel » Sabil, artiste musicien : Un clip pour booster son album

Publié le jeudi 17 août 2006 à 07h51min

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Colonel Sabil

A l’état civil, il s’appelle Daouda KINDO. « Colonel » Sabil, c’est le nom d’artiste qu’il a choisi de porter. Il dit être venu à la musique par passion et aussi à cause des problèmes que vit notre cher continent, l’Afrique.

En 2004, la conviction et la détermination aidant, il réussit à mettre sur le marché discographique un album. Depuis lors plus rien. Est-ce la traversée du désert ?
Non ! répond l’artiste qui est actuellement en plein d’un tournage d’un clip pour booster son album. Nous l’avons rencontré.

Peux-tu nous rappeler comment tu es venu à la musique ?
Sabil : J’aime la musique par passion d’abord et ensuite à cause des problèmes qui bouleversent le monde, surtout l’Afrique. Face à ces problèmes, il faut des gens pour les dénoncer haut et fort et je pense que l’artiste est bien placé pour le dire. C’est ce que j’essaie de faire depuis que j’étais tout petit. C’est à Bobo-Dioulasso, très jeune que j’ai commencé à faire la musique à travers la percussion. Après je suis venu à Ouaga où j’ai continué dans la musique avec des amis comme Sam Sinai, au secteur 10.

En 2003, je suis rentré en studio et ma cassette est sortie en 2004. Une cassette qui comporte six titres. Ce sont des thèmes variés et engagés comme on le dit. Par exemple, dans la cassette, je parle d’un mal qui sévit en Afrique, même non loin de nous, la xénophobie. Il y a aussi des thèmes en rapport avec l’injustice, la démocratie.

Tu évolues dans quel rythme ?

Sabil : Il faut dire qu’au début mes rythmes étaient très variés. Des rythmes traditionnels et modernes, un peu de djadabi... Maintenant j’ai décidé d’opter pour le reggae, parce que je pense qu’il est plus engagé et permet de mieux passer les messages au regard de l’actualité qui change et qui bouge beaucoup. Avec le reggae, on dénonce et on interpelle facilement sur l’injustice, la xénophobie, les guerres et les autres maux de la société.

Ton album est sorti en 2004, après plus rien. On ne t’entend plus. Comment il se comporte, est-ce la traversée du désert ?

Sabil : Non ! contrairement à ce que vous pouvez penser l’album se comporte bien sur le marché. J’ai eu pas mal de ventes et de spectacles. C’est vrai que la promotion n’a pas été au top à cause du manque de moyens, mais je suis fier de mon album. Vous savez que ce n’est pas facile dans le milieu et pour un premier album, je pense qu’il faut aller doucement pour atteindre l’objectif. Les cassettes qu’on a pu vendre et les spectacles à travers le pays sont pour moi source de satisfaction pour un début et je prie Dieu que cela continue ainsi. Dans la vie, il ne faut pas vouloir tout, tout de suite. Il faut aller lentement et sûrement.
Il y a une sagesse chinoise qui dit : « Il ne faut pas craindre d’avancer lentement, crains seulement de t’arrêter ».

Ça veut tout dire, n’est-ce pas ?

Au début, à la sortie de mon album, j’ai cherché un promoteur, je n’ai pas eu, donc je me suis investi moi-même, ce qui n’était pas facile. Mais Dieu est grand !

Tu n’as pas de producteur ?

Sabil : C’est ça le problème. Dans tous les cas, je continue de chercher et avec l’aide de vous les journalistes, ça va.

Tu prépares actuellement un clip. Peux-tu nous en parler ?
Sabil : Comme je l’ai dit. Mon album n’a pas eu de promotion nécessaire. Mais je ne suis pas découragé. J’ai continué à me battre et c’est ainsi que j’ai reçu le soutien du ministère de la Culture pour faire le 3e clip qui va entrer dans le cadre de la promotion de l’album. Je profite pour remercier le ministère pour cette confiance, un ministère dont les responsables n’ont jamais cessé de nous soutenir.
Ce clip est du reggae et j’ai le soutien aussi de beaucoup d’artistes tel Iron Bender et plein d’artistes.
Je pense qu’avec ce clip, les choses vont encore bouger.

Combien a coûté le clip ?

Sabil : Le clip a coûté 450.000 FCFA que le ministère nous a offert. Il concerne un « morceau » reggae avec pour titre « Où va ce monde » ? Un morceau vraiment engagé où j’interpelle les autorités sur l’injustice en Afrique, le manque de démocratie et la paix dans le monde.
C’est un plaidoyer en quelque sorte pour la démocratie et la paix en Afrique. Si tout va bien dans une semaine les mélomanes auront leur clip à l’écran.

Que prépares-tu après ce clip ?

Sabil : J’ai déjà participé à l’enregistrement d’une compil appelée « coalition intègre du Burkina » avec 4 artistes burkinabè et 4 artistes français. Côté burkinabè, il y a Amad RABIN, Iron BENDER, Cheick Ahmed KANE et moi.
Actuellement, je suis en studio pour mon second album solo.
Alors, je lance un appel aux mélomanes de continuer à me soutenir en achetant mes cassettes sur le marché. C’est pour leur faire plaisir encore que je suis en studio.

Interview réalisée par Ben Alex BEOGO

L’Opinion

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