La SODEMA émet de sérieuses réserves sur la sincérité d’un tel motif, au regard de la précipitation des autorités nigériennes, de leur fermeté et de leur sévérité. En effet, les deux journalistes sont soumis à un régime d’une rigueur implacable : embastillement dans des pénitenciers très éloignés de la capitale avec impossibilité pour leurs proches de leur rendre visite et impossibilité pour les intéressés eux-mêmes d’écouter la radio ou de lire des journaux, ce dernier point étant déjà une punition extrême pour un journaliste.

De fait, là où un démenti aurait pu suffire, on en a fait une montagne. Par ailleurs, en quoi « lâcher l’Occident pour l’Iran » constitue-t-il intrinsèquement une diffamation ? Assurément, le gouvernement nigérien avait pisté « Le Républicain », cet organe qui ose dénoncer des détournements de deniers publics.

Nos deux confrères vont donc très probablement tomber dans les chausse-trapes d’un procès politique inique dont ils ne se relèveront peut-être plus.

La SODEMA condamne sans réserve ces arrestations et enfermements et appelle à une libération sans condition des deux journalistes du « Républicain », cet hebdomadaire qui, soit dit en passant, est un chaînon important dans le dispositif démocratique nigérien.

Ouagadougou, le 11 août 2006

Pour le Bureau Exécutif Fédéral,

Le président,
Boureima Jérémie SIGUE