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Dialogue inter-togolais : Faure chez le facilitateur

Publié le mercredi 16 août 2006 à 08h06min

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Le 26 juillet dernier, Blaise Compaoré acceptait, sur demande des protagonistes de la crise togolaise, d’être le facilitateur du dialogue, entamé entre eux le 21 avril dernier.

Depuis, c’est un véritable chassé-croisé politique entre l’axe Lomé-Ouaga. Hier, c’était le tour de Faure Gnassingbé d’échanger avec le chef de l’Etat burkinabè. Arrivé aux environs de 10 h GMT à Ouagadougou, le président togolais et son homologue burkinabè ont, quelques minutes après un bref entretien à l’aéroport, pris la direction de l’hôtel Sofitel Ouaga 2000 où est prévu un déjeuner entre les deux chefs d’Etat et bien sûr des échanges sur l’état des lieux de la médiation burkinabè dans cette crise togolaise.

Au sujet des discussions, Faure dira en substance à l’aéroport international de Ouaga que l’heure est à la réflexion et non aux déclarations car, ajoutera-t-il, dans la phase actuelle des échanges, il faut attendre et voir les conclusions avant d’affirmer quoi que ce soit.

Cette prudence de Faure est de bon aloi, car après le défilé, à Ouaga, des représentants des partis politiques, de la société civile, notamment des chefs coutumiers, et des autorités religieuses, (une première dans le cas d’espèce), rien ne permet d’être affirmatif sur quoi que ce soit.

En effet, on sait que le 6 juillet dernier, 7 délégués sur les 9 que compte le Bureau du dialogue intertogolais ont paraphé un document censé sanctionner une étape des travaux. Deux ont refusé de le faire dont l’un est représentatif de l’opposition au Togo, l’UFC, de Gilchrist Olympio.

Avec l’entrée en scène du président du Faso, l’opinion s’attend à une possible évolution des choses : comme nous l’écrivions dans notre édition du 27 juillet dernier, il s’agira de lever les lourdes hypothèques qui pèsent sur ce dialogue.

Notamment, en parvenant à un modus vivendi sur les sujets sensibles telles les réformes institutionnelles (CENI), la question de l’Armée, et celle relative à l’impunité. Faure, en foulant hier le sol burkinabè, après avoir reçu la veille à Lomé, Djibril Bassolet, ministre de la Sécurité, va aussi jauger ce qui est possible et ce qui l’est moins, avec Blaise, car en fait, au Togo, le problème oppose "ceux qui sont au pouvoir depuis des décennies", en l’occurrence le RPT et compagnie et ceux qui luttent pour y accéder, symbolisés par l’opposition dont les têtes de proue ont pour nom Gilchrist Olympio, Me Yawow, Agboyibo, Léopold Gnininvi...

"Deux Togo" dont la fracture a semblé s’accentuer avec le décès d’Eyadéma, le 5 février 2005, le père de l’actuel président. Ce qui a fait écrire la Mission des Nations unies chargée de faire la lumière sur les événements de début 2005 dans son rapport que : "Le retour bricolé et contesté à la légalité constitutionnelle et le consensus fragile sur l’organisation d’une élection présidentielle le 24 avril 2005 ont créé les conditions d’une détérioration de la situation des droits de l’homme, avant, pendant et après la présidentielle".

Les pleinières de Ouagadougou débutent normalement demain et probablement, le facilitateur Blaise Compaoré fera savoir les résultats de ses bons offices. A partir de ces résultats, l’on saura si la crise au Togo est sur le point d’être résolu, ou si l’on a fait du surplace.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

Observateur Paalga

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