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Pourparlers intertogolais : Les coutumiers et les religieux dans la danse

Publié le mercredi 16 août 2006 à 08h05min

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Le président du Faso, Blaise Compaoré, facilitateur burkinabè dans le dialogue intertogolais, poursuit ses consultations en vue de la conclusion d’un accord politique. Après la classe politique, c’est au tour des chefs traditionnels et religieux d’être reçus par le facilitateur, le lundi 14 août 2006.

Visiblement le médiateur burkinabè dans la crise togolaise, le président Blaise Compaoré entend donner toutes les chances de réussite à sa médiation. Pour cela, aucun paramètre n’est négligé. Il ratisse large dans ses concertations. Après avoir écouté toutes les composantes du dialogue, il a élargi ses consultations à d’autres couches de la population togolaise, à savoir les chefs coutumiers et les leaders religieux.

« Le président du Faso a voulu nous associer pour conduire le dialogue à bon port parce que nous sommes les représentants des populations à la base. Nous saluons cette attitude du médiateur qui démontre toute sa préoccupation pour que la médiation soit parfaite », a indiqué M. Togbui Agokoli, chef de la délégation des chefs coutumiers. Selon lui, les chefs coutumiers jouent un rôle déterminant sur le terrain et leur implication dans cette négociation de sortie de crise est la bienvenue. « Nous lançons un appel à l’endroit de tous nos compatriotes encore exilés à l’extérieur afin qu’ils rentre librement au pays car ils ne seront pas inquiétés », a-t-il conclu.

Quant aux délégations des religieux, composées des musulmans, des catholiques et des protestants, leurs messages, au sortir des entretiens, ne divergent pas, « en tant qu’église notre soutien est déterminant dans ces pourparlers car les églises et confessions religieuses représentent une grande frange de la population togolaise. Notre souci depuis toujours c’est de sortir de cette crise qui n’a que trop duré. Nous souhaitons que cette négociation soit la dernière pour une vraie sortie de crise. L’initiative du président Compaoré est plus que salutaire car si l’église avait été écoutée depuis le début, nous aurions fait l’économie de cette crise », a laissé entendre le pasteur Degbovi Edohluther, chef de la délégation des églises protestantes du Togo. Et à Monseigneur Ambroise Djoliba, président de la conférence épiscopale du Togo, chef de la délégation des églises catholiques, de renchérit que la médiation du président Compaoré est arrivée à point nommé.

« Comme dans tout conflit, les protagonistes ne peuvent se convoquer. Il faut une tierce personne. Le président joue bien ce rôle qui permettra de nous sortir du bourbier », a-t-il déclaré. M. Nassiki Oumorou, chef de la délégation des musulmans du Togo se contentera, quant à lui de lancer un appel à l’endroit des « politiciens » de son pays. « Qu’ils pensent plus à l’intérêt du peuple qu’à leurs intérêts personnels parce que tout ce tiraillement est dû au fait que chacun veut tirer la couverture sur lui au détriment du peuple. Nous les invitons à s’entendre, à oublier le passé pour que le pays puisse retrouver la paix », signifie-t-il.

Après cette série de concertations préalables le ministre Djibrill Bassolé, collaborateur du médiateur dans ces négociations, déclarera que les véritables négociations commencent le jeudi 17 août 2006 prochain, après que le facilitateur aura fait le point de ses consultations au président togolais Faure Gnassingbé. A cette occasion, toutes les délégations reviendront à Ouagadougou et sur la base d’un document que le médiateur leur proposera, ils concluront un accord politique, pour la mise en œuvre duquel un comité de suivi est prévu.

Ladji BAMA (yacoubama_byl@hotmail.com)
(Stagiaire)

Sidwaya

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