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Association des municipalités du Burkina Faso : Des mutations majeures

Publié le lundi 14 août 2006 à 07h40min

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Le IIIe Congrès statuaire de l’Association des municipalités du Burkina Faso (AMBF) tenu les 10 et 11 août 2006, a abouti à de grandes mutations, au sein de cette structure. Cependant, le maire de Ouagadougou Simon Compaoré a été reconduit à la tête de cette communauté forte de 352 membres.

Le IIIe Congrès de l’Association des municipalités du Burkina Faso (AMBF) a accouché d’une AMBF nouvelle version. De 33 membres en 1995, la communauté des maires du Burkina Faso est passée à 49 en 2000 pour atteindre aujourd’hui 352 membres. Incluant toutes les communes rurales et urbaines, l’AMBF restructurée comprend le Congrès qui se réunit tous les deux ans et demi et l’Assemblée générale qui se réunit une fois par an.

A côté de l’Assemblée générale, l’Assemblée régionale comprenant un délégué par commune relevant de la région. L’association est constituée également de deux organes : un Bureau national de 28 membres répartis en parité égale entre communes urbaines et rurales et des bureaux régionaux. Au niveau du fonctionnement de l’AMBF, il a été décidé de la création d’un secrétariat exécutif en lieu et place du secrétariat permanent, jugé peu fonctionnel.

Le secrétaire exécutif et ses deux adjoints assisteront le président du bureau national dans la mise en œuvre des orientations, de décisions et des programmes. Les bureaux régionaux sont également assistés par des secrétaires permanents. Aussi, des commissions spécialisées seront instituées pour traiter des problèmes spécifiques de l’AMBF et de la décentralisation.

Répondre aux préoccupation de ses membres

Au regard du nouveau paysage institutionnel, l’AMBF envisage en effet répondre plus efficacement aux préoccupations de ses membres par la formation, l’appui-conseil, les échanges, etc. En outre, il est prévu l’extension du siège de l’association, la création d’un centre de service et de conseil aux communes ainsi que la mise en place d’un mécanisme d’autofinancement. Selon le nouveau président de l’AMBF, le maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, élu à la tête d’un bureau national de 53 membres, l’objectif de cette restauration est de permettre à l’association d’être plus opérationnelle. Ayant une expérience dans la gestion municipale, le nouveau président a prodigué des conseils à ses collègues maires des communes urbaines et rurales. Ainsi, s’agissant des lotissements, Simon Compaoré a attiré l’attention de ses paires sur l’élaboration en cours de nouveaux textes devant les régir. En attendant leur adoption, il a suggéré que les maires s’abstiennent d’entreprendre toute nouvelles opération de lotissement. Les règles en matière de délégation de pouvoir, de la gestion des marchés publics, des relations maire-controleur-financier-receveur et comptable doivent être strictement respectées. Des comités locaux de jumelage, Simon Compaoré recommande aux maires de ne pas être candidats aux postes de président. Il a, au nom de la communauté des maires, remercié tous les partenaires et acteurs de la décentralisation. Il a invité ses collègues à se mettre d’arrache-pied à l’ouvrage pour gagner la confiance de leurs populations, grâce à des succès sur le terrain. Satisfait des résultats du IIIe Congrès, le ministre délégué, chargé des collectivités locales, Soungalo Ouattara, a remercié les partenaires pour leur appui constant au processus de décentralisation au Burkina. Par ailleurs, il a réitéré tout l’engagement du gouvernement à soutenir au quotidien l’AMBF, dans son œuvre de promotion de la décentralisation. Des innondations de Gorom-Gorom, le ministre Ouattara a rassuré les congressistes préoccupés de la situation, que l’Etat a déjà envoyé de l’aide aux populations sinistrées.

Pour marquer leur attachement, à la décentralisation, les congressistes se sont engagés entre autres à tirer judicieusement tous les enseignements de dix (10) années de réflexion et d’action de l’AMBF à œuvrer inlassablement à obtenir des résultats sur le terrain, afin de répondre pleinement aux attentes et aspirations des populations des villes et campagnes.

Boureima SANGA (bsanga2003@yahoo.fr)
Nayalgdo Paul SAWADOGO (Stagiaire)


Mme Compaoré née Mariam Zizien, maire de la commune rurale de Niabouri :

j’apprécie positivement le 3e congrès. C’est la première fois pour moi de participer à un congrès de l’AMBF, mais je trouve qu’il y a la clarté. L’AMBF est le moteur des maires, nous attendons d’être coiffées, formées, parce que ce sont nos premiers pas. C’est leurs IIIe congrès donc ils ont de l’expérience et nous qui venons d’arriver, nous avons besoin d’eux pour prospérer.

Mamadou Koné, maire de la commune urbaine de Banfora :

L’AMBF a pris une dimension nouvelle. Avant c’étaient des communes urbaines seulement, mais depuis les élections municipales du 23 avril 2006, il y a plus de 300 communes rurales à intégrer.

Compte tenu de cette nouvelle configuration, il fallait la relecture de nos statuts et règlement intérieur. Un bureau d’étude a été mis pour cela et on a adopté le rapport avec l’ensemble des maires de communes rurales. Suite à cela, nous avons eu droit à un exposé, une conférence faite par le secrétaire général du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation sur les défis de communalisation intégrale. Après cela, nous avons procédé au renouvellement de nos instances. Il y aura des bureaux régionaux de l’AMBF avec un secrétariat à l’appui. La configuration tenait compte des partis politiques présents, des régions, des profils de compétence et l’approche-genre des femmes.

Par consensus, nous sommes arrivés à mettre en place ce bureau. L’appréciation de façon générale est très positive parceque nous avons travaillé dans une bonne ambiance avec l’appui des partenaires techniques et financiers. D’une manière générale, les travaux se sont très bien déroulés.

Lenné Louis Daramkoum, maire de la commune rurale de Comin-Yanga dans la province de Koulpelgo :

Pour nous, nouveaux élus, nous sommes satisfaits de ce congrès dans la mesure où nous avions eu à comprendre beaucoup de choses. Nous sommes intégrés dans l’Association des municipalités du Burkina. C’est un congrès qui a édifié les nouveaux maires élus. Nous souhaitons que l’AMBF nous accompagne dans nos différentes tâches difficiles au sein des municipalités.

Zakaria Sawadogo, maire de l’arrondissement de Nongr-Massom (Ouagadougou) :

Je suis très fier de participer au IIIe congrès de l’AMBF et des résultats que nous avons obtenus. Nous nous posons la question de savoir comment rendre l’AMBF opérationnel tout en intégrant les maires des communes rurales à l’AMBF. Un maire d’une commune rurale n’a pas les mêmes problèmes qu’un maire d’une commune urbaine. Prenons par exemple Ouagadougou et Dapelgo à côté qui cherche d’abord à avoir de l’électricité, de l’eau et par rapport à Ouagadougou où on parle de feux tricolores, de bitumage, de caniveaux.
Ce sont alors des problèmes complètement opposés.
Avec les échanges, on a trouvé des solutions à tous ces problèmes.

On s’est simplement dit qu’une commune reste une commune et un maire est un maire. Pour plus d’efficacité, il est mieux pour nous de retrouver tous ensemble au sein d’une même association.

Adja Asseta Ilboudo, maire de la commune rurale de Loumbila (Oubritenga)

C’est la première fois que je participe à un congrès de l’AMBF. Les communes rurales ont été intégrées et nous attendons des appuis de l’AMBF durant tout notre mandat à mieux gérer notre commune. J’ai appris que l’AMBF existe depuis 1995 et n’a jamais cessé d’appuyer les communes jusque-là.

Propos recueillis par B.S
L.P.S

Sidwaya

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