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Conférence de presse du Collectif : « Nous allons tenir haut le flambeau de la lutte »

Publié le mercredi 9 août 2006 à 08h24min

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Mardi 8 août 2006, le collectif des organisations démocratiques de masse et des partis politiques, a tenu une conférence de presse à Ouagadougou. Point principal à son ordre du jour, « le non-lieu au bénéfice de l’adjudant-chef Marcel Kanfando dans le dossier Norbert Zongo » et les méthodes de lutte qu’il compte entreprendre face à ce « deni de justice ».

Pour le porte-parole du présidium Philippe Ouédraogo (ledit présidium était composé de Bénéwendé Sankara, Tolé Sagnon et Henri Compaoré du MBDHP) après le prononcé du non-lieu, « plus rien n’existe pour permettre de faire la lumière dans le dossier Norbert Zongo ».

Car dira-t-il, « Norbert Zongo a été assassiné en plein jour et la justice est incapable de trouver les assassins ». Qualifiant le prétexte avancé pour prononcer le non-lieu de « fallacieux » (rappelons que le principal témoin qui chargeait Marcel Kafando s’est rétracté) Philippe Ouédraogo a indiqué qu’il a fallu cinq ans « pour qu’un doute naisse dans l’esprit du témoin ».Le pouvoir n’a « aucune volonté » de faire la justice, mais, « il se berce d’illusions car le peuple n’acceptera jamais ce non-lieu ».

Puis, il appellera « ceux qui aiment la vérité et la justice » à « tenir haut le flambeau de la lutte contre l’impunité » tout en criant « haro » sur la justice burkinabè. Pour ce faire, il faut « se mobiliser de différentes façons, attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale et s’appuyer sur l’action des avocats de la partie civile qui ont interjetté appel ». « Aucune action ne peut-être écarté a priori, si elle peut aider à faire avancer le dossier » conclura-t-il. Même son de cloche chez Tolé Sagnon qui a parlé du « rôle citoyen d’éveil des consciences » du collectif indiquant qu’il se donnera « les moyens pour poursuivre la lutte contre cette gifle ».

Les mouvements du rue « faisant partie » des méthodes de lutte, ils seront usités si nécessaire. Tolé Sagnon indiquera par ailleurs qu’à la date du 9 décembre 2003, le collectif comptait 56 organisations de masses et 9 partis politiques « tous mobilisés » pour faire éclater la vérité dans le dossier Norbert Zongo.

Boubakar SY
Aboul-Rasmané ZONGO (Stagiaire)


Dossier Norbert Zongo : La pression paiera-t-elle ?

Ainsi que l’ont laissé clairement entendre les responsables du collectif « la pression sur la justice » va reprendre, pour permettre la manifestation de la vérité dans le dossier Norbert Zongo.

Avant d’aller plus avant dans l’analyse de cette « option », disons qu’elle résulte de la décision de non-lieu prise par Wenceslas Ilboudo et que d’aucun qualifié de « deni de justice ». Et pourtant on a beau accabler « Wens » qu’il ne pouvait prendre une décision autre, après la rétraction de Racine Yaméogo. Nous sommes en droit, et seuls des éléments tangibles peuvent faire avancer un dossier.

Même si le juge Ilboudo décidait de renvoyer Marcel Kafando devant la juridiction de jugement, ses avocats, n’auraient eu aucune peine à le sortir de là. Un « faisceau d’indices » basés sur autant de contradictions, n’aurait pas résisté à la science juridique . C’est en ce moment que l’on aurait crié au « deni de justice » ou à l’envie « d’enterrer le dossier » alors que la juridiction n’aurait fait que son travail.

Bien sûr, on nous a parlé de « bâchée bleue non immatriculée », d’individu armés d’armes de guerre ainsi que d’armes sortie du Conseil, sans oublier les contradictions dans les dépositions mais, en l’espèce, il manque toujours l’élément essentiel ( le fait matériel et les circonstances de sa commission) pour permettre au juge de fonder sa conviction. Et, on a beau accabler le procureur général Abdoulaye Barry, il a donné la « méthode » de lutte la plus efficace : les témoignages, mêmes « anonymes ».

A ce propos, une certaine presse accuse Sidwaya de créer une « déontologie tropicalisée » (sic) lorsque le journal parlait des sources qui devaient « concourir » à la manifestation de la vérité. C’est oublier qu’autant nos sources sont secrètes, autant celles du juge d’instruction le sont. Il doit seulement motiver sa décision de renvoi sans « donner » quelqu’un. C’est dire qu’en chambre de jugement on ne saurait pas qui a fait quoi au cours de l’instruction. Il aurait suffi que les faits soient palpables, concrets pour confondre les coupables.

Maintenant, si les uns et les autres doutent de la volonté de la justice de faire aboutir le dossier il va s’en dire que l’on s’interrogera longtemps avec maître Sankara sur « comment retrouver les assassins de Norbert Zongo d’un point de vue juridictionnel » . Tout le reste n’est que politique !

Boubakar SY

Siwaya

P.-S.

Lire aussi :
Affaire Norbert Zongo

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