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Marche contre le non-lieu à Koudougou : Le Collectif dénonce ceux qui l’ont "poignardé dans le dos"

Publié le mardi 8 août 2006 à 08h45min

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La coordination provinciale du Collectif des organisations de masse et des partis politiques (CO.D.M.P.P.) a animé une conférence de presse ce vendredi 4 août 2006, au siège du Mouvement burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples. (MBDHP) de Koudougou. Au menu des échanges le non-lieu accordé à Marcel Kafando. Mais la grande partie des échanges a été dominée par l’absence du Collectif de Koudougou à la marche du dimanche 30 juillet 2006 contre le non-lieu.

Dans sa déclaration liminaire, le CODMPP du Boulkiemdé a dénoncé le non-lieu accordé à Marcel Kafando. Pour Maré Koudabouré du CODMPP et ses camarades il y a une « collusion entre l’exécutif et le judiciaire » et cela dans le seule but pour le pouvoir « d’enterrer définitivement le dossier ». Le Collectif a donc appelé ses militants à la mobilisation. Il faut, ont dit les animateurs de la conférence, à l’endroit de leurs militants, « s’engager plus résolument dans la lutte contre l’impunité et pour plus de démocratie dans le pays. »

Les questions des journalistes se sont focalisées sur la marche contre le non-lieu, organisée par l’ UNDD et d’autres partis politiques à Koudougou, manifestation à laquelle le Collectif n’a pas pris part.

Pourquoi le Collectif était-il absent ? Pourquoi n’a t-il pas réagi dès l’annonce de l’ordonnance ? Le Collectif a-t-il les ressources nécessaires pour refaire surface ? Telles étaient les préoccupations des journalistes.

A ces différentes questions, les conférenciers ont été rassurants et directs. Il n’était pas question pour eux, ont dit M. Koudabouré et ses camarades, de manifester dans le cadre de l’affaire Norbert Zongo avec ceux qui hier les ont « poignardés dans le dos », à cause de cette même affaire. "Hier, ont t-ils répété, on nous disait qu’on ne marchait plus à Koudougou, que la crise était finie. Hier, pour avoir voulu organiser un anniversaire de la mort de Norbert Zongo, on nous a pourchassés à travers la ville. On a brûlé nos domiciles, notre président avait été séquestré, enlevé et conduit auprès de Me Hermann Yaméogo pour interrogation, le siège du MBDHP avait été saccagé, nos camarades étaient mêmes obligés de quitter la ville pour sauver leur tête. Pourquoi voulez que nous collaborions avec ces mêmes personnes dans cette affaire ?".

Il sera inopportun et même imprudent, selon eux d’aller participer à une marche organisée par ceux qui sont « à l’origine de ces actes de vandalisme » sans qu’il ait des préalables. « On ne piétine pas le sexe d’un aveugle deux fois », ont-ils conclu.

Le Collectif de Koudougou a aussi dénoncé la manière dont on a voulu les associer à cette marche : juste une lettre d’information les invitant à participer à une manifestation. Ils auraient compris, selon eux, si dès la gestation de l’idée on les impliquait. Le Collectif reste jusqu’à présent, toujours selon les conférenciers, le seul cadre de lutte dans l’affaire Norbert Zongo. "Il a d’ailleurs été toujours constant dans sa lutte. Il ne peut donc pas s’impliquer dans d’autres cadres sans y voir clair. Le Collectif n’est pas pour « des actions spectaculaires ». Les militants individuellement pouvaient prendre part, mais pas les structures du Collectif, a réagi Alexie Ouédraogo de l’UNIR/MS.

Le Collectif a aussi informé les journalistes que son silence n’est pas un signe d’impuissance. Les membres se concertent pour plus d’efficacité. Ils disent avoir fait des déclarations dans la presse écrite. La présente conférence de presse fait partie des actions issues de ces concertations. Ils ont annoncé pour les jours à venir une conférence publique et d’autres manifestations populaires.

La conférence a été animée par Maré Koudabouré du CODMPP du Boulkiemdé, François Sondo de la CGT-B, Kizito Dakuo du MBDHP et Alexie Ouédraogo de l’UNIR/MS.

Noraggo Paul HIRY

Le Pays

P.-S.

Lire le dossier :
Affaire Norbert Zongo

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