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Marché des véhicules d’occasion : La demande traine les pieds

Publié le vendredi 4 août 2006 à 07h52min

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Le marché burkinabè est de plus en plus inondé par les véhicules d’occasion. Les « France au-revoir », comme on les appelle font le bonheur de bien de Ouagalais. Mais de plus en plus le marché est gagné par la morosité.

S’il est une réalité particulière que reflètent de nombreuses capitales africaines, c’est la prolifération des voitures d’occasion. Et Ouagadougou n’échappe pas à cette règle. Ces voitures, généralement importées d’Europe, sont parfois dans un état de délabrement avancé. Et pourtant, elles arpentent les rues de la capitale burkinabé par centaines. La raison de leur succès est là. Les automobiles de seconde main viennent combler les besoins de ceux qui ne pourraient supporter le coût d’un véhicule neuf.

Le rythme de renouvellement du stock » des France au-revoir » est extrêmement rapide. A tel point que l’offre est aujourd’hui plus importante que la demande. En effet, les points de vente sont saturés de véhicules. Et pourtant, posséder une voiture demeure un luxe que peu de personnes peuvent s’offrir. Les prix restent élevés, et cela « en raison de l’importance des charges auxquelles nous sommes soumis », expliquent les vendeurs de voitures. Selon eux, les frais de transport et de dédouanement sont estimés à peu près de 675 000 F CFA.

A cela, il faut ajouter les frais d’immatriculation du véhicule. Afin de rentrer en possession de leur capital et faire des bénéfices, les vendeurs de « France au-revoir » sont dans l’obligation de monter les prix. Difficile sinon impossible dès lors, pour un fonctionnaire moyen de s’offrir ce luxe. Un véhicule s’avère être un outil indispensable « Je suis obligé de me saigner pour acheter une camionnette capable de transporter mon matériel », martèle un ouvrier.

Pour tenter de réduire au maximum le coût de l’achat de leur voiture, de plus en plus de particuliers se rendent directement au port de Lomé, lieu de débarquement des véhicules en provenance d’Europe. La filière des marchés d’occasion étant maintenant bien connue, les clients peuvent en effet y recourir directement et ainsi éviter des frais d’intermédiaires supplémentaires. Un manque à gagner pour les revendeurs de voitures qui, en outre, accusent les effets de la montée des prix du carburant.

Effectivement, pouvoir assumer l’achat d’une voiture est certes déjà satisfaisant, mais on n’est alors pas encore au bout de nos peines. Car il faut compter avec les frais d’entretien et de carburant. « Certaines personnes ont les moyens de s’acheter une voiture d’occasion, mais à cause du prix du carburant ,ils préfèrent ne pas se lancer dans un tel investissement « explique un vendeur dépité.

Le marché des véhicules est soumis à d’importantes contraintes. Mais les vendeurs font diverses fortunes. En effet, certains affirment vendre 20 véhicules par mois tandis que d’autres n’en écouleraient que deux. Un chiffre qui semble bien maigre au vu de la diversité et du nombre de voitures luxueuses qui transitent par certains parcs.

Céline Bonhomme (stagiaire)

Sidwaya

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