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Avocats de la défense : Un silence incongru

Publié le jeudi 3 août 2006 à 07h24min

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Maîtres Antoinette OUEDRAOGO, Mamadou OUATTARA, Anicet SOME, Abdoul OUEDRAOGO, sont les Conseils de Marcel KAFANDO dans l’affaire Norbert ZONGO. Depuis que le juge d’instruction a prononcé un non-lieu en faveur de leur client, ces avocats sont restés murés dans un « silence d’église ». Jusque-là, ils n’ont pas daigné partager leurs sentiments, encore moins ceux de leur protégé dans cette affaire.

Laissant ainsi l’opinion publique dans des supputations, la partie civile et ses alliés occupant le terrain médiatique avec ce que l’on sait pourtant comme conséquence.

Marcel KAFANDO a bénéficié, le 18 juillet 2006, d’un non-lieu dans l’affaire Norbert ZONGO. Inculpé le 2 février 2001 pour « assassinat et destruction volontaire de biens mobiliers », Marcel KAFANDO s’est vu très rapidement entouré par ses avocats.

Depuis donc cette date, ce sont ces quatre avocats qui avaient à travailler pour innocenter Marcel KAFANDO. Rarement, on a entendu ces avocats se prononcer sur l’affaire. De 2001 à 2006, les avocats de la partie civile n’ont manqué aucune opportunité pour « enfoncer le clou » à Marcel KAFANDO. Lui qui est déjà condamné pour 20 ans dans l’affaire David OUEDRAOGO. C’est de bonne guerre donc que ce non-lieu prononcé en sa faveur fasse autant de bruits au niveau de la partie civile. Ce qui est tout à fait légitime puisque Me SANKARA et ses confrères voient là, un recul du dossier. Pourtant, dans pareille circonstance, il est de coutume que chaque partie au procès donne sa lecture de la situation et peut être fasse des rectificatifs si toutefois une des parties adverses en occurrence ici, la partie civile tentait de dire des contre-vérités.

Dans cette affaire, Marcel KAFANDO semble être laissé à lui-même car ses avocats entretiennent un silence de carpe. C’est vrai, le non-lieu est au bénéfice de leur client, c’est vrai, aussi que le parquet « a fait » en partie le travail de la défense. Seulement, s’il est vrai que le silence est d’or, dans cette affaire, l’attitude des avocats de la défense, sinon sa tactique est plutôt incompréhensible. Et pour cause ? L’affaire Norbert ZONGO, comme l’a dit un observateur est une affaire médiatisée. Par conséquent, les avocats de la défense devraient veiller au grain afin que cette médiatisation de l’affaire ne soit à sens unique.

La partie adverse a plus de chance de remporter la bataille de l’opinion publique, puisque cela pourrait laisser penser que la défense n’est pas convaincue de l’innocence de son client et n’a pas d’arguments. Et pourtant !
Faut-il voir ce refus de communiquer effectivement un manque d’arguments ? En tout cas ce silence est diversement interprété et de manière générale dans un sens qui nuit à leur client. Ils ne peuvent pas dire qu’ils n’en sont pas conscients.

En choisissant de faire le contraire de la partie civile vous avez choisi de « rendre les armes » sans combattre. Parce que le combat dans cette affaire est aussi bien dans les médias qu’au palais de justice. Chaque partie devait jouer sur ces deux tableaux et chercher à tirer le meilleur parti. En d’autres temps et en d’autres lieux, c’est la défense qui aurait mis « cette arme » dans ses stratégies puisque la partie civile, « sûre » généralement de son bon droit n’attend que le parquet lui livre un coupable. Comparaison n’est pas raison dit-on, mais on ne peut pas ne pa se rappeler la sortie de Me Olivier SUR dans l’affaire David OUEDRAOGO, qui avait cloué le bec en son temps à la partie civile.

Sans polémiquer et se campant sur le seul terrain du droit, il avait méthodiquement réduit en miettes les arguments juridico-politiques de ses adversaires, ce qui avait eu pour résultat de réduire à sa plus simple expression la campagne. Dans le cas présent, nombre de faits militent pour que les avocats de Marcel KAFANDO parlent ne serait-ce que pour rétablir la vérité. Plus que pour leur client, ils devraient réagir pour combler les attentes de l’opinion publique. Assurément ce serait une marque de considération pour elle.

Personne ne leur demande de faire comme les autres c’est-à-dire de troquer leurs robes et les vertus qui s’y attachent contre les manteaux des intrigants et des manipulateurs mais tout de même !

Par Frédéric ILBOUDO

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Vos commentaires

  • Le 6 août 2006 à 23:22, par Luther O. En réponse à : > Avocats de la défense : Un silence incongru

    Les avocats de la DEFENSE attendaient le procès pour DEFENDRE leur client. C’est simple, élémentaire. Ils savent très bien ce qu’ils font. Que chacun fasse son boulot. Je les respecte beaucoup pour leur professionalisme.

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