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Développement, quand tu nous tiens !

Publié le lundi 31 juillet 2006 à 07h15min

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Le dévelopement est le mot ou le concept qui a toujours été et qui continue d’être la préoccupation de tous les acteurs de développement partout dans le monde et en particulier, en Afrique. Parlant du cas singulier de l’Afrique, quatre agents se dégagent, tous apparemment affairés pour le développement de leur pays.

Ce sont : l’état, à savoir les présidents et leur gouvernement, les chefs de projets et/ou d’Organisations non gouvernementales (ONG), le secteur privé et la population (surtout paysanne à la base). Mais en réalité, ces quatre unités identifiées ont-elles la même perception du développement ? Existe-t-il un dialogue franc entre eux ? En somme, chacun de ces acteurs n’œuvre-t-il pas à ses propres intérêts ou besoins, souvent au détriment de l’autre ? Il est vrai, les premiers responsables de nos Etats en Afrique se battent pour le développement de leurs populations.

Ils cherchent à améliorer les conditions de vie de leurs concitoyens. De ce fait, ils investissent, on peut même dire à outrance. Malheureusement, à bien y voir, ces efforts ont d’autres objectifs pour ces timoniers, c’est-à-dire améliorer les indicateurs pour être mieux vus de l’extérieur et par les institutions internationales. D’où l’explication de certains investissements précipités ou hasardeux, sources parfois de sous-développement.

Et comme ces décideurs confient ces programmes et projets de développement à des personnes chargées de les piloter parfois sans lignes directrices claires, ces personnes aussi tentent de faire croire qu’ils travaillent. Alors, que faire ? Ils procèdent à des formations, des ateliers, des études de terrain complexes qui engloutissent de grosses sommes, et là, les bailleurs de fonds ont l’impression que ça bouge et plus on absorbe, plus les bailleurs « baillent » et sont heureux, convaincus qu’ils apportent quelque chose à des âmes quelque part. Et de toutes les façons, ces sommes seront remboursées, donc pas d’inquiétudes ! Quand au secteur privé dans ce combat de développement et de dialogue de sourds, il ne semble pas mieux faire.

Il se préoccupe plus tôt de se battre pour son bien-être, « la charité bien ordonnée commence par soi-même », dit-on. Pour ce qui est du dernier du maillon, la population, aucune perspective, aucun espoir ne semble poindre à l’horizon. Conséquence, chacun se cherche, on se débrouille comme on peut et avec les moyens qu’on a à sa disposition. Pire, la population paysanne, elle, semble être à l’écart de ce débat, elle s’occupe de son champ.

Et tenez-vous bien : quand le peuple d’en-bas, entend dire que les indicateurs sont bons, que les projets et ONG fonctionnent bien, voit le secteur privé se battre d’abord pour son bien-être, par conséquent, le développement est en marche, c’est à la limite révoltant. Il est mieux d’instaurer un dialogue franc entre ces différents acteurs et que les décideurs travaillent vraiment pour le développement de la population et que cela se déroule d’une manière concertée et participative.

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya

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