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Wens propose... Racine dispose

Publié le jeudi 27 juillet 2006 à 08h43min

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Pierre DAC (1896-1975) disait fort à propos : "Si ceux qui croient avoir raison n’avaient pas tort, la vérité ne serait pas loin". Dans le cas précis du dossier Norbert ZONGO, le tort est sur toute la ligne : la CEI a eu tort d’avoir désigné des suspects sérieux sur des bases discutables.

Le juge d’instruction vient à son tour de constater qu’il faisait fausse route après le non-lieu pour Marcel KAFANDO. Le collectif a eu tort de croire à la CEI. La conséquence de tous ces torts, la vérité sur les assassins de Norbert ZONGO est encore loin.

La pression d’un collectif a précipité le juge d’instruction dans le décor. L’inculpation d’un suspect, "sérieux" soit-il, sur la base des éléments qui l’ont guidé, notamment le témoignage de Racine YAMEOGO, était simplement hasardeuse. Et le seul témoin à charge s’est justement chargé de le lui signifier de façon cynique, le 31 mai 2006.

En effet, Racine YAMEOGO tout confus et comme mordu de chagrin d’avoir berné tout le monde, a laissé parler sa conscience en déclarant qu’ "à ce stade des évènements, il préférait ne pas se fixer sur une date à savoir le 13 ou le 14 décembre 1998 ; que ce dont il est certain, c’est qu’effectivement il avait rencontré Marcel KAFANDO à cette période ; que du Conseil de l’entente, ils s’étaient rendus successivement au restaurant la "Québécoise" puis au restaurant la "Source" avant que Marcel ne le déposât à l’Hôtel splendide où ils s’étaient séparés ; qu’à présent avec le recul, existait un doute dans son esprit entre les dates du 13 et du 14 décembre 1998 ; que face à ce doute, il préférait ne pas persister dans ses déclarations antérieurs et accuser à tort un compagnon d’arme". Relaté par le procureur du Faso à la Presse, c’est ainsi que le seul témoin à charge est revenu sur ses déclarations qui ont conduit à l’inculpation de Marcel KAFANDO.

Racine YAMEOGO doute. Un doute qui selon la loi, profite à l’accusé, c’est à dire, Marcel KAFANDO. "Dura lex sed lex". La loi est dure, mais c’est la loi. "L’épisode" Marcel KAFANDO dans ce dossier Norbert ZONGO en attendant que d’autres charges viennent relancer les choses, semble éventuellement bel et bien "bouclé". Ce qu’il faut aussi noter c’est que la mauvaise foi de certains les pousse à faire croire à l’opinion publique que le dossier est classé ou clos. Ce qui est faux. Le dossier Norbert ZONGO n’est pas clos. Ce qui veut dire que nos "spécialistes" du dossier qui, à les écouter ou à les lire savent tout, connaissent tout, même les assassins et leurs commanditaires, ont encore du temps (10 ans) pour donner au procureur "leurs informations".

Ce qui est désolant dans cette affaire, c’est qu’ils sont nombreux ceux qui croient tout savoir sur le drame de Sapouy. Mais Malheureusement personne ne veut se présenter devant le juge d’instruction pour une déposition en bonne et due forme. C’est dans les gargotes, cabarets et autres bar-dancing qu’ils martèlent "leurs certitudes". Dans ce cas le dossier peut-il avancer ?

En définitive, le doute de Racine renvoie le juge à la case départ. Le procureur attend de nouvelles charges. Ses portes restent ouvertes.

Par Ben Alex Béogo

L’Opinion

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