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La Saga de Racine : Manipulation ou trouble de mémoire ?

Publié le jeudi 27 juillet 2006 à 08h49min

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Wenceslas Ilboudo

Décidément le personnage spectacle dans le dossier Norbert ZONGO reste Jean- Racine YAMEOGO, celui-là dont le témoignage a été à la base de l’inculpation de Marcel KAFANDO tout comme de sa relaxe.

Première personne citée par Marcel KAFANDO comme témoin pour plaider son innocence dans l’assassinat de Norbert qu’on lui impute à partir de son emploi du temps du 13 décembre 1998, dès sa première comparution devant la Commission d’enquête indépendante (CEI), Jean- Racine YAMEOGO confirme les propos de l’adjudant. Il reconnaîtra effectivement qu’ils étaient tous deux ensemble le 13 décembre au restaurant « la Source ». Un témoignage à décharge en faveur du « suspect sérieux » et paraissait beaucoup plus lucide en tenant compte du facteur temps ( les faits étaient encore relativement récents).

Cependant, à sa première audition devant le juge d’instruction le 29 février 2000, Jean-Racine YAMEOGO revient sur ses propos et précisera par ailleurs que Norbert ZONGO était son oncle maternel. La procédure d’information, n’admettant pas de confrontation entre témoins, le juge Wenceslas ILBOUDO inculpait Marcel KAFANDO pour, après une confrontation, tirer au clair cette histoire de non concordance de dates.

Ce que l’on peut noter, c’est que, pendant que l’inculpé de son interrogatoire de première comparution à celle de fond restait constant, Racine YAMEOGO, lui de façon générale, de la Commission d’enquête indépendante à la première confrontation en passant par sa déposition de témoin devant le juge instructeur, n’a jamais été constant ; il variera dans ses propos apportant, oubliant des faits par-ci en apportant de nouveau par-là pour finir par se dédire une deuxième fois.

Ainsi lors de la confrontation du 15 mai 2001, il déclarait qu’il ne connaissait pas le nom de la personne qu’il avait eue au téléphone dans le secrétariat de Marcel KAFANDO alors que dans sa déposition en première comparution en date du 29 février 2001, il affirmait qu’il s’agissait d’un certain Georges. En plus, au cours de la même confrontation du 15 mai 2001, il dit ne plus se rappeler si leur rencontre était fortuite ou convenue. Toujours est-il qu’à la deuxième confrontation le 31 mai 2006, Jean- Racine YAMEOGO a fait savoir qu’il existait un doute dans son esprit sur les dates des 13 et 14 décembre . Ce qui a abouti à un non-lieu.

Pourquoi autant de contradictions dans les témoignages de Jean-Racine YAMEOGO ? L’on peut penser à tout sauf à un trouble de mémoire. Car quand il est seul avec le juge d’instruction, il a une mémoire d’éléphant, c’est-à-dire qu’il se souvient de tout, mais quand c’est une confrontation, il perd tous ses moyens, il oublie tout. Vraisemblablement, Jean-Racine YAMEOGO se comportait comme un personnage jouant un rôle conçu pour lui et qu’il éprouvait des difficultés à tenir devant ce qu’il devait charger.

Etait-il de connivence avec ceux qui ont voulu exploiter politiquement la mort de Norbert ZONGO ; était-ce un simple arrangement en famille ? . Ce qui est une certitude, c’est que l’armée ne pouvait plus exercer une pression sur lui d’autant qu’il n’était plus du corps à l’époque des faits. En plus si c’était le cas, il serait curieux qu’il témoigne à charge.

Tout laisse à penser que Racine YAMEOGO était à la solde de ceux-là mêmes qui au nom d’un certain collectif et de Reporters sans frontières (RSF) ont mis la pression sur le juge d’instruction pour inculper Marcel KAFANDO. Il apparaît nettement qu’il s’acharnait contre son « ami » suspect d’être au nombre de ceux qui ont assassiné son oncle maternel. o

Par Drissa TRAORE

L’Opinion

P.-S.

Lire aussi :
Affaire Norbert Zongo

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