Le Burkina a enregistré à travers ses 55 districts sanitaires,
2060 cas suspects de méningite dont 403 décès du début de
l’année au 7 Mars 2004. Nous relevons par les données
épidémiologiques, que deux districts sur les 53 que compte
notre pays, ont franchi le seuil d’épidémie qui est de 10 cas
pour 100.000 habitants sur une semaine.

Ce sont les districts de Diébougou (70 cas) et de Nanoro (14
cas).
Deux districts ont franchi le seuil d’alerte ; Sébba (10 cas) et
Zabré (9 cas)
On peut également noter que six (6) districts sanitaires sont
presque en alerte : Batié, Gaoua, Gourcy, Pô, Sindou,
Tenkodogo. Leur taux d’attaque avoisine les 5 cas pour 100 000
habitants. Comparativement à la même période de l’année
2003, le cumul des cas notifiés était de 4 248 cas avec 626
décès.

Quelles sont les dispositions que le Ministère de la Santé a
prises pour apporter une riposte efficace à cette situation ?
Dans le souci de préserver la santé des populations au Burkina
et de prévenir toute situation difficile due à la méningite au cours
de cette année 2004, le Ministère de la santé avait déjà pris les
dispositions nécessaires, avec la mise en oeuvre de son plan
de riposte à une éventuelle épidémie de méningite au cours de
cette année 2004.

La prévention se résume aux actions prioritaires suivantes :

• Elaboration d’un Plan de riposte à l’épidémie ;
• Ventilation des directives exécutoires à tout le personnel de
Santé,
• Pré-positionnement des médicaments et des consommables
pour une prise en charge rapide des cas dans toutes les
formations sanitaires ;
• Rencontre d’information avec tous les Hauts Commissaires
• Information et sensibilisation des populations sur la conduite
à tenir en cas de situation suspecte de méningite ;
• Organisation d’une rencontre avec tous les infirmiers, chefs de
riposte sur l’épidémie 2003 et sur la préparation de riposte à
toute épidémie en 2004 ;
• Elaboration d’un plan de communication et de mobilisation
sociale pour aider les populations à changer de comportement
en faveur d’une meilleure lutte contre une éventuelle épidémie
de méningite cette année ;
• Gratuité totale de la prise en charge des cas avérés. (cette
gratuité concerne strictement les cas de méningite et les
produits suivants sont concernés dans le traitement des cas : le
Chloramphénicol, les consommables, l’hospitalisation et
l’examen de laboratoire ) ;
• Des sorties de terrain par les équipes du Comité de pilotage
des épidémies.
• Renforcement des stocks de médicaments et consommables
au niveau des Directions régionales de la santé et des Centres
hospitaliers régionaux et universitaires ;
• Vaccination réactive dans le district sanitaire de Diébougou du
5 au 9 Mars 2004 ;
• Collecte active des données épidémiologiques à Gaoua et à
Battié est envisagée, compte tenu de leur contiguïté avec
Diébougou en épidémie ;
• Mission effectuée par le laboratoire dans le district de Nanoro
le 12 Mars dernier.

Pour juguler le mal, le Ministère de la Santé invite toutes les
populations à rester mobilisées, vigilantes et promptes pour
signaler à la formation sanitaire la plus proche, tous cas
suspects de méningite (fièvre brutale, céphalées,
vomissements, raideur du cou…).

Des agents de santé formés sont disponibles pour la prise en
charge précoce des cas.
Cette prise en charge des cas de méningite est complètement
gratuite et comprend l’administration du chloramphénicol, les
consommables, l’hospitalisation, les examens de laboratoire.

Jean Bernard ZONGO (DCPM/Santé)