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4e Table ronde des partenaires : Des milliards et de bonnes intentions pour le Burkina

Publié le mercredi 17 mars 2004 à 07h23min

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La quatrième Table-ronde générale des partenaires techniques et financiers du Burkina Faso a pris fin le 5 mars dernier à Ouagadougou sur "d’excellents résultats" selon le Premier ministre burkinabè.
Une centaine de partenaires techniques et financiers et le gouvernement burkinabè ont pendant deux jours dialogué sur les politiques et programmes de réduction de la pauvreté au Burkina Faso.

"Certains partenaires techniques et financiers participant à la conférence ont donné des indications chiffrées sur leurs contributions financières. Il s’agit de la BAD, du FIDA, de la BIDC, du Fonds saoudien, de la BOAD, de l’ACBF, de la BID, du FAGACE. Ces fonds additionnels s’élèvent à 504 millions de dollars sur la période revue, d’autres, par contre, ont indiqué la difficulté d’annoncer l’enveloppe de leurs appuis pour la période, mais ont pris l’engagement de le faire dès que possible.

C’est l’une des principales conclusions de la Table ronde contenue dans le communiqué final. Au total, les partenaires techniques et financiers ont fait des annonces très encourageantes. Cependant, il se dégage un besoin de financement non encore couvert d’environ 800 millions de dollars pour assurer le bouclage du programme d’actions prioritaires 2004-2006".

Le communiqué final indique que le gouvernement souhaite que les PTF facilitent la programmation budgétaire en faisant coïncider les décaissements avec le cycle budgétaire.

Le souci est de garantir la prévisibilité et la lisibilité des objectifs de développement et de réduction de la pauvreté.

Par ailleurs les échanges sur les axes du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté ont abouti aux recommandations suivantes ; les participants souhaitent l’accélération de la mise en œuvre du Plan décennal de développement de l’éducation de base (PDDEB) pour atteindre les objectifs du gouvernement et répondre au besoin de l’éducation pour tous. Les participants ont rappelé l’urgence de mobiliser les ressources additionnelles et rechercher des mécanismes appropriés pour doter le Burkina d’infrastructures scolaires, de manuels scolaires didactiques, de personnels enseignants adéquats. L’amélioration qualitative de la gestion et du pilotage des projets éducatifs par le renforcement des capacités des structures figurent parmi les recommandations.

L’élargissement de la couverture sanitaire du pays, l’accessibilité des populations vulnérables aux soins par une politique de tarification adéquate, la prise en charge intégrale des grandes pathologies telles que la lèpre et la tuberculose, et ce par la mise en œuvre du Programme national de développement sanitaire est un passage obligé pour atteindre les objectifs du millénaire.

Faible taux d’absorption

"Le gouvernement du Burkina Faso prendra toutes les dispositions nécessaires pour juguler les entraves à la mobilisation des ressources internes notamment la fraude et la corruption. Il en sera de même de l’épineux problème de l’absorption des ressources extérieures mises à la disposition où des actions énergiques seront engagées pour renforcer les capacités des acteurs et accélérer les procédures de passation des marchés" a dit Paramanga E. Yonli dans son discours.

Au cours du point de presse, le Premier ministre a annoncé que le Burkina a un taux d’absorption des ressources mises à sa disposition de 40 à 60%. Cela est dû , a-t-il expliqué aux défiances et dysfonctionnements de l’administration, à la faiblesse des capacités , et aux procédures complexes des bailleurs de fonds.

Le communiqué final va dans le même sens. Les participants ont reconnu la nécessité d’améliorer la coordination de l’aide, et la mobilisation des ressources. Une feuille de route opérationnelle et efficace sera incessamment soumise aux PTF.

Le gouvernement a par ailleurs appelé les partenaires bilatéraux et multilatéraux à une action diligente dans la mise en œuvre de l’initiative PPTE. Le représentant du Fonds monétaire international (FMI) dans son adresse à la Table ronde a encouragé les bailleurs de fonds à privilégier les dons ou une assistance à des taux concessionnels. Il a également appelé les partenaires bilatéraux et multilatéraux qui n’ont pas encore accordé d’aides l’allégement pour qu’ils accélèrent la signature des différents accords et conventions.

Les partenaires ont rappelé au gouvernement qu’il devait réduire sa dépendance vis-à-vis des facteurs internes.

Le gouvernement a exposé, selon le communiqué final, une batterie de mesures visant à élargir l’assiette fiscale. Car une minorité de Burkinabè, selon certains partenaires consent l’impôt. Le gouvernement a promis la réalisation d’un inventaire de toute la matière imposable.
La lutte contre la fraude et la corruption doit concourir à la mobilisation des ressources internes. L’Administrateur associé du PNUD a déclaré que les partenaires attendent du gouvernement et de la Haute autorité de coordination de la lutte contre la corruption qu’elle produise des résultats.

Merci au PNUD

"M’adressant tout particulièrement au Programme des Nations unies pour le développement, je voudrais témoigner la profonde reconnaissance du gouvernement et du peuple burkinabè pour l’assistance technique et financière dans l’organisation et la tenue effective de cette conférence" , a martelé le Premier ministre burkinabè. Il a expliqué que le PNUD est à l’origine de la forte mobilisation des bailleurs de fonds, de la tenue de la Table ronde à Ouagadougou et non à Genève, comme à l’accoutumée.

L’Administrateur associé du PNUD, M. Zéphirin Diabré a loué la qualité organisationnelle du Burkina Faso qui a donné un "succès éclatant" à la conférence de par l’ouverture et la profondeur des échanges et les intentions de contributions annoncées.

Tiergou P. DABIRE (tiergou@hotmail.com)

Le diagnostic du président du Faso

Le président du Faso, M. Blaise Compaoré a reçu à dîner le 4 mars les participants à la Table ronde générale des partenaires au développement du Burkina Faso. Dans le toast qu’il a porté le président du Faso, après avoir relevé les progrès accomplis aux plans politiques et institutionnels a fait état des incertitudes qui planent sur le développement du Burkina du fait de certains handicaps.

Le taux de croissance rapide de la population, plus de 2%, la faible productivité du travail surtout agricole, la grande vulnérabilité aux conditions climatiques, les préjugés et pratiques rétrogrades, dont sont victimes les femmes, le très grand retard dans les domaines de l’éducation et de la santé... en constituent l’essentiel.

Pour sortir de la pauvreté, Blaise Compaoré constate qu’il faut du temps pour doubler le revenu et l’élever au niveau de la moyenne de l’Afrique subsaharienne. Il dit que le Burkina a "besoin d’un appui extérieur important et de la création d’un ensemble de facteurs objectifs pouvant permettre un bond décisif dans le processus de développement économique et social".

"Effectivement sans ressources extérieures additionnelles, mon pays ne sera pas au rendez-vous du Millénaire (2015)" a confessé le président du Faso.

T.P.DABIRE

Sidwaya

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