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Campagne agricole dans la Boucle du Mouhoun : encore de l’espoir pour « le grenier du Burkina »

Publié le lundi 24 juillet 2006 à 10h18min

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La saison pluvieuse 2006/2007 s’est installée avec difficulté au Burkina Faso. La Boucle du Mouhoun, réputée être le grenier du pays, n’a pas échappé à la règle, mais les acteurs sur le terrain rassurent qu’il y a de l’espoir. Etat des lieux dans la région, le 18 juillet 2006.

De Tchériba à Dédougou en passant par Sokola et Moundasso, dans la région de la Boucle du Mouhoun, les agriculteurs sont à l’oeuvre dans leur champ.

Paradoxe, pendant que dans des champs des agriculteurs sont à l’étape des semis sur des terrains nus, dans d’autres champs par contre, le mil, le maïs ou le coton présentent une bonne physionomie.

Ce constat indique que la campagne agricole 2006/2007 a péniblement démarré dans cette région du Burkina. Le directeur régional de l’Agriculture, de l’ Hydraulique et des Ressources halieutiques de la Boucle du Mouhoun, Maurice Traoré, l’a confirmé en ces termes : « Au début de la campagne agricole, nous avons eu des inquiétudes car il ne pleuvait pas. Mais présentement(18 juillet 2006), la situation se normalise. »

Toujours selon Maurice Traoré, la campagne agricole se déroule de façon satisfaisante dans les provinces au sud de sa région à savoir, celles des Balé, des Banwa, et du Mouhoun. Dans ces provinces, a-t-il laissé comprendre, « La pluviométrie tourne autour de 300 à 400 mm d’eau et certaines poches comme celles des Banwa sont excédentaires. Les céréales sont à l’étape de la montaison et les semis précoces à l’épiaison. »

En revanche, a souligné M. Traoré, la campagne agricole se déroule difficilement dans les provinces de la partie nord de la Boucle du Mouhoun où « La pluviométrie est estimée à environ 200 à 250 mm d’eau en mi-juillet. Le déficit pluviométrique est même prononcé dans les provinces de la Kossi et du Sourou. » Dans cette zone de la Boucle du Mouhoun, Maurice Traoré a néanmoins indiqué que certains céréales traditionnels dont le sorgho et le petit mil sont à l’étape de la montaison. La situation phytosanitaire dans la région, selon lui, est rassurante : « Elle est calme, il n’y a pas d’ insectes sur les cultures ». Un cultivateur de coton dans le village de Sokola, Issaka Bisso prend le contre -pied de cette déclaration en affirmant : « Les insectes ont déjà attaqué mon coton. Les insecticides ne sont arrivés que le 16 juillet 2006 et je m’ m’attèlerai à les pulvériser incessamment ».

La tendance est à l’augmentation des superficies de champs de coton

Selon Maurice Traoré, « Il y a de l’engouement pour la culture de coton dans la Boucle du Mouhoun cette année. La tendance est même à l’augmentation des superficies des champs et certaines parcelles sont au stade de la ramification. » Pour ce qui est de l’ augmentation des superficies, M. Bisso partage le point de vue de M. Traoré quand il a soutenu : « Cette année, j’ai agrandi mon champ de coton. » Pour cause, a-t-il signifié, « le prix du coton a baissé. Le gouvernement doit revoir, sinon, cela nous découragera. » C’est d’ailleurs ce qui a amené Issaka Bisso à confier : « Mon champ de mil est plus grand cette année que celui du coton ».

Ce qui n’est pas le cas de Zounmalé Sangaré, un cultivateur du village de Moundasso qui se plaint avant tout en ces termes : « L’année dernière, il pleuvait mieux en mi- juillet et le mil avait bien poussé. Mais cette année, il a plu tardivement. » En ce qui concerne les denrées alimentaires sur le marché, M. Sangaré rassure : « L’ombre de la famine ne plane même pas dans la Boucle du Mouhoun. » Comme pour étayer ces dires, le directeur régional a fait noter :»

La situation alimentaire est bonne et les denrées sont disponibles sur le marché à des prix acceptables. » Selon lui, « Le sac de 100 kg de maïs coûte environ 8000 F CFA , ce qui était le double l’année passée ». Quant aux sacs de 100 kg de sorgho et de petit mil, » Ils coûtent entre 10 000 et 11 000 F CFA. » En tous les cas, les deux agriculteurs rencontrés dans la Boucle du Mouhoun ne perdent pas espoir malgré l’installation difficile de la saison pluvieuse.

Tout comme eux, M. Maurice Traoré est optimiste. Selon ses renseignements, « Au stade actuel(mi-juillet), le grenier du Burkina n’est pas sous menace. Les espoirs sont permis, seulement, le souhait est qu’il y ait une bonne poursuite de la pluie pour un bon achèvement de la campagne agricole 2006/2007pour tous. »

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya

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